Modifications apportées au Catéchisme de l'Eglise Catholique de 1992 par l'édition définitive de 1998

De Salve Regina

Révision datée du 8 septembre 2012 à 18:19 par Abbé Olivier (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Infobox Texte | thème = Grands catéchismes | auteur = Catéchisme de l'Eglise Catholique (CEC) | source ... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE

Mise à jour de l’édition de 1992

Introduction

Le Catéchisme de l’Église Catholique a été publié en 1992 ; la première version française est de cette date et a connu une large diffusion. En 1998, tenant compte des remarques faites par les utilisateurs de ce Catéchisme dans le monde entier, le Saint Siège en a publié une deuxième édition revue et légère­ment modifiée. Qualifiée de définitive, elle n’annule cepen­dant pas la première édition, qui peut toujours être considé­rée comme sûre.

Le présent document rassemble toutes les variantes d’un texte à l’autre. Il permet aux possesseurs de l’édition de 1992 de bénéficier des acquis de l’édition définitive de 1998, sans avoir à se la procurer.

Typographie des changements

  • Les paragraphes qui suivent sont les numéros du Catéchisme de l’É­glise Catholique qui ont été modifiés dans l’édition de 1998, tels qu’ils figurent maintenant dans cette édition.
  • Les mots écrits en caractères gras correspondent à un ajout ou à un changement de l’édition de 1998, par rapport à celle de 1992. Dans le cas d’un changement, un renvoi en note donne le texte de la première édition, avec la mention : "Ancien texte".
  • Le signe […] indique la suppression, dans l’édition de 1998, d’un mot ou d’un membre de phrase de l’édition de 1992 ; un renvoi en note donne le passage supprimé.
  • Les notes du texte même du catéchisme ne sont pas présentes dans ce document, à l’exception des ajouts dans l’édition de 1998, indiqué : "Nouvelle note".


N° modifiés

57 - Cet ordre à la fois cosmique, social et religieux de la pluralité des nations […[1]] est destiné à limiter l’orgueil d’une humanité déchue qui, unanime dans sa perversité, voudrait faire par elle-même son unité à la manière de Babel. Mais, à cause du péché, le poly­théisme ainsi que l’idolâtrie de la nation et de son chef menacent sans cesse d’une perversion païenne cette économie provisoire.


65 - « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-2). Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là. S. Jean de la Croix, après tant d’autres, l’exprime de façon lumineuse, en commentant He 1,1-2 :

Dès lors qu’il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’il disait par parties aux prophètes, il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté.


84 - Le Dépôt de la Foi[2] (« depositum fidei »), contenu dans la Sainte Tradition et dans l'Ecriture Sainte a été confié par les Apôtres à l’ensemble de l'Eglise. « En s’attachant à lui le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs reste assidûment fidèle à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, si bien que, dans le maintien, la pratique et la confession de la foi transmise, s'établit, entre pasteurs et fidèles, une singulière unité d'esprit ».


88 - Le Magistère de l’Église engage pleinement l’autorité reçue du Christ quand il définit des dogmes, c’est-à-dire quand il propose, sous une forme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévo­cable de foi, des vérités contenues dans la Révélation divine ou bien quand il propose de manière définitive des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire.


240 - Jésus a révélé que Dieu est « Père » dans un sens inouï : Il ne l’est pas seulement en tant que Créateur, Il est éternellement Père en relation à son Fils Unique, qui éternellement[3] n’est Fils qu’en rela­tion à son Père : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler » (Mt 11, 27).


335 - Dans sa Liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint ; elle invoque leur assistance (ainsi dans […[4]] In Paradisum deducant te angeli… de la Liturgie des défunts[5], ou encore dans l’« Hymne chérubinique » de la Liturgie byzantine[6]), elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S. Gabriel, S. Raphaël, les anges gardiens).


336 - Du début (de l’existence[7]) au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. « Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie. » Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu.


398 - Dans ce péché, l’homme s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature et dès lors contre son propre bien. Constitué[8] dans un état de sainteté, l’homme était destiné à être pleinement « divinisé » par Dieu dans la gloire. Par la séduction du diable, il a voulu « être comme Dieu, » mais « sans Dieu, et avant Dieu, et non pas selon Dieu ».


627 - La mort du Christ a été une vraie mort en tant qu’elle a mis fin à son existence humaine terrestre. Mais à cause de l’union que la personne du Fils[9] a gardée avec son corps[10], Il n’est pas devenu une dépouille mortelle comme les autres car il n’était « pas possible qu’il fût retenu en son [de la mort] pouvoir » (Ac 2, 24). C’est pourquoi « la vertu divine a préservé le corps du Christ de la corrup­tion ». Du Christ on peut dire à la fois : « Il a été retranché de la terre des vivants » (Is 53, 8) ; et : « Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption » (Ac 2, 26-27). La Résurrection de Jésus « le troisième jour » (1 Co 15, 4 ; Le 24, 46) en était le signe et cela aussi parce que[11] la corruption était censée se manifester à partir du qua­trième jour.


702 - Du commencement jusqu’à « la Plénitude du temps » (Ga 4, 4), la Mission conjointe du Verbe et de l’Esprit du Père demeure cachée, mais elle est à l’œuvre. L’Esprit de Dieu y prépare le temps du Messie, et l’un et l’autre, sans être encore pleinement révélés, y sont déjà promis afin d’être attendus et accueillis lors de leur manifestation. C’est pourquoi lorsque l’Église lit l’Ancien Testament, elle y scrute ce que l’Esprit, « qui a parlé par les prophètes », veut nous dire du Christ.

Par « prophètes », la foi de l’Église entend ici tous ceux que l’Esprit Saint a inspirés dans la vivante annonce et dans la rédaction des livres saints, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament. La tradition juive distingue la Loi (les cinq premiers livres ou Pentateuque), les Prophètes (nos livres dits historiques et prophétiques) et les Écrits (surtout sapientiels, en particulier les Psaumes).


708 - Cette pédagogie de Dieu apparaît spécialement dans le don de la Loi. […[12]] La Loi a été donnée comme un « pédagogue » pour conduire le Peuple vers le Christ (Ga 3, 24). Mais son impuissance à sauver l’homme privé de la « ressemblance » divine et la connais­sance accrue qu’elle donne du péché suscitent le désir de l’Esprit Saint. Les gémissements des Psaumes en témoignent.


719 - Jean est « plus qu’un prophète » (Le 7, 26). En lui l’Esprit Saint accomplit de « parler par les prophètes ». Jean achève le cycle des prophètes inauguré par Elie. Il annonce l’imminence de la Consolation d’Israël, il est la « voix » du Consolateur qui vient. Comme le fera l’Esprit de Vérité, « il vient comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière » (Jn 1, 7). Au regard de Jean, l’Esprit accomplit ainsi les « recherches des prophètes » et la « convoitise » des anges : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit (…). Oui, j’ai vu et j’atteste que c’est Lui, le Fils[13] de Dieu (…) Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1, 33-36).


723 - En Marie, l’Esprit Saint réalise le dessein bienveillant du Père. C’est […[14]] par l’Esprit Saint que la Vierge conçoit et enfante le Fils de Dieu. Sa virginité devient fécondité unique par la puissance de l’Esprit et de la foi.


833 - On entend par Église particulière, qui est d’abord le diocèse (ou l’éparchie), une communauté de fidèles chrétiens en communion dans la foi et les sacrements avec leur évêque ordonné dans la succes­sion apostolique. Ces Églises particulières « sont formées à l’image de l’Eglise universelle ; c’est en elles et à partir d’elles qu’existe l’Église catholique une et unique ».


875 - « Comment croire sans d’abord entendre ? Et comment entendre sans prédicateur ? Et comment prêcher sans être d’abord envoyé ? » (Rm 10, 14-15). Personne, aucun individu ni aucune com­munauté, ne peut s’annoncer à lui-même l’Évangile. « La foi vient de l’écoute » (Rm 10, 17). Personne ne peut se donner lui-même le man­dat et la mission d’annoncer l’Évangile. L’envoyé du Seigneur parle et agit non pas par autorité propre, mais en vertu de l’autorité du Christ ; non pas comme membre de la communauté, mais parlant à elle au nom du Christ. Personne ne peut se conférer à lui-même la grâce, elle doit être donnée et offerte. Cela suppose des ministres de la grâce, autorisés et habilités de la part du Christ. De Lui, les évêques et les prêtres reçoivent la mission et la faculté (le « pouvoir sacré ») d’agir in persona Christi Capitis, les diacres la force de ser­vir le peuple de Dieu dans la « diaconie » de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec l’évêque et son presbyterium. Ce ministère, dans lequel les envoyés du Christ font et donnent par don de Dieu ce qu’ils ne peuvent faire et donner d’eux-mêmes, la tradition de l’Église l’appelle « sacrement ». Le ministère de l’Église est conféré par un sacrement propre.


879 - Le ministère sacramentel dans l’Église est donc un service exercé au nom du Christ. Il a un caractère personnel et une forme collégiale[15]. Cela se vérifie dans les liens entre le collège épis- copal et son chef, le successeur de S. Pierre, et dans le rapport entre la responsabilité pastorale de l’évêque pour son Église particulière et la sollicitude commune du collège épiscopal pour l’Église Universelle.


911 - Dans l’Église, « les fidèles laïcs peuvent coopérer selon le droit à l’exercice du pouvoir de gouvernement ». Ainsi de leur pré­sence dans les Conseils particuliers, les Synodes diocésains, les Conseils pastoraux ; dans l’exercice […[16]] de la charge pastorale d’une paroisse ; la collaboration aux Conseils des affaires écono­miques ; la participation aux tribunaux ecclésiastiques, etc.


916 - L’état de la vie consacrée[17] apparaît dès lors comme l’une des manières de connaître une consécration « plus intime », qui s’en­racine dans le Baptême et dédie totalement à Dieu. Dans la vie consacrée, les fidèles du Christ se proposent, sous la motion de l’Esprit Saint, de suivre le Christ de plus près, de se donner à Dieu aimé par-dessus tout et, poursuivant la perfection de la charité au service du Royaume, de signifier et d’annoncer dans l’Église la gloire du monde à venir.


922 - Dès les temps apostoliques, des vierges chrétiennes et des veuves[18], appelées par le Seigneur à s’attacher à Lui sans partage dans une plus grande liberté de cœur, de corps et d’esprit, ont pris la décision, approuvée par l’Église, de vivre respectivement dans l’état de la virginité ou de la chasteté perpétuelle « à cause du Royaume des cieux » (Mt 19, 12).


1014 - L’Église nous encourage à nous préparer pour l’heure de notre mort (« Délivre-nous, Seigneur, d’une mort subite et imprévue » : ancienne Litanie des saints), à demander à la Mère de Dieu d’intercéder pour nous « à l’heure de notre mort » (Prière Ave Maria), et à nous confier à saint Joseph, patron de la bonne mort :

Dans toutes tes actions, dans toutes tes pensées tu devrais te comporter comme si tu devais mourir aujourd’hui. Si ta conscience était en bon état, tu ne craindrais pas beaucoup la mort. Il vaudrait mieux se garder de pécher que de fuir la mort. Si aujourd’hui tu n’es pas prêt, comment le seras-tu demain ?

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels, heureux ceux qu’elle trouvera dans ses très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal.


1141 - L’assemblée qui célèbre est la communauté des baptisés qui, « par la régénération et l’onction de l’Esprit Saint, sont consacrés pour être une maison spirituelle et un sacerdoce saint, pour[19] offrir, moyennant toutes les œuvres du chrétien, des sacrifices spirituels ». Ce « sacerdoce commun » est celui du Christ, unique Prêtre, participé par tous ses membres :

La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations litur­giques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui est, en vertu de son Baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien « race élue, peuple royal, nation sainte, peuple racheté (1 P 2, 9) ».


1170 - Au Concile de Nicée (en 325) toutes les Églises se sont mises d’accord pour que la Pâque chrétienne soit célébrée le dimanche qui suit la pleine lune (14 Nisan) après l’équinoxe de prin­temps. A cause des différentes méthodes de calcul du 14 Nisan, la date de Pâques dans les Églises d’Occident et d’Orient ne coïn­cide pas toujours. C’est pourquoi, ces Eglises[20] cherchent aujourd’hui un accord, afin de parvenir de nouveau à célébrer à une date commune le jour de la Résurrection du Seigneur.


1184 - Le siège de l’évêque (cathèdre)[21] ou du prêtre « doit expri­mer la fonction de celui qui préside l’assemblée et dirige la prière ».

L’ambon : « La dignité de la Parole de Dieu requiert qu’il existe dans l’église un lieu qui favorise l’annonce de cette Parole et vers lequel, pendant la liturgie de la Parole, se tourne spontanément l’attention des fidèles. »


1256 - Sont ministres ordinaires du Baptême l’évêque et le prêtre, et, dans l’Église latine, aussi le diacre. En cas de nécessité, toute per­sonne, même non baptisée, ayant l’intention requise, peut baptiser en appliquant la formule baptismale trinitaire[22]. L’intention requise, c’est de vouloir faire ce que fait l’Église en baptisant, et appliquer la formule baptismale trinitaire. L’Église voit la raison de cette possibi­lité dans la volonté salvifique universelle de Dieu et dans la nécessité du Baptême pour le salut.


1281 - Ceux qui subissent la mort à cause de la foi, les catéchumènes et tous les hommes qui, sous l’impulsion de la grâce, sans connaître l’Eglise, cherchent sincèrement Dieu et s’efforcent d’accomplir sa volonté, peuvent être[23] sauvés même s’ils n’ont pas reçu le Baptême.


1289 - Très tôt, pour mieux signifier le don du Saint-Esprit, s’est ajoutée à l’imposition des mains une onction d’huile parfumée (chrême). Cette onction illustre le nom de « chrétien » qui signifie « oint » et qui tire son origine de celui du Christ lui même, lui que « Dieu a oint de l’Esprit Saint » (Ac 10, 38). Et ce rite d’onction existe jusqu’à nos jours, tant en Orient qu’en Occident. C’est pour­quoi, en Orient, on appelle ce sacrement chrismation, onction de chrême, ou myron, ce qui signifie « chrême ». En Occident le nom de Confirmation suggère que ce sacrement à la fois confirme le bap­tême et affermit la grâce baptismale[24].


1297 - Un moment important qui précède la célébration de la Confirmation, mais qui, d’une certaine façon, en fait partie, est la consécration du saint chrême. C’est l’évêque qui, le Jeudi Saint, au cours de la Messe chrismale, consacre le saint chrême pour tout son diocèse. Dans les Églises d’Orient, cette consécration est même réser­vée au Patriarche :

La liturgie […[25]] d’Antioche exprime ainsi l’épiclèse de la consécration du saint chrême (myron) : « [Père (…) envoie ton Esprit Saint] sur nous et sur cette huile qui est devant nous et consacre-la, afin qu’elle soit pour tous ceux qui en seront oints et marqués : myron saint, myron sacerdotal, myron royal, onction d’allégresse, le vêtement de la lumière, le manteau du salut, le don spirituel, la sanctification des âmes et des corps, le bonheur impérissable, le sceau indélébile, le bou­clier de la foi et le casque terrible contre toutes les œuvres de l’Adversaire. »


1300 - Suit le rite essentiel du sacrement. Dans le rite latin, « le sacrement de Confirmation est conféré par l’onction du saint chrême sur le front, faite en imposant la main, et par ces paroles : "Accipe signaculum doni Spiritus Sancti" ("Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu."). Dans les Églises orientales, l’onction du myron se fait après une prière d’épiclèse, sur les parties les plus significa­tives du corps : le front, les yeux, le nez, les oreilles, les lèvres, la poi­trine, le dos, les mains et les pieds, chaque onction étant accompa­gnée de la formule : « Σϕραγίς δωρεάς Πνεύματος Άγίου » (« Signaculum doni Spiritus Sancti », « Sceau du don qui est le Saint-Esprit[26]. »).


1302 - Il ressort de la célébration que l’effet du sacrement de Confirmation est l’effusion spéciale[27] de l’Esprit Saint, comme elle fut accordée jadis aux Apôtres au jour de la Pentecôte.


1307 - La coutume latine, depuis des siècles, indique[28] « l’âge de la discrétion » comme point de référence pour recevoir la Confirmation. En danger de mort, on doit cependant confirmer les enfants même s’ils n’ont pas encore atteint l’âge de la discrétion.


1313 - Dans le rite latin, le ministre ordinaire de la Confirmation est l’évêque. Même si l’évêque peut en cas de nécessité,[29] concéder la faculté à des prêtres d’administrer la Confirmation, il convient qu’il la confère[30] lui-même, n’oubliant pas que c’est pour cette raison que la célébration de la Confirmation a été temporellement séparée du Baptême. Les évêques sont les successeurs des Apôtres, ils ont reçu la plénitude du sacrement de l’ordre. L’administration de ce sacrement par eux marque bien qu’il a pour effet d’unir ceux qui le reçoivent plus étroitement à l’Église, à ses origines apostoliques et à sa mission de témoigner du Christ.


1314 - Si un chrétien est en danger de mort, tout prêtre peut[31] lui donner la Confirmation. En effet, l’Église veut qu’aucun de ses enfants, même tout petit, ne sorte de ce monde sans avoir été parfait par l’Esprit Saint avec le don de la plénitude du Christ.


1320 - Le rite essentiel de la Confirmation est l’onction avec le saint chrême sur le front du baptisé (en Orient également sur d’autres organes des sens), avec l’imposition de la main du ministre et les paroles : « Accipe signaculum doni Spiritus Sancti » (« Reçois la marque du don de l’Esprit Saint »), dans le rite romain, « Signaculum doni Spiritus Sancti » (« Sceau du don de l’Esprit Saint », dans le rite byzantin).


1367 - Le sacrifice du Christ et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice : « C’est une seule et même victime, c’est le même qui offre maintenant par le ministère des prêtres, qui s’est offert Lui-même alors sur la Croix. Seule la manière d’offrir diffère[32] » : « Et puisque dans ce divin sacrifice qui s’accomplit à la messe, ce même Christ, qui s’est offert Lui-même une fois de manière sanglante sur l’autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante, ce sacrifice est vraiment propitiatoire[33]. »


1388 - Il est conforme au sens même de l’Eucharistie que les fidèles, s’ils ont les dispositions requises, communient' quand[34] ils par­ticipent à la messe[35] : « Il est vivement recommandé aux fidèles de par­ticiper à la Messe de façon plus parfaite en recevant aussi, après la communion du prêtre, le corps du Seigneur du même sacrifice. »


1400 - Les communautés ecclésiales issues de la Réforme, sépa­rées de l’Église catholique, « en raison surtout de l’absence du sacre­ment de l’Ordre, n’ont pas conservé la substance propre et intégrale du mystère eucharistique ». C’est pour cette raison que, pour l’Église catholique, l’intercommunion eucharistique avec ces com­munautés n’est pas possible. Cependant, ces communautés ecclé­siales, « lorsqu’elles font mémoire dans la sainte Cène de la mort et de la résurrection du Seigneur, professent que la vie consiste dans la communion au Christ et attendent son retour glorieux ».


1417 - L’Eglise recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte communion quand[36] ils participent à la célébration de l’Eucharistie ; elle leur en fait obligation au moins une fois par an.


1454 - Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un examen de conscience fait à la lumière de la Parole de Dieu. Les textes les plus adaptés à cet effet sont à chercher dans le Décalogue et dans la catéchèse morale des Évangiles et des lettres apostoliques : sermon sur la Montagne, les enseignements apostoliques.


1471 - La doctrine et la pratique des indulgences dans l’Église sont étroitement liées aux effets du sacrement de Pénitence.

Qu’est-ce que l’indulgence ?

« L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints. »

« L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partielle­ment ou totalement de la peine temporelle due pour le péché ». « Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts[37]. »[38]


1483 - En des cas de nécessité grave on peut recourir à la célébra­tion communautaire de la réconciliation avec confession générale et absolution générale. Une telle nécessité grave peut se présenter lors­qu’il y a un danger imminent de mort sans que le ou les prêtres aient le temps suffisant pour entendre la confession de chaque pénitent. La nécessité grave peut exister aussi lorsque, compte tenu du nombre des pénitents, il n’y a pas assez de confesseurs pour entendre dûment les confessions individuelles dans un temps raisonnable, de sorte que les pénitents, sans faute de leur part, se verraient privés pendant long­temps de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion. Dans ce cas les fidèles doivent avoir, pour la validité de l’absolution, le pro­pos de confesser individuellement leurs péchés graves en temps voulu. C’est à l’évêque diocésain de juger si les conditions requises pour l’absolution générale existent. Un grand concours de fidèles à l’occasion de grandes fêtes ou de pèlerinages ne constitue pas un cas d’une telle grave nécessité.


1583 - Un sujet validement ordonné peut, certes, pour de graves[39] </sup>motifs, être déchargé des obligations et des fonctions liées à l’ordina­tion, ou être interdit de les exercer, mais il ne peut plus redevenir laïc au sens strict car le caractère imprimé par l’ordination l’est pour tou­jours. La vocation et la mission reçues au jour de son ordination le marquent d’une façon permanente.


1605 - Que l’homme et la femme soient créés l’un pour l’autre, l’Écriture Sainte l’affirme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » La femme, « chair de sa chair » […[40]] son égale, toute proche de lui, lui est donnée par Dieu comme un « secours », représentant ainsi le « Dieu en qui est notre secours ». « C’est pour cela que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair » (Gn 2, 18-25). Que cela signifie une unité indéfectible de leur deux vies, le Seigneur lui-même le montre en rappelant quel a été, « à l’origine », le dessein du Créateur : « Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair » (Mt 19, 6).


1611 - En voyant l’Alliance de Dieu avec Israël sous l’image d’un amour conjugal exclusif et fidèle, les prophètes ont préparé la conscience du Peuple élu à une intelligence approfondie de l’unicité et de l’indissolubilité du mariage. Les livres de Ruth et de Tobie donnent des témoignages émouvants du sens élevé du mariage, de la fidélité et de la tendresse des époux. La Tradition a toujours vu dans le Cantique des Cantiques une expression unique de l’amour humain, en tant qu’il est[41] reflet de l’amour de Dieu, amour « fort comme la mort » que « les torrents d’eau ne peuvent éteindre » (Ct 8, 6-7).


1623 - Selon la tradition latine[42] ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacre­ment du Mariage en exprimant devant l’Église leur consentement. Dans la tradition des Églises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux[43], mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement[44].[45]


1635 - D’après le droit en vigueur dans l’Église latine, un mariage mixte a besoin, pour sa licéité, de la permission expresse de l’autorité ecclésiastique. En cas de disparité de culte une dispense expresse de l’empêchement est requise pour la validité du mariage. Cette permis­sion ou cette dispense supposent que les deux parties connaissent et n’excluent pas les fins et les propriétés essentielles du mariage et aussi que la partie catholique confirme ses engagements, portés aussi à la connaissance explicite de la partie non catholique, de conserver sa foi et d’assurer le baptême et l’éducation des enfants dans l’Église catholique.[46]


1672 - Certaines bénédictions ont une portée durable : elles ont pour effet de consacrer des personnes à Dieu et de réserver à l’usage liturgique des objets et des lieux. Parmi celles qui sont destinées à des personnes - à ne pas confondre avec l’ordination sacramentelle - figurent la bénédiction de l’abbé ou de l’abbesse d’un monastère, la consécration des vierges et des veuves, le rite de la profession reli­gieuse et les bénédictions pour certains ministères d’Église (lecteurs, acolytes, catéchistes, etc.). Comme exemple de celles qui concernent des objets, on peut signaler la dédicace ou la bénédiction d’une église ou d’un autel, la bénédiction des saintes huiles, des vases et des vête­ments sacrés, des cloches, etc.


1684 - Les funérailles chrétiennes […[47]] sont une célébration litur­gique de l’Église. Par celles-ci, le ministère de l’Église a en vue, dans ce cas, aussi bien d’exprimer la Communion efficace avec le défunt que d’y faire participer la communauté rassemblée pour les obsèques et de lui annoncer la vie éternelle.


1687 - L’accueil de la communauté. Une salutation de foi ouvre la célébration. Les proches du défunt sont accueillis par une parole de « consolation » (au sens du Nouveau Testament : la force de l’Esprit Saint dans l’espérance). La communauté priante qui se rassemble attend aussi « les paroles de la vie éternelle ». La mort d’un membre de la communauté (ou le jour anniversaire, le septième ou le trentiè­me[48] jour) est un événement qui doit faire dépasser les perspectives de « ce monde-ci » et attirer les fidèles dans les véritables perspectives de la foi au Christ ressuscité.


1702 - L’image divine est présente en chaque homme. Elle res­plendit dans la communion des personnes, à la ressemblance de l’unité[49] des personnes divines entre elles (cf. chapitre deuxième).


1863 - Le péché véniel affaiblit la charité ; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés ; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral ; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel […[50]] ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humaine­ment réparable avec la grâce de Dieu. « Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle » :

L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers. Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance ? Avant tout, la confession…


1864 - « Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis[51] » (Mt 12, 31).[52] II n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibé­rément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éter­nelle.


1878 - Tous les hommes sont appelés à la même fin, Dieu Lui- même. Il existe une certaine ressemblance entre l’unité[53] des per­sonnes divines et la fraternité que les hommes doivent instaurer entre eux, dans la vérité et l’amour. L’amour du prochain est inséparable de l’amour pour Dieu.


1890 - Il existe une certaine ressemblance entre l’unité[54] des per­sonnes divines et la fraternité que les hommes doivent instaurer entre eux.


2042 - Le premier commandement (« Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obliga­tion de participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des œuvres serviles ») demande aux fidèles de sanctifier le jour où l’on com­mémore la Résurrection du Seigneur, ainsi que les principales fêtes liturgiques où l’on honore les mystères du Seigneur, de la Bienheureuse Vierge Marie et des Saints, avant tout en partici­pant à la célébration eucharistique qui rassemble la Commu­nauté chrétienne, et de se libérer de tous ces travaux et de ces affaires qui sont de nature à empêcher la sanctification de ces jours.[55]

Le deuxième commandement (« Tout fidèle est tenu par l’obliga­tion de confesser ses péchés au moins une fois par an[56] ») assure la préparation à l’Eucharistie par la réception du sacrement de la Réconciliation, qui continue l’œuvre de conversion et de pardon du Baptême.

Le troisième commandement (« Tout fidèle est tenu par l’obliga­tion de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques[57] ») garantit un minimum dans la réception du Corps et du Sang du Seigneur en liaison avec les fêtes pascales, origine et centre de la liturgie chrétienne.


2043 - Le quatrième commandement (« Aux jours de pénitence fixés par l’Église, les fidèles sont tenus par l’obligation de s’abstenir de viande et d’observer le jeûne ») assure des temps d’ascèse et de pénitence qui nous préparent aux fêtes liturgiques et nous disposent à acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté du cœur.

Le cinquième commandement (« Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Église ») énonce que les fidèles sont tenus de subvenir aux nécessités matérielles de l’Église, chacun selon ses possibilités[58].[59]


2265 - En plus d’un droit, la légitime défense peut être non seu­lement un droit, mais un devoir grave pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. A ce titre, les détenteurs légitimes de l’autorité ont le droit de recourir même aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité.[60]


2266 - L’effort fait par l’État pour empêcher la diffusion de comportements qui violent les droits de l’homme et les règles fon­damentales du vivre ensemble civil correspond à une exigence de la protection du bien commun. L’autorité publique légitime a le droit et le devoir d’infliger des peines proportionnelles à la gra­vité du délit. La peine a pour premier but de réparer le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. La peine, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal : elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.[61]


2267 - L’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agres­seur la vie d’êtres humains.

Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à pro­téger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

Aujourd’hui, en effet, étant donné les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant inca­pable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitive­ment la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable « sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants ».[62]


2296 - La transplantation d’organes est conforme à la foi morale si les dangers et les risques physiques et psychiques encourus par le donneur sont proportionnés au bien recherché chez le destinataire. La donation d’organes après la mort est un acte noble et méritoire et doit être encouragée comme une mani­festation de généreuse solidarité. II n’est pas moralement accep­table si le donneur ou ses proches ayants droits n’y ont pas donné leur consentement explicite. De plus[63], il est moralement inadmis­sible de provoquer directement la mutilation invalidante ou la mort d’un être humain, fût-ce pour retarder le décès d’autres personnes.


Le respect de l’intégrité corporelle


2297 - Les enlèvements et la prise d’otages font régner la terreur et, par la menace, exercent d’intolérables pressions sur les victimes. Ils sont moralement illégitimes. Le terrorisme sans discrimination[64] </sup>menace, blesse et tue ; il est gravement contraire à la justice et à la charité. La torture qui use de violence physique ou morale pour arra­cher des aveux, pour châtier des coupables, effrayer des opposants, satisfaire la haine est contraire au respect de la personne et de la dignité humaine. En dehors d’indications médicales d’ordre stricte­ment thérapeutique, les amputations, mutilations ou stérilisations directement volontaires des personnes innocentes sont contraires à la loi morale.


2326 - Le scandale constitue une faute grave quand par action ou par omission il entraîne délibérément autrui à pécher gravement.


2352 - Par la masturbation, il faut entendre l’excitation volontaire des organes génitaux, afin d’en retirer un plaisir vénérien. « Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné. » « Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rap­ports conjugaux normaux en contredit la finalité. » La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de « la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine ».

Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’im­maturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui peuvent atténuer voire réduire au minimum[65] la culpabilité morale.


2358 - Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes pré­sentent des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée[66], constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils ne choisissent pas leur condition homosexuelle. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces per­sonnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la Croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.


2366 - La fécondité est un don, une fin du mariage, car l’amour conjugal tend naturellement à être fécond. L’enfant ne vient pas de l’extérieur s’ajouter à l’amour mutuel des époux ; il surgit au cœur même de ce don mutuel, dont il est un fruit et un accomplissement. Aussi l’Église, qui « prend parti pour la vie », enseigne-t-elle que « tout acte matrimonial doit rester par soi ouvert à la transmission de la vie ». « Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le magistère, est fondée sur le lien indissoluble que Dieu a voulu et que l’homme ne peut rompre de son initiative entre les deux significations de l’acte conjugal : union et procréation. »


2368 - Un aspect particulier de cette responsabilité concerne la régulation 'de la procréation[67]. Pour de justes raisons, les époux peu­vent vouloir espacer les naissances de leurs enfants. Il leur revient de vérifier que leur désir ne relève pas de l’égoïsme mais est conforme à la juste générosité d’une paternité responsable. En outre ils régleront leur comportement suivant les critères objectifs de la moralité :

Lorsqu’il s’agit de mettre en accord l’amour conjugal avec la transmis­sion responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de lintention et de la seule appréciation des motifs ; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respec­tent, dans un contexte d’amour véritable, la signification totale d’une donation réciproque et d’une procréation à la mesure de l’homme ; chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n’est pas pratiquée d’un cœur loyal.


2372 - L’État est responsable du bien-être des citoyens. A ce titre, il est légitime qu’il intervienne pour orienter la croissance[68] de la population. Il peut le faire par voie d’une information objective et respectueuse, mais non point par voie autoritaire et contraignante. Il ne peut légitimement se substituer à l’initiative des époux, premiers responsables de la procréation et de l’éducation de leurs enfants. Il n’est pas autorisé à favoriser des moyens de régulation démogra­phique contraires à la morale.


2382 - Le Seigneur Jésus a insisté sur l’intention originelle du Créateur qui voulait un mariage indissoluble. Il abroge les tolérances qui s’étaient glissées dans la loi ancienne.

Entre baptisés […[69]] « le mariage conclu et consommé ne peut être dissous par aucune puissance humaine ni pour aucune cause, sauf par la mort ».


2403 - Le droit à la propriété privée, acquise ou reçue de manière juste[70] n’abolit pas la donation originelle de la terre à l’en­semble de l’humanité. La destination universelle des biens demeure primordiale, même si la promotion du bien commun exige le respect de la propriété privée, de son droit et de son exercice.


2411 - Les contrats sont soumis à la justice commutative qui règle les échanges entre les personnes et entre les institutions dans l’exact respect de leurs droits. La justice commutative oblige strictement ; elle exige la sauvegarde des droits de propriété, le paiement des dettes et la prestation des obligations librement contractées. Sans la justice commutative, aucune autre forme de justice n’est possible.


2417 - Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu’il a créé à son image. Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. On peut les domestiquer pour qu’ils assistent l’homme dans ses travaux et dans ses loisirs. Si elles restent dans des limites raisonnables, les expérimentations médicales et scientifiques sur les animaux sont des pratiques morale­ment acceptables, pourvu qu’elles restent dans des limites raison­nables et[71] contribuent à soigner ou épargner des vies humaines.


2483 - Le mensonge est l’offense la plus directe à la vérité. Mentir, c’est parler ou agir contre la vérité pour induire en erreur […[72]]. En blessant la relation de l’homme à la vérité et au prochain, le mensonge offense la relation fondatrice de l’homme et de sa parole au Seigneur.


2508 - Le mensonge consiste à dire le faux avec l’intention de tromper le prochain [[73]].


2599 - Le Fils de Dieu devenu Fils de la Vierge a appris à prier selon son cœur d’homme. Il a appris les formules de prières[74] de sa mère qui conservait toutes les « grandes choses » faites par le Tout- Puissant […[75]]. Il l’apprend dans les mots et les rythmes de la prière de son peuple, à la synagogue de Nazareth et au Temple. Mais sa prière jaillit d’une source autrement secrète, comme il le laisse pres­sentir à l’âge de douze ans : « Je me dois aux affaires de mon Père » (Le 2, 49). Ici commence à se révéler la nouveauté de la prière dans la plénitude des temps : la prière filiale, que le Père attendait de ses enfants va enfin être vécue par le Fils unique Lui-même dans son Humanité, avec et pour les hommes.


2715 - La contemplation est regard de foi, fixé sur Jésus. « Je l’avise et II m’avise », disait au temps de son saint curé le paysan d’Ars en prière devant le Tabernacle. Cette attention à Lui est renon­cement au « moi ». Son regard purifie le cœur. La lumière du regard de Jésus illumine les yeux de notre cœur ; elle nous apprend à tout voir dans la lumière de sa vérité et de sa compassion pour tous les hommes. La contemplation porte aussi son regard sur les mystères de la vie du Christ. Elle apprend ainsi « la connaissance intérieure du Seigneur » pour L’aimer et Le suivre davantage.


2834 - « Prie et travaille. » « Priez comme si tout dépendait de Dieu et travaillez comme si tout dépendait de vous. » Ayant fait notre travail, la nourriture reste un don de notre Père ; il est juste[76] de la Lui demander en Lui rendant grâces. C’est le sens de la bénédiction de la table dans une famille chrétienne.


2853 - La victoire sur le « prince de ce monde » (Jn 14, 30) est acquise, une fois pour toutes, à l’Heure où Jésus se livre librement à la mort pour nous donner sa Vie. C’est le jugement de ce monde et le prince de ce monde est « jeté bas » (Jn 12, 31 ; Ap 12, 11). « Il se lance à la poursuite de la Femme », mais il n’a pas de prise sur elle : la nouvelle Eve, « pleine de grâce » de l’Esprit Saint, est préservée[77] </sup>du péché et de la corruption de la mort (Conception immaculée et Assomption de la très sainte Mère de Dieu, Marie, toujours vierge). « Alors, furieux de dépit contre la Femme, il s’en va guerroyer contre le reste de ses enfants » (Ap 12, 17). C’est pourquoi l’Esprit et l’Église prient : « Viens, Seigneur Jésus » (Ap 22, 17. 20) puisque sa Venue nous délivrera du Mauvais.


  1. Passage supprimé : confié par la providence divine à la garde des anges.
  2. Ancien texte : "L'héritage sacré" (cf. 1Tm 6,20 2Tm 1,12-14) de la foi.
  3. Ancien texte : réciproquement.
  4. Passage supprimé : le « Supplices te rogamus »… du Canon romain.
  5. Nouvelle note : Ordo exsequiarum, n°50.
  6. Nouvelle note : Liturgica byzantina Sancti Ioannis Chrysostomi, Hymnus cherubinorum.
  7. Ancien texte : De l’enfance.
  8. Ancien texte : Créé.
  9. Ancien texte : son corps.
  10. Ancien texte : la personne du Fils.
  11. Ancien texte : la preuve car.
  12. Passage supprimé : La lettre de.
  13. Ancien texte : l’Elu.
  14. Passage supprimé : avec et.
  15. Ancien texte : à la fois collégial et personnel, exercé au nom du Christ.
  16. Passage supprimé : « in solidum ».
  17. Ancien texte : religieux.
  18. Nouvelle note : Jean-Paul II, exh. Ap. « Vita Consecrata », 7.
  19. Ancien texte : en vue d’
  20. Ancien texte : La réforme du calendrier en Occident (surnommé « grégorien », du nom du pape Grégoire XIII, en 1582) a introduit un décalage de plusieurs jours avec le calendrier oriental. Les Eglises occidentales et orientales…
  21. Ancien texte : Le siège (cathèdre) de l’évêque.
  22. Nouvelle note : Cf. CIC, can. 861, § 2.
  23. Ancien texte : sont.
  24. Ancien texte : à la fois la ratification du baptême, qui complète l’initiation chré­tienne, et l’affermissement de la grâce baptismale, tous fruits du Saint-Esprit.
  25. Passage supprimé : syriaque.
  26. Nouvelle note : Rituale per le Chiese orientali di rito bizantino in lingua greca, pars Ia.
  27. Ancien texte : plénière.
  28. Ancien texte : tradition latine donne.
  29. Ancien texte : pour des raisons graves.
  30. Ancien texte : est convenable, de par le sens même du sacrement, qu’il le confère.
  31. Ancien texte : doit.
  32. Nouvelle note : Cc. Trente : DS 1743.
  33. Nouvelle note : Ibid.
  34. Ancien texte : chaque fois.
  35. Nouvelle note : « Dans la même journée, les fidèles peuvent recevoir la très Sainte Communion deux fois, et seulement deux fois » (Pontificia Commissio Codicis Iuris Canonici Authentica interpretando, Responsa ad proposita dubia 1).
  36. Ancien texte : chaque fois.
  37. Ancien texte : Les indulgences peuvent être appliquées aux vivants ou aux défunts.
  38. Nouvelle note : CIC, can 994.
  39. Ancien texte : justes.
  40. Passage supprimé : c’est-à-dire son vis-à-vis.
  41. Ancien texte : pur.
  42. Ancien texte : Dans l’Église latine, on considère habituellement que.
  43. Nouvelle note : Cf. CCEO, can. 817.
  44. Nouvelle note : Cf. CCEO, can. 828.
  45. Ancien texte : Dans les liturgies orientales, le ministre du sacrement (appelé « Couronnement ») est le prêtre ou l’évêque qui, après avoir reçu le consentement réciproque des époux, couronne successivement l’époux et l’épouse en signe de l’alliance matrimoniale.
  46. Ancien texte : ainsi que les obligations contractées par la partie catholique concernant le baptême et l’éducation des enfants dans l’Église catholique.
  47. Passage supprimé : ne confèrent au défunt ni sacrement ni sacramental, puisqu’il est « passé » au-delà de l’économie sacramentelle.
  48. Ancien texte : quarantième.
  49. Ancien texte : union.
  50. Passage supprimé : ne nous rend pas contraires à la volonté et à l’amitié divines.
  51. Nouvelle note : Cf. Mc 3, 29 ; Lc 12,10.
  52. Ancien texte : « Quiconque aura blasphémé contre l’Esprit Saint n’aura jamais de pardon ; il est coupable d’une faute éternelle » (Me 3,29).
  53. Ancien texte : union.
  54. Ancien texte : union.
  55. Ancien texte : Le premier commandement (« Les Dimanches Messes entendras et les Fêtes pareillement ») demande aux fidèles de participer à la célébration eucharistique où se rassemble la Communauté chrétienne, au jour qui commémore la Résurrection du Seigneur.
  56. Ancien texte : Tous tes péchés confesseras à tout le moins une fois l’an.
  57. Ancien texte : Ton Créateur tu recevras au moins à Pâques humblement.
  58. Nouvelle note : Cf. CIC, can 222 ; CCEO, can. 25 ; les conférences épiscopales peuvent établir d’autres préceptes ecclésiastiques pour leur territoire ; Cf. CIC, can. 455.
  59. Ancien texte : Le quatrième commandement (« Les Fêtes tu sanctifieras qui te sont de commandement ») complète l’observance dominicale par la participation aux principales fêtes liturgiques, qui honorent les mystères du Seigneur, la Vierge Marie et les Saints. Le cinquième commandement (« Le jeûne prescrit garderas et l’abstinence également ») assure les temps d’ascèse et de pénitence qui nous préparent aux fêtes liturgiques ; ils contribuent à nous faire acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté du cœur. Les fidèles ont encore l’obligation de subvenir, chacun selon ses capacités, aux nécessités matérielles de l’Église.
  60. Ancien texte : La légitime défense peut être non seulement un droit, mais un devoir grave, pour celui qui est responsable de la vie d’autrui, du bien commun de la famille ou de la cité.
  61. Ancien texte : Préserver le bien commun de la société exige la mise hors d’état de nuire de l’agresseur. A ce titre l’enseignement traditionnel de l’Église a reconnu le bien fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnées à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d’une extrême gravité la peine de mort. Pour des raisons analogues, les détenteurs de l’autorité ont le droit de repousser par des armes les agresseurs de la cité dont ils ont la charge. La peine a pour premier effet de compenser le désordre introduit par la faute. Quand cette peine est volontairement acceptée par le coupable, elle a valeur d’expiation. De plus, la peine a pour effet de préserver l’ordre public et la sécurité des personnes. Enfin, la peine a une valeur médicinale, elle doit, dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable.
  62. Ancien texte : Si les moyens non sanglants suffisent à défendre les vies humaines contre l’agresseur et à protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
  63. Ancien texte : La transplantation d’organes n’est pas moralement acceptable si le donneur ou ses ayants droit n’y ont pas donné leur consentement éclairé. La transplantation d’organes est conforme à la loi morale et peut être méritoire si les dangers et les risques physiques et psychiques encourus par le donneur sont proportionnés au bien recherché chez le destinataire.
  64. Ancien texte : qui.
  65. Ancien texte : amoindrissent voire exténuent.
  66. Ancien texte : Ils ne choisissent pas leur condition homosexuelle ; elle…
  67. Ancien texte : des naissances.
  68. Ancien texte : démographie.
  69. Passage supprimé : catholiques.
  70. Ancien texte : par le travail, ou reçue d’autrui par héritage, ou par don.
  71. Ancien texte : recevables, puisqu’elles.
  72. Passage supprimé : celui qui a le droit de la connaître.
  73. Passage supprimé : qui a droit à la vérité.
  74. Ancien texte : Il l’apprend.
  75. Passage supprimé : et les méditait en son cœur.
  76. Ancien texte : bon.
  77. Ancien texte : libérée.
Grands catéchismes
Auteur : Catéchisme de l'Eglise Catholique (CEC)
Date de publication originale : 1992-1998

Difficulté de lecture : ♦♦ Moyen
Remarque particulière : Mise à jour de l'édition de 1992 : ce document recense les ajouts, suppressions, et changements apportés entre l'édition initiale française de 1992 et l'édition définitive, publiée en 1998.
Outils personnels
Récemment sur Salve Regina