La modestie dans l'habillement

De Salve Regina

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Questions de morale sur le mariage
Auteur : abbé J. Olivier
Date de publication originale : 2003

Difficulté de lecture : ♦ Facile

La pudeur dans le vêtement, féminin en particulier, est un sujet qui semble être soigneusement évité de nos jours, même dans les milieux catholiques. Pourtant, combien la pudeur est importante ! Elle garde les mœurs de toute dépravation. Pour le chrétien, elle reflète l’état de sa vie intérieure (une tenue désordonnée témoigne d’un caractère négligent) et l’aide à ne pas enfreindre les 6ème et 9ème commandements, en lui donnant une ligne de conduite (l’habit peut faire le moine).

Peut-être faut-il s’attarder sur cette vertu. La pudeur : « …préserve l’intimité de la personne. Elle désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché (…). (Elle) est modestie [du latin modus, mesure, limite]. Elle inspire le choix du vêtement. Elle maintient le silence ou la réserve, là où transparaît le risque d’une curiosité malsaine » (Catéchisme de l’Eglise catholique, § 2521-2522 ; 1992).

1. Le sentiment de pudeur naît en partie de la pression exercée par la société sur la liberté humaine. Il est également dû à « une réaction naturelle spontanée, qui apparaît au moment où l’enfant ou l’adolescent prend conscience de sa sexualité. La sexualité lui apparaît comme un terrain dangereux, qui peut mettre la conscience dans une situation critique et compromettre ce qu’il commence à concevoir comme des valeurs » (Père Marcel Gillet s.j., Action Familiale et Scolaire n° 83). La pudeur est aussi « une protection que la nature a donnée à l’homme pour l’aider à maîtriser la violence de ses passions » (P. Gillet, ibid.).

2. Mais d’où nous vient ce besoin de pudeur ? « Adam et Ève étaient nus, au Paradis terrestre, et ils n’en avaient point de honte. En effet, il n’y avait rien en eux sinon les dons de Dieu, ils n’avaient à rougir de rien. Ils connurent la honte dès qu’ils eurent péché (étymologiquement, pudeur signifie honte). Au lieu de la paix qu’ils possédaient en leur âme et en leur corps, ils trouvèrent en eux-mêmes des inclinations malheureuses qu’ils n’avaient pas encore connues, et ils furent, pour cela même, forcés de tenir cachés les organes qui leur étaient devenus une cause de honte. Ayant hérité de nos premiers parents un mal qui s’appelle l’inclination aux plaisirs déréglés de la chair, inclination qui mène à l’impureté, nous avons besoin d’être vêtus » (Père Emmanuel, Catéchisme de la famille chrétienne).

3. La pudeur est innée, mais elle est aussi un sentiment fragile, qui, même s’il ne disparaît jamais entièrement, peut s’affaiblir sous l’influence d’un milieu corrompu. En revanche, elle se développe spontanément dans un milieu familial et social normal, grâce à une éducation qui s’inspire des valeurs morales et religieuses.

4. Ce qui blesse la pudeur : tout ce qui transgresse les 6ème et 9ème commandements, qui nous interdisent l’impureté (« La pureté observeras en tes actes, soigneusement », « En pensées, désirs, veilleras à rester pur entièrement »). En particulier, « le 6ème commandement a une très grande étendue, car, non seulement il défend les péchés mortels (adultère, concubinage), mais également toutes les fautes qui pourraient y conduire.

Quelles sont ces fautes ? Les pensées, les curiosités, les regards, les gestes, les tenues, pouvant porter à l’impureté. (…) Mauvais livres, mauvais romans, mauvais journaux, mauvaises revues, mauvaises modes, mauvais spectacles, conversations trop libres, et, bien entendu, danses,… » (Père Emmanuel, ibid.)

5. Que doit faire le chrétien ? Il doit se tenir en garde contre l’impureté non pas pour avoir la conscience tranquille (car celle-ci n’est pas toujours assez aiguisée ou l’est trop), mais au moins pour obéir aux Commandements de Dieu ; ensuite, parce que l’impureté l’éloigne de Dieu et des choses saintes, conduisant l’âme à sa perte ; enfin, parce que le mauvais exemple entraîne la perte des âmes faibles qui suivent celui qui le donne.

« Satan travaille à faire entrer l’impureté partout, sachant que c’est le plus sûr moyen de perdre les chrétiens, corps et âme, pour l’éternité » (Père Emmanuel, ibid.).

Comment le chrétien défendra-t-il sa pureté ? « Deux remèdes généraux (…) :

- L’amour vrai pour Notre-Seigneur et pour la Sainte et toute pure Vierge Marie.

- La recommandation de Notre-Seigneur : « Veillez et priez » (Mat. 26). Y a-t-il des remèdes spéciaux ?

Oui, par exemple, le soin de se vêtir honnêtement et surtout modestement, la vigilance sur les regards, la fuite des personnes vivant notoirement dans l’impureté, la fuite des occasions dangereuses » (Père Emmanuel, ibid.).

« … de se vêtir () modestement »

« Certaines modes seront lancées qui offenseront gravement mon Fils. Plus de gens vont en enfer à cause des péchés de la chair que pour toute autre raison » (Notre-Dame de Fatima à la bienheureuse jacinthe).

Ne pouvant traiter exhaustivement ce sujet dans les limites d’un article, nous abordons ce point en guise de conclusion. Insistons d’abord sur l’importance de la femme. Elle, la première, doit veiller sur la modestie de sa tenue. C’est elle en effet qui fait les mœurs. C’est de son exemple que dépend la conduite de ses enfants, si elle est mère de famille, des enfants des autres, si elle est institutrice par exemple, de son mari, des hommes qui la côtoient (parents, collègues) ou même qui ne font que la croiser. Une femme pure conduira son entourage et elle-même vers la pureté et de là, vers le Salut. Une femme impudique les mènera à sa suite vers leur perte.

« C’est une grâce au-dessus de toute grâce qu’une femme pudique, et aucun trésor ne vaut une femme chaste » (Eccles. 26, 15).

Dans la foulée, nous livrons à votre réflexion les quelques citations suivantes :

« Oh, combien s’épouvanteraient les chrétiennes si elles soupçonnaient les tentations et les chutes qu’elles causent chez les autres par leur toilette et les familiarités auxquelles, dans leur légèreté, elles accordent si peu d’importance ! » (Pie XII, 22 mai 1941, allocution aux membres de la « jeunesse féminine catholique italienne »)

« La mode n’est, ni ne peut être la règle suprême de notre conduite ; au-dessus de la mode et ses exigences, il y a des lois plus hautes et impérieuses, des principes supérieurs et immuables qui, en aucun cas, ne peuvent être sacrifiés au gré du plaisir ou des caprices » (Pie XII, 8 novembre 1957, discours au premier congrès international de haute couture).

Et enfin, pour défendre ceux qui seraient traités d’« obsédés » pour oser critiquer des tenues indécentes : « Une très grande sensibilité dans la perception de la menace du mal, ici comme ailleurs, ne constitue nullement un titre de blâme pour celui qui en est pourvu, comme si c’était seulement l’effet d’une dépravation intérieure ; c’est au contraire le signe de la pureté d’esprit et de la vigilance à l’égard des passions » (Pie XII, ibid.).

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