Vie spirituelle
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Auteur :
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P. Garrigou-Lagrange, O.P.
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Source :
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In La Vie Spirituelle n°143
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Date de publication originale :
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Septembre 1931
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Difficulté de lecture :
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♦♦ MOYEN
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Introduction
Nous avons dit pourquoi nous devons nous confier et nous abandonner à la Providence : à cause de sa sagesse et de sa bonté, et en quoi nous devons nous en remettre à elle : en toutes choses, pour l'âme et le corps, à condition d'accomplir nos devoirs quotidiens, et en nous rappelant que, si nous sommes fidèle dans les petites choses, nous obtiendrons la grâce pour l'être aussi dans les grandes.
Voyons maintenant comment nous devons nous confier et nous abandonner à la Providence, selon la nature événements qui dépendent ou non de la volonté humaine, et quel doit être l'esprit de cet abandon, de quelles vertus doit-il s'inspirer.
Des différentes manières de s'abandonner à la Providence selon la nature des événements[1]
Pour bien entendre cette doctrine de sainte indifférence, il convient de remarquer, comme l'ont fait souvent les auteurs spirituels[2], que notre abandon ne doit pas s'exercer de la même manière à l'égard des événements qui ne dépendent pas de la volonté humaine, à l'égard des injustices des hommes et à l'égard de nos fautes et de leurs suites.
S'il s'agit de choses qui ne dépendent pas de la volonté humaine, comme d'accidents impossibles à prévoir, de maladies incurables, notre abandon ne saurait être trop absolu. La résistance serait inutile et ne servirait qu'à nous rendre plus malheureux; tandis que l'acceptation, en esprit de foi, de confiance et d'amour, rendra très méritoires ces souffrances inévitables[3]. Dans les circonstances douloureuses chaque fois que nous dirons fiat, ce sera un nouveau mérite; par là l'épreuve réelle deviendra très sanctificatrice. Bien plus, par l'abandon nous tirerons profit d'épreuves probables, qui n'arriveront peut-être pas, comme Abraham eut un grand mérite de se préparer avec un parfait abandon à l'immolation de son fils, que le Seigneur ne lui demanda plus dans la suite. La pratique de l'abandon change ainsi les épreuves actuelles ou à venir en moyens de sanctification, et cela d'autant plus que cette pratique est inspirée par un plus grand amour de Dieu.
S’il s'agit des souffrances qui nous viennent de l'injustice, des hommes, malveillance, mauvais procédés, Calomnies, que faut-il faire?
Saint Thomas[4], en parlant des injures, des reproches immérités et affronts, des détractions, qui n'atteignent que notre personne, dit qu'il faut être prêt à les supporter avec patience, selon ces paroles de Notre-Seigneur : « Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui l'autre " (Matth., v, 39). Mais quelquefois, ajoute-t-il, il convient de répondre, soit pour le bien de celui qui insulte, pour réprimer son audace, soit pour éviter un scandale qui pourrait naître de ces détractions ou calomnies. Si nous croyons devoir répondre ainsi et résister de la sorte, faisons-le en nous remettant au Seigneur pour le succès de cette démarche.
En d'autres termes, nous devons déplorer et réprouver ces injustices, non pas en tant qu'elles blessent notre amour-propre ou notre orgueil, mais en tant qu'elles sont une offense à Dieu, et compromettent le salut de ceux qui s'en rendent coupables et de ceux qu'ils peuvent égarer. Pour ce qui est de nous, nous devons voir, dans l'injustice des hommes à notre égard la justice divine qui a permis ce mal pour nous donner une occasion d'expier d'autres fautes, réelles celles-là, et que personne ne nous reproche. Il convient de voir aussi dans cette épreuve la miséricorde divine, qui a voulu par là nous détacher des créatures, nous délivrer de nos affections désordonnées, de notre orgueil, de notre tiédeur, en nous mettant dans la nécessité pressante de recourir à une prière de supplication fervente. Ces injustices sont parfois au point de vue spirituel comme un coup de bistouri très douloureux, mais libérateur. La souffrance qu'elles causent doit nous montrer le prix de la justice véritable, elle doit non seulement nous porter à la pratiquer envers le prochain, mais elle doit faire naître en nous la béatitude de ceux qui ont faim et soif de justice et qui seront rassasiés, comme il est dit dans l'Evangile.
Le mépris des hommes, au lieu,de produire en nous le trouble ou l'aigreur, peut nous devenir ainsi grandement salutaire, et nous révéler toute la vanité de la gloire humaine, par contraste toute la beauté de la gloire divine telle que les saints l'ont comprise. C'est le chemin qui conduit à la vraie humilité qui fait accepter et aimer d'être traité comme une personne digne de mépris.
Enfin s'il s'agit des inconvénients de tout genre quipeuvent résulter, non plus de l'injustice des autres à notre égard mais de nos propres fautes, de nos imprudences ou de notre faiblesse, que faut-il faire?,
Il faut distinguer dans nos fautes et leurs suites ce qu'il y a de désordonné, de coupable, et l'humiliation salutaire qui en provient. Quoi que puisse dire notre amour-propre, ce qu'il y a de déréglé dans nos actes,, nous ne saurions trop vivement le regretter comme injure faite à Dieu, comme mal fait à notre âme, et presque toujours par voie de conséquence à l'âme du prochain. Quant à l'humiliation salutaire qui en résulte, nous devons l'accepter avec un complet abandon comme il est dit dans le Psaume CXVIII, 71-75 : « Bonum mihi, quia humiliasti me, Domine, ut discam justificationes tuas... Cognovi, Domine, quia aequitas judicia tua, et in veritate tua humiliasti me... - Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes préceptes. Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que des monceaux d'or et d'argent... Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes; c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. Que ta bonté soit ma consolation... Que ta miséricorde vienne sur moi et que ,je vive, car je fais mes délices de ta loi. »
L'humiliation qui résulte de nos propres fautes est le vrai remède à l'estime exagérée que nous avons de nous même et que nous conservons souvent malgré la mésestime ou le mépris que d'autres nous manifestent. Il nous arrive même de nous raidir par orgueil sous l'humiliation qui nous vient du dehors et de nous donner à nous même l'encens qu'on nous refuse. C'est une des formes les plus subtiles et les plus dangereuses de l'amour-propre et de l'orgueil. La miséricorde divine veut nous en corriger par l'humiliation qui provient de nos propres fautes; dans sa bonté elle les fait concourir elles-mêmes de la sorte à notre avancement; il faut donc, tout en travaillant à nous corriger, accepter ces humiliations avec un parfait abandon. Bonum mihi, quia humiliasti me, Domine... C'est la voie qui conduit à la pratique de la parole profonde de l'Imitation, si féconde pour qui l'a vraiment comprise Amare nesciri et pro nihilo reputari : Aimer à être ignoré et considéré comme rien. Il faut vivre de cette doctrine selon la nature des événements qui dépendent ou ne dépendent pas de nous.
Dans quel esprit nous abandonner à la Providence ?
Serait-ce, comme l'ont dit les quiétistes, dans un esprit qui diminue l'espérance du salut, sous prétexte de haute perfection ?
Bien au contraire, ce doit être dans un grand esprit de foi, de confiance et d'amour.
La volonté de Dieu signifiée par ses commandements est que nous devons espérer en lui et travailler avec confiance à notre salut, quels que soient les obstacles; cette volonté signifiée est le domaine de l'obéissance, et non pas celui de l'abandon. Celui-ci regarde la volonté de bon plaisir, dont dépendent l'avenir incertain pour nous, les choses qui arrivent journellement dans le cours de la vie, comme la santé, la maladie, les succès et les infortunes[5].
Faire, sous prétexte de perfection, le sacrifice de notre salut, de notre béatitude éternelle, serait chose absolument contraire à l'inclination naturelle vers le bonheur, inclination qui, comme notre nature, nous vient de Dieu. Ce serait contraire à l'espérance chrétienne, non seulement à celle du commun des fidèles, mais à celle des saints qui, dans les plus grandes épreuves, ont héroïquement espéré « contre toute espérance humaine », selon le mot de saint Paul, alors que tout paraissait perdu. Enfin un pareil sacrifice de notre béatitude éternelle serait contraire à la charité elle-même, qui nous fait aimer Dieu pour lui-même, et nous fait désirer le posséder pour le glorifier éternellement.
L'inclination naturelle, qui nous vient de Dieu et nous fait désirer le .bonheur, n'est pas désordonnée, car elle nous porte déjà à aimer Dieu, souverain bien, plus que nous-mêmes. Saint Thomas l'a montré : Ainsi, dit-il, dans notre organisme la main est naturellement inclinée à aimer le tout plus qu'elle-même, à se sacrifier pour lui, s'il le faut. Ainsi encore la poule par instinct rassemble ses petits sous les ailes, comme dit Notre-Seigneur, et se sacrifie s'il le faut pour les préserver contre le milan; parce qu'elle aime inconsciemment le bien de son espèce, plus qu'elle-même. Cette inclination naturelle existe, sous une forme supérieure, chez l'homme. Et en aimant bien la partie supérieure de lui-même, l'homme aime plus encore son Créateur; cesser de vouloir notre perfection et notre salut serait nous détourner de Dieu. Il ne saurait donc être question de sacrifier, sous prétexte de haute perfection, le désir de notre salut ou de notre béatitude éternelle, comme l'ont pensé les quiétistes.
Loin de là, l'abandon à Dieu est l'exercice excellent des trois vertus théologales, de foi, d'espérance et de charité, pour ainsi dire fondues ensemble.
Mais il est vrai de dire que Dieu purifie notre désir du salut de l'amour-propre qui s'y mêle, par les incertitudes qu'il permet en nous à ce sujet, et qui nous obligent à, l'aimer plus purement pour lui-même (1).
Il faut s'abandonner à Dieu en esprit de foi, en croyant que, comme le dit saint Paul (Rom., VIII, 28) tout concourt au bien dans la vie de ceux qui aiment Dieu et qui persévèrent dans son amour. Cet acte de foi est celui que fit le saint homme Job, lorsque, privé de ses biens et de ses enfants, il resta soumis à Dieu, en disant.: Le Seigneur a donné, le Seigneur a enlevé, que le nom du Seigneur soit béni 1 » (Job, 1, 2I:)
C'est ainsi qu'Abraham s'apprêta à obéir à Dieu qui lui demandait l'immolation de son fils, et qu'avec une très grande foi il s'abandonna pour l'avenir de sa race à la volonté divine de bon plaisir. Saint Paul le rappelle en nous disant dans l'Epître aux Hébreux, XI, 17 : « C'est par la foi qu'Abraham, mis à l'épreuve, offrit Isaac en sacrifIce. Ainsi celui qui avait reçu les promesses et à qui il avait été dit : « C'est d'Isaac que naîtra ta postérité », offrit ce fils unique, estimant que Dieu est assez puissant pour ressusciter les morts. »
Certes nos épreuves sont beaucoup moins grandes, bien qu'elles nous paraissent parfois bien lourdes à cause de notre faiblesse.
Du moins, à l'exemple des saints, croyons que le Seigneur fait bien tout ce qu'il fait, quand il nous envoie l'humiliation et la sécheresse, comme lorsqu'il nous comble d'honneurs et de consolations. Comme le remarque le Père Piny, il n'y a pas de plus grande et de plus vive foi que de croire que Dieu dispose tout pour notre bien spirituel, lorsqu'il semble nous détruire, renverser nos meilleurs desseins, lorsqu'il permet la calomnie contre nous, l'altération irrémédiable de notre santé ou des choses plus douloureuses encore. C'est là une grande foi, car c'est croire ce qui paraît le moins croyable : que Dieu nous élève en nous abaissant, et c'est le croire non seulement d'une façon théorique et abstraite, mais d'une façon pratique et vécue. C'est vivre vraiment de la parole de l'Evangile : « Quiconque s'élève (comme le pharisien) sera abaissé, et quiconque s'abaisse (comme le publicain) sera élevé » (Luc., XVIII, I4). C'est vivre la parole du Magnificat : « Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles; esurientes implevit bonis, et divites dimisit inanes : Le Seigneur a abaissé ceux qui s'enorgueillisaient, et il a élevé les petits; il a comblé de biens les affamés, et les riches, il les a renvoyés les mains vides» (Luc, I, 52). Tous nous devons être de ces petits par l'humilité, et de ces affamés, par le vif désir de la vérité divine, qui est le vrai pain de l'âme.
Nous devons donc, en accomplissant notre devoir quotidien, nous abandonner au Seigneur avec un grand esprit de foi. Il faut le faire aussi avec une confiance toute filiale dans sa paternelle bonté. La confiance (fiducia ou confidentia) est, dit saint Thomas, l'espérance ferme ou fortifée, qui vient d'une grande foi en la bonté de Dieu auteur du salut. Le motif formel de l'espérance est la bonté de Dieu, toujours secourable, selon ses promesses, Deus auxilians.
« Bienheureux, disent les psaumes, ceux qui se confient dans le Seigneur » (Ps, II, 12). « Ceux qui se confient en lui sont comme la montagne de Sion; elle ne chancelle point, elle est assise sur sa base pour toujours » (Ps., CXXIV, 1). « Conservez--moi, Seigneur, parce que J 'ai espéré en vous » (Ps., XV, I). « J'ai placé en vous mon refuge, je ne serai jamais confondu » (Ps., XXX, I).
Saint Paul (Rom., Iv, I8), en parlant d'Abraham, qui, malgré son âge très avancé, crut à la promesse divine qu'il deviendrait le père d'un grand nombre de nations, nous dit : « Espérant contre toute espérance, il crut; ... devant la promesse divine, il n'eut ni hésitation ni défiance; mais puisant sa force dans la foi, il rendit gloire à Dieu, pleinement convaincu qu'il saurait accomplir sa promesse. »
De même, en faisant notre devoir quotidien, nous devons attendre de Notre-Seigneur la réalisation de sa parole : « Mes brebis entendent ma voix; je les connais, elles me suivront... et nul ne les ravira de ma main » (Jean, x, 28). Comme le note le Père Piny (1) : après avoir fait sérieusement son devoir, s'abandonner avec confiance entre les mains de Notre-Seigneur, c'est être vraiment comme une brebis. Peut-on mieux entendre la voix du bon Pasteur qu'en acquiesçant constamment à ce qu'il ordonne de nous, qu'en le priant avec amour d'avoir pitié de nous, et en se jetant avec confiance dans les bras de sa miséricorde, avec toutes nos fautes et nos regrets? C'est en même temps déposer en son sein toutes nos craintes sur notre passé et notre avenir. Ce saint abandon, loin de s'opposer à l'espérance, est la confiance filiale la plus sainte, unie à un amour qui se purifie de plus en plus.
L'amour le plus pur consiste en effet à se nourrir de la volonté de Dieu, à l'exemple de Notre-Seigneur, qui a dit : " Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean, IV, 34). « Je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean, v, 3o), « C'est pour cela que je suis descendu du ciel » (Jean, VI, 38). Il n'y a donc pas de manière plus noble, plus parfaite, plus pure, d'aimer Dieu, que de faire de la divine volonté la sienne propre, en accomplissant sa volonté signifiée et en s'abandonnant ensuite à son bon plaisir. Pour les âmes qui, suivent cette route, Dieu est tout; elles finissent par pouvoir dire : Deus meus et omnia. Dieu est leur centre et elles n'ont plus de paix qu'en Lui, en soumettant toutes leurs aspirations à son bon plaisir, et en acceptant tranquillement tout ce qu'il fait. Dans les moments les plus difficiles, sainte Catherine de Sienne se rappelait de cette parole du Maître : « Pense à moi, et moi je penserai à toi. »
Rares sont les âmes qui arrivent à cette perfection. Mais il faut, y tendre. Saint François de Sales dit : «Notre-Seigneur aime d'un amour extrêmement tendre ceux qui sont si heureux que de s'abandonner ainsi totalement à son soin paternel, se laissant gouverner par sa divine providence, sans s'amuser à considérer si les effets de cette providence leur seront utiles, profitables, ou dommageables; étant tout assurés, que rien ne leur saurait être envoyé de ce coeur paternel et très aimable, ni qu'il ne permettra que rien ne leur arrive, de quoi il ne leur fasse tirer du bien et de l'utilité pourvu que nous ayons mis toute notre confiance en lui... Quand (en faisant notre devoir quotidien) nous abandonnons tout à la providence divine, Notre-Seigneur prend soin de tout et conduit tout... L'âme est alors vis-à-vis de Lui comme le petit enfant à l'égard de sa mère; quand elle le met à terre pour cheminer, il chemine jusqu'à ce que sa mère le reprenne, et quand elle veut le porter, il lui laisse faire : il ne sait point et ne pense point où il va, mais il se laisse porter ou mener où il plaît à sa mère. Tout de même cette âme, aimant la volonté du bon plaisir de Dieu en tout ce qui lui arrive, se laisse porter et chemine néanmoins, faisant avec grand soin tout ce qui est de la volonté de Dieu signifiée. » Elle peut dire alors vraiment, à l'exemple de Notre-Seigneur : « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père », et c'est là qu'elle trouve la paix, cette paix qui est déjà en nous comme la vie éternelle commencée, « inchoatio vitae aeternae ».
Rome, Angelico.
Notes et références
- ↑ Saint François de Sales, L'Amour de Dieu, livre VIII, ch. v, et 1. IX, ch. I à VII
- ↑ SAINT FRANÇOIS DE SALES, L'Amour de Dieu, loc. cit., et Entretiens II et XV. - DE CAUSSADE, Abandon, t.11, p. 279. Appendice, 2° p. Cf. Dom VITAL LEHODEY. Le Saint Abandon,' Paris, Amat, 1919, 3° partie : « L'abandon dans les biens naturels du corps (santé et maladie) et de l'esprit (l'inégale répartition des dons naturels), dans les biens de l'opinion (humiliations, persécutions), dans les biens spirituels essentiels (grâce et, gloire), dans les variétés spirituelles de la voie commune (les insuccès et les fautes, les épreuves, les consolations), dans les variétés spirituelles de la voie mystique...
- ↑ Il y a eu des épreuves qui ont transformé certaines vies, comme on le voit dans la biographie de l'abbé Girard, intitulée Vingt-deux ans de martyre. Après son diaconat, ce saint abbé fut pris de la tuberculose des os qui l'immobilisa vingt-deux ans sur un lit, où il souffrit cruellement, offrant tous les jours ses souffrances pour les prêtres de sa génération. Lui qui avait la douleur de n'avoir jamais pu célébrer la messe, s'unit ainsi tous les jours au sacrifice de Notre-Seigneur perpétué sur l'autel. Cette maladie, au lieu de briser cette vocation, la transfigura.
- ↑ IIa IIae Q.72 a.3, et q.73, a. 3, ad 3um
- ↑ Saint François de Sales, Amour de Dieu, t. ils:, c. v, et B0SSUET, États d'oraison, 1. VIII, 9