La pudeur

De Salve Regina

Questions de morale sur le mariage
Auteur : Abbé J. Olivier, FSSP
Source : Lettre de Domus Christiani n° 37
Date de publication originale : nov 2004

Difficulté de lecture : ♦ Facile


La vertu de pudeur, chemin de pureté

Dieu aime les âmes pures : « Bienheureux les cœurs purs, dit Jésus-Christ, parce qu’ils verront Dieu. » (Mt., V, 8). « Qu’elle est belle la génération des âmes pures, dit le Saint-Esprit, sa mémoire ne périra jamais ; elle fait l’admiration de Dieu et des hommes. » (Sag., IV)

La pureté ressemble au lys, sur lequel le moindre grain de poussière fait une tache ou à un miroir, qui perd son éclat au moindre souffle de notre haleine. La pureté se flétrit au moindre souffle des passions impures, avec cette différence toutefois que, dans le miroir, la tache n’est que passagère, tandis que les souillures de l’âme, si l’on n’y apporte un prompt et énergique remède, forment une rouille qui devient presque indestructible.

La pudeur est le respect de soi-même et des autres, par l’exercice de la retenue et de la modestie chrétienne. Elle est une vigilance de chaque instant, parti­culièrement :

  • Dans nos regards, afin qu’ils ne s’arrêtent jamais sur quelque objet laid, indécent, déplacé, ou même inutile.
  • Dans nos habillements : il y a des parures ou des modes indécentes. La pudeur chrétienne évite non seulement ce qui est mal en soi, mais aussi ce qui peut être pour autrui l’occasion du mal.
  • Dans nos comportements : ils doivent être sobres et mortifiés, spécialement en évitant tout excès dans le boire et le manger.
  • Dans nos paroles, toujours mesurées, et évitant l'inutile ou le déplacé (et je ne parle même pas des si fréquentes médisances…)

La pudeur nécessite une certaine mortification en toutes choses, et ainsi écarte une foule de tentations : la volonté acquiert une énergie qui fait repousser avec moins de peine les tentations, et donne à l’âme cette pureté de cœur qui réjouit Dieu et ses saints. Et cette pureté de cœur est alors bien loin de la pudibonderie ou de simulacres de scandales, caricatures de la pudeur aussi bien que le pharisaïsme l’est de la charité et de la vérité.

Alors, comment faire ? Davantage qu’une longue théorie, mieux vaut se donner quelques moyens concrets :

  • La fuite des occasions dangereuses : Jésus dit dans l'Évangile : « Veillez et priez, afin de ne pas succomber pas à la tentation. » (Mt. XXVI, 41) Veiller signifie éviter l’occasion du péché, car « celui qui aime le danger y périra ». La fuite des occasions est tellement essentielle pour persévérer dans le bien, qu’on peut la considérer comme le résumé de tous les autres moyens.
  • La vigilance sur les sens : sur les yeux (regards indiscrets, télévision, internet), sur les oreilles (écoute de discours trop « libres »), sur la langue (plaisanteries à double sens, chansons légères), sur le goût (excès dans le boire et le manger), sur le toucher (familiarités, danses), sur l’imagination (pensées, lectures), sur le cœur (amours déplacés).
  • Le jeûne et la prière : certains démons ne se chassent que par le jeûne et la prière… La pureté est un don de Dieu, qui ne le refuse jamais à ceux qui le lui demandent. Il faut donc prier chaque jour, mais surtout au moment de la tentation.
  • La fréquentation des sacrements : en particulier la pénitence, qui en inspirant de la honte par l’aveu des péchés empêche souvent de les commettre, mais qui donne également des grâces et des conseils qui aident puissamment à se corriger, et l’eucharistie, qui nourrit notre combat, et par la présence divine en nous éloigne le mal.
  • Le rappel fréquent de la présence de Dieu et de son ange gardien : Dieu voit tout, et notre ange est sans cesse à no côtés… réellement !
  • La dévotion à la Sainte Vierge : reine des vierges, modèle de pureté et de modestie, elle est le secours assuré de tous ceux qui se confient à sa protection. Saint Philippe de Néri disait que « Ce que Marie garde est toujours bien gardé ».
Outils personnels
Récemment sur Salve Regina