Le don de sagesse : Différence entre versions
De Salve Regina
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Version actuelle datée du 24 mars 2011 à 16:56
Les vertus | |
Auteur : | M-D Poinsenet |
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Source : | Extrait du livre Les sept voiles de mon bateau, éd. DDB |
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Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
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« Maintenant, a écrit Saint Paul, maintenant, c’est-à-dire sur la terre, il y a trois grandes vertus : la foi, l’espérance et la charité. Mais, au Ciel, il n’y aura plus que la charité, qui est la plus grande des trois. »
Si, parmi les dons du Saint-Esprit, il y en a deux pour venir en aide à notre foi : l’Intelligence et la Science, un autre pour aider notre espérance : la Crainte, il doit bien en exister un aussi pour aider notre charité : c’est le don de Sagesse.
Être sage, cela veut dire, peut-être, se tenir tranquille, ne pas faire de bruit à la maison, pour ne pas gêner les grandes personnes, ou ne pas réveiller les petits frères et les petites sœurs. En classe, être sage, c’est travailler, ne pas bavarder, ne pas se battre avec les petits compagnons.
Oui, bien sûr, c’est être sage cela ! Mais la sagesse, la vraie, c’est tout de même autre chose. Être sage, pour les petits enfants comme pour les grandes personnes, c’est faire ce qui est raisonnable, au lieu de suivre la fantaisie, le caprice ou les méchants désirs. Être sage, c’est chercher d’abord son chemin pour arriver au but, quand on a décidé de faire un voyage.
Et la Sagesse que donne le Saint-Esprit ? C’est encore quelque chose de plus, de mieux. Dieu, lui, est parfaitement sage. Tout ce qu’il fait est parfait. Et tout ce qu’il fait, il le fait par amour. Il ne peut commettre la plus petite erreur, la plus petite faute. Et ce qui est merveilleux c’est qu’avec nos bêtises à nous, avec nos péchés à nous, il peut faire encore plus d’amour. Adam et Ève avaient désobéi : Dieu aurait pu priver tous les hommes du Ciel, puisque le Ciel c’était un cadeau supplémentaire – le plus beau assurément – qu’il nous avait fait. Au lieu de cela, il imagine de nous envoyer son Fils lui-même, pour nous redire son amour en mourant sur la croix et nous conduire à nouveau sur le chemin du Ciel.
Le Saint-Esprit, par le don de Sagesse, nous apprend donc à reconnaître en tout cet amour du bon Dieu. Et il nous apprend à l’aimer en faisant toujours sa volonté.
Cela, vraiment, c’est être très sage.
C’est Dieu qui nous a créés. Il n’y a que lui qui sache pourquoi il nous a créés. Nous autres, nous ne le savons pas, s’il ne nous le dit pas.
Alors, puisque Dieu nous a envoyé son Fils Jésus pour nous dire qu’il nous a créés pour le connaître, l’aimer, le servir et arriver au Ciel, où nous serons pour toujours heureux de son bonheur à lui, la Sagesse c’est tout simplement de croire que c’est vrai, et de faire ce qu’il nous dit.
Par la vertu de charité, nous aimons Dieu en faisant sa volonté.
Par le don de Sagesse nous sommes tout réjouis de l’aimer, nous faisons sa volonté avec une grande ardeur et une grande joie, et nous découvrons partout sa splendeur et son amour. Dans les merveilles qu’il a créées : les flocons de neige de l’hiver, et les fleurs qui s’entrouvrent au printemps, la cascade qui coule sur les rochers et l’orage qui gronde au milieu des nuages, les vagues de la mer et le sommet étincelant des montagnes, les milliers d’étoiles qui scintillent dans le ciel pur.
Mais bien plus encore nous le découvrons dans notre vie à nous : dans cette grâce d’un prix infini qu’il nous a donnée le jour de notre baptême, faisant de nous ses vrais enfants. Dans l’absolution que le prêtre nous renouvelle si souvent. Dans l’Eucharistie que nous pouvons recevoir toutes les fois que nous voulons. Dans ce don merveilleux qu’est la Confirmation.
Par le don de Sagesse nous savons découvrir, dans ce petit ennui ou dans cette grande souffrance, l’amour de notre Père des Cieux qui veut, bien plus que nous, notre plus grand bonheur, et sait bien mieux que nous, le chemin qui nous y conduit.
Quand nous avons bien compris que Dieu nous aime et veut notre vrai bien, nous ne pouvons pas ne pas lui faire confiance. Il n’y a plus, alors, qu’une chose à faire : mettre notre main de petit enfant dans sa main divine et se laisser conduire, avec beaucoup d’amour.
A celui qui s’en remet à lui de tout son cœur, pour faire chaque jour sa volonté, Dieu fait alors goûter à son tour son amour, sa présence. C’est pourquoi le don de Sagesse met au fond de l’âme la joie la plus grande, la plus pure, la plus magnifique qu’on puisse connaître sur la terre.
Alors, celui qui a cette Sagesse juge toutes les choses un peu comme Dieu les juge. Il sait que Dieu l’aime infiniment et ne peut rien vouloir, rien permettre, qui ne soit finalement pour son bien, même la souffrance. Et c’est pour cela qu’il est toujours heureux.
A quatre ans la petite MARIE a été présentée au Temple. Ses parents l’y ont conduite, mais elle, spontanément, elle a dit à Dieu :
– Me voici, je vous donne tout ce que je suis, tout ce que j’ai. Pourvu que je fasse votre volonté, je ne désire vraiment rien d’autre.
C’est qu’en elle le Saint-Esprit avait pu répandre à profusion tous ses dons, et par conséquent le plus beau de tous qui est le don de Sagesse. Dans l’âme de cette petite enfant, jamais, jamais il n’y avait eu le plus petit péché, pas même le péché originel dont Dieu l’avait préservée parce qu’il voulait en faire la Mère de son Fils.
Et lorsque, un peu plus de dix ans plus tard, l’ange Gabriel vint lui annoncer qu’elle allait devenir en effet, si elle le voulait, la Maman de Jésus, c’est-à-dire la Mère de Dieu, elle n’a trouvé qu’un mot à dire, le mot le plus sage qu’une créature ait jamais prononcé :
– Je suis la servante du Seigneur. Que tout se fasse selon sa volonté.
Le don de Sagesse, Dieu ne le réserve pas aux grandes personnes, aux savants… Au contraire, il aime le donner aux tout petits. Notre-Seigneur, un jour, l’en a même remercié : « Je te bénis, ô mon Père, d’avoir caché ces choses à ceux qui se croient savants, et de les avoir révélées aux tout petits. »
En ton âme aussi, le Saint-Esprit ne demande qu’à faire épanouir ses dons, le don de Sagesse comme les autres. Il ne demande qu’à gonfler une à une les sept voiles de ton bateau…
Demande-lui de te rendre docile, attentif à son grand souffle d’amour qui veut te conduire, chaque jour, plus près de Dieu. Si tu savais combien il désire agir en ton âme ! Si tu savais quelle joie c’est pour lui de trouver une âme de petit enfant en qui il puisse faire tout ce qu’il veut…