Idéologie et avortement

De Salve Regina

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Respect de la vie
Auteur : docteur Xavier Dor
Source : Article paru dans Le Baptistère n° 8
Date de publication originale : Samedi 8 janvier 2000

Difficulté de lecture : ♦ Facile

L'avortement a toujours existé. Il est maintenant idéologique, orchestré, présenté comme une liberté et une dignité, il est entré dans les lois. Il a droit de cité. L'idéologie n'est pas autre chose que le culte du Moi, selon lequel l'homme n'obéit qu'à lui-même. Elle n'est pas l'absence de religion. Elle est la religion de l'homme qui se fait Dieu contre celle de Dieu qui s'est fait homme. Fondamentalement elle est une inversion, ou si l'on préfère une désobéissance. Au Ier siècle avant Jésus-Christ Protagoras disait que "l'homme est la mesure de l'homme". Mais l'idéologie est aussi vieille que le péché originel et se confond avec lui. L'homme ne reconnaît plus l'ordre naturel ni surnaturel des choses. Il ne reconnaît que lui-même. Il décide du bien et du mal, du bien et du faux. " Vous serez comme des dieux ", disait le serpent à Ève. En refusant la grâce l'homme perd son âme et se livre à la pesanteur. En refusant la vérité, il perd l'esprit et sombre dans la schizophrénie. L'idéologie a bien des visages, mais elle a deux maîtres: Rousseau et Freud. L'un exalte la conscience et l'autre l'inconscient. Conscience et inconscient - respectivement lumière et force - deviennent absolus, non plus des serviteurs mais des maîtres.

Conscience ! Conscience ! du Vicaire Savoyard, alors que la conscience n'est pas elle-même la lumière mais l'œil qui reçoit la lumière... Ou défoulement des pulsions devenues reines, réduites par Freud à Éros et Thanatos. Éros, sexualité sans fécondité ni maternité, ou paternité sans Agapé. Thanatos, mort sans éternité. L'idéologie est le refus de l'accomplissement. En religion elle ne reconnaît que le laxisme, où Dieu, même appelé l'Être Suprême, fait pâle figure, ou n'a place nulle part. En éthique, elle refuse tout statut à l'embryon humain, ce qui permet de le traiter comme une chose. Pour elle l'éthique est une "tension intérieure" (Axel Kahn).

En politique, sa charte est celle de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. L'article 6 de la Déclaration de 1789, " la loi est l'expression de la volonté générale ", soumet l'institution à l'arbitraire d'une majorité. La loi Veil est la fille de l'article 6.

L'idéologie est incarnée par la gauche, héritière et gardienne de la Révolution. La droite reconnaît un ordre des choses, mais elle ne pense qu'à déserter. L'idéologie n'ayant rien créé veut tout s'approprier: la vérité, la liberté, la vie, la mort, et même - et surtout - l'éternité. Satan mène le bal. Le sommet de l'idéologie est la culture de mort et son chef-d'œuvre est l'avortement. Aucun acte ne peut, plus que celui-là, pervertir profondément la femme et avec elle toute la société. Ce qui est recherché ce n'est pas tant la salissure de la Création ou la mort en elles-mêmes, que par eux la mort éternelle. Le but ultime de la culture de mort - et il n'y en a pas d'autre - c'est la damnation du plus grand nombre. Satan lui-même n'est pas athée mais révolté. Il ne nie pas l'existence de Dieu mais il veut nous en séparer à jamais. L'avortement-institution est la pièce maîtresse du culte rendu à sa puissance. Il est un acte rituel. La guerre n'est pas tant éthique, philosophique, sociale, politique, démographique, scientifique - elle est tout cela, mais elle est d'abord religieuse, eschatologique.

Aussi à l'information doit se joindre la prière. Celle-ci est toujours possible, même imparfaite, pourvu que l'on se retourne vers (conversion) Dieu. Elle est parfaite si Dieu Lui-même prie en nous dans sa Trinité. Elle nous met dans la vérité, la justice et la miséricorde. Accordée à celle de l'Église elle est universelle, n'oubliant personne, mère, enfant, famille,. clergé, opposants, gouvernants, les nations et particulièrement les nôtres, nous-mêmes. Nous sommes catholiques, ouverts à toute bonne volonté et raison droite. La prière prend tout son sens et son effet lorsqu'elle est publique, et près des centres d'avortement, là où le meurtre permis par la loi est consommé. La sont véritables la réparation, l'exhortation et le témoignage. Là sont véritables les oppositions. La prière n'est rien sans la persévérance. Tous les mois nous retournons près de ces centres. Nous sommes ailés dix-sept fois à la clinique Ordener. Elle a fermé ses portes en février 1998. Nous ne cherchions pas la fermeture de l'établissement, simplement l'arrêt d'actes qui la déshonoraient. (...) Personne ne sait exactement, et l'on ne saura jamais à combien s'élève le nombre de morts depuis le début de la loi, la raison principale étant que la contraception - présentée comme telle - est elle-même bien souvent abortive, comme la pilule du lendemain, ou les pilules microdosées prises de façon prolongée.

Un ordre de grandeur pourrait être donné suivant une évaluation faite aux États-Unis en 1994, multipliant par huit le nombre d'avortements chirurgicaux. En France le chiffre serait de 1 600 000 à 2 millions d'avortements par an. Cela est jugé insuffisant par nos gouvernants - on est en pleine folie homicide: délais d'avortement légal jugés insuffisants, pilule du lendemain pour les adolescentes, impossibilité de faire carrière pour un obstétricien sans faire d'IVG, éducation sexuelle à l'école. Redisons-le: c'est une guerre de religion. Nous en connaissons les vainqueurs : une femme portant dans ses bras un petit garçon, l'image de la faiblesse et de la tendresse. Le petit garçon est Dieu Lui-même, et cette femme est sa Mère.

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