La méthode scolastique et l'utilisation de la philosophie réaliste au service de la Foi en théologie

De Salve Regina

Introduction à la philosophie
Auteur : extraits du magistère pontifical
Date de publication originale : 2002

Difficulté de lecture : ♦♦ Moyen

La pensée du Magistère de l’Église sur la méthode scolastique et l'utilisation de la philosophie réaliste au service de la Foi en théologie

 

Pie IX, 13e proposition condamnée dans le Syllabus: « La méthode et les principes selon lesquels les anciens docteurs scolastiques ont cultivé la théologie sont très peu adaptés aux nécessités de notre temps et au progrès des sciences. »

 

Léon XIII, Aeterni Patris : « les qualités éminentes qui rendent la théologie scolastique si formidable aux ennemis de la vérité, à savoir, ainsi que l'ajoute le même Pontife [Sixte V], " cette cohésion étroite et parfaite des effets et des causes, cette symétrie et cet ordre semblables à ceux d'une armée en bataille, ces définitions et distinctions lumineuses, cette solidité d'argumentation et cette subtilité de controverse, par lesquelles la lumière est séparée des ténèbres, le vrai distingué du faux, et les mensonges de l'hérésie, dépouillées du prestige et des fictions qui les enveloppent, sont découvertes et mises à nu " ; toutes ces brillantes et admirable qualités, disons‑nous, sont dues uniquement au bon usage de la philosophie, que les docteurs scolastiques avaient pris généralement le soin et la sage coutume d'adopter, même dans les controverses théologiques. »

 

Saint Pie X, Pascendi : « 52. Il Nous reste à dire quelques mots du réformateur [moderniste]. Déjà, par tout ce que Nous avons exposé jusqu'ici, on a pu se faire une idée de la manie réformatrice qui possède les modernistes ; rien, absolument rien, dans le catholicisme, à quoi elle ne s'attaque. ‑ Réforme de la philosophie, surtout dans les Séminaires : que l'on relègue la philosophie scolastique dans l'histoire de la philosophie, parmi les systèmes périmés, et que l'on enseigne aux jeunes gens la philosophie moderne, la seule vraie, la seule qui convienne à nos temps ‑ Réforme de la théologie : que la théologie dite rationnelle ait pour base la philosophie moderne, la théologie positive pour fondement de l'histoire des dogmes. »

 

Saint Pie X, Pascendi « 58. Que si, des causes morales, Nous venons aux intellectuelles, la première qui se présente ‑ et la principale ‑ c'est l'ignorance. Oui, ces modernistes, qui jouent aux docteurs de l'Église, qui portent aux nues la philosophie moderne et regardent de si haut la scolastique, n'ont embrassé celle‑là, en se laissant prendre à ses apparences fallacieuses, que parce que, ignorants de celle‑ci, il leur a manqué l'instrument nécessaire pour percer les confusions et dissiper les sophismes. Or, c'est d'une alliance de la fausse philosophie avec la foi qu'est né, pétri d'erreurs, leur système.

 

59. ( ... ) Trois choses, ils le sentent bien, leur barrent la route : la philosophie scolastique, l'autorité des Pères et la tradition, le magistère de l'Église. À ces trois choses ils font une guerre acharnée. Ignorance ou crainte, à vrai dire l'une et l'autre, c'est un fait qu'avec l'amour des nouveautés va toujours de pair la haine de la méthode scolastique ; et il n'est pas d'indice plus sûr que le goût des doctrines modernistes commence à poindre dans un esprit, que d'y voir naître le dégoût de cette méthode. »

 

Pie XII, Humani Generis : « Le mépris des mots et des notions dont ont coutume de se servir les théologiens scolastiques conduit très vite à énerver la théologie qu'ils appellent spéculative et tiennent pour dénuée de toute véritable certitude, sous prétexte qu'elle s'appuie sur la raison théologique. De fait, ô douleur, les amateurs de nouveautés passent tout naturellement du dédain pour la théologie scolastique au manque d'égards, voire au mépris pour le magistère de l'Église lui‑même QUI SI FORTEMENT APPROUVE, DE TOUTE SON AUTORITÉ, CETTE THÉOLOGIE. »

 

Jean‑Paul Il, Fides et Ratio : « [5]. En même temps, elle [L'Église] considère la philosophie comme une aide indispensable pour approfondir l'intelligence de la foi et pour communiquer la vérité de l'Évangile à ceux qui ne la connaissent pas encore. ( ... )

[42]. Dans la théologie scolastique, le rôle de la raison éduquée par la philosophie devient encore plus considérable, sous la poussée de l'interprétation anselmienne de l'intellectus fidei. (...) Sa tâche est plutôt de savoir trouver un sens, de découvrir des raisons qui permettent à tous de par‑venir à une certaine intelligence du contenu de la foi. ( ... )

[43]. ( ... ) Tout en soulignant avec force le caractère surnaturel de la foi, le Docteur Angélique n'a pas oublié la valeur de sa RATIONALITÉ ; ( ... ) C'est POUR CE MOTIF que saint Thomas a toujours été proposé à juste titre par l'Église comme un maître de pensée et le MODÈLE D'UNE FAÇON CORRECTE DE FAIRE DE LA THÉOLOGIE. ( ... )

[55]. ( ... ) On rencontre aussi des dangers de repliement sur le fidéisme, qui ne reconnaît pas l'importance de la connaissance rationnelle et du discours philosophique pour l'intelligence de la foi, plus encore pour la possibilité même de croire en Dieu. Une expression aujourd'hui répandue de cette tendance fidéiste est le " biblicisme ", qui tend à faire de la lecture de l'Écriture Sainte ou de son exégèse l'unique point de référence véridique. (...) D'autres formes de fidéisme latent se reconnaissent au peu de considération accordée à la théologie spéculative, comme aussi au mépris pour la philosophie classique, aux notions desquelles l'intelligence de la foi et les formulations dogmatiques elles‑mêmes ont puisé leur terminologie. Le Pape Pie XII de vénérée mémoire a mis en garde contre un tel oubli de la tradition philosophique et contre l'abandon des terminologies traditionnelles. ( ... )

61. ( ... ) Dans beaucoup d'écoles catholiques, au cours des années qui suivirent le Concile Vatican II, on a pu remarquer à ce sujet un certain étiolement dù à une estime moindre, non seulement de la philosophie scolastique, mais plus généralement de l'étude même de la philosophie. Avec étonnement et à regret, je dois constater qu'un certain nombre de théologiens partagent ce désintérêt pour l'étude de la philosophie. ( ... )

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