La croix dans la vie apostolique : Différence entre versions
De Salve Regina
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Version actuelle datée du 24 mars 2011 à 09:50
Textes de méditation | |
Auteur : | R.P. Calmel, o.p. |
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Source : | Extrait de Sur nos routes d’exil les Béatitudes |
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Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
La croix dans la vie active ou apostolique se présente assez souvent comme Saint Paul nous l'explique dans la deuxième aux Corinthiens : contradictions au‑dehors, trahisons de la part des amis ou des frères, lourdeur des compagnons à remorquer, déchirement des scandales qui renaissent toujours, lassitude physique, enfin ‑ pire que tout ‑ les querelles plus ou moins sinistres et plus ou moins intimes de Satan et de ses démons. Telles sont les croix que Saint Paul nous décrit dans le onzième chapitre de la seconde lettre aux chrétiens de Corinthe. Or, ce qui est le plus étonnant, c'est le ton de vaillance avec lequel il en parle, cette manière allante de nous raconter ces misères et ces peines, cet exposé au pas de charge. Comme s'il nous disait : c'est très bien comme cela ; ne vous laissez pas abattre pour autant ; continuez de faire face. Il parle de ses croix avec le ton assuré d'un soldat de l'Église militante. Il n'est pas question le moins du monde de capituler, de démissionner, de se réfugier dans je ne sais quelle quiétude surnaturelle.
Est‑ce l'effet du tempérament ? Est‑ce parce qu'il serait dévoré du besoin d'agir et de construire au point d'être insensible à tout le reste ? Cette attitude de Saint Paul dans toutes ses croix, décidée et courageuse, est bien au‑delà du tempérament ; elle n'est pas un effet de la nature. Elle est même tout autre chose. C'est l'effet d'une charité surnaturelle qui est assez aimante du Seigneur pour ne pas s'impressionner et ne pas capituler. Il est des hommes d'action tellement durcis par leur passion d'agir que la douleur et l'échec ne mordent pas sur eux ; et pas davantage l'amour. Rien de tel chez Saint Paul. Toutes les différentes formes de croix d'une vie apostolique ont mordu sur lui ; ont labouré son coeur ; ont fait saigner son âme ; il en est devenu encore plus tendre et d'une bonté encore plus mûre ; mais cela ne l'a pas fait capituler pour autant. Parce qu'il aimait, qu'importait de souffrir ? Il aimait trop ceux de Corinthe et d'Ephèse, de Salonique et de Rome pour que les périls de la mer, les périls des faux frères, les scandales sans nombre et l'Ange de Satan qui le souffletait puissent jamais le faire démissionner de l'oeuvre apostolique, le renfermer dans une oraison illusoire, commode et paresseuse.