Préparation à la mort
De Salve Regina
| Les Fins dernières | |
| Auteur : | Abbé Frédéric Roseau |
|---|---|
| Date de publication originale : | 2004 |
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| Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
Sommaire
Préparation à la mort
Approbation
II est très doux à mon cœur de voir se propager la salutaire pratique de la préparation à la mort. C'est donc avec bonheur que nous approuvons ce petit opuscule destiné à préparer les âmes a la venue de leur divin Epoux, et en recommandons l'usage.
Qu'est-ce que la mort pour l'âme qui aime Dieu? C'est la première question que nous avons à nous adresser. Selon saint Paul, c'est une délivrance, un gain. Qui me délivrera de ce corps de mort ? (Rom., VII, 24.) Mourir est un gain. (Phil., I, 24.) Selon saint François de Sales, c'est le retour d'un enfant à la maison de son père, c'est le moment où l'enfant va rejoindre sa mère, la Sainte Vierge ; ses frères et sœurs, les saints du ciel. Sainte Angèle de Foligno, sur son lit de mort, entendit le Père Eternel lui dire de rejeter toute pensée de tristesse et d'aller à son divin Epoux avec jubilation, avec une joie ineffable.
Qu'as-tu à craindre, mon âme? Les douleurs de la maladie et de la mort? Le Seigneur, ton Dieu, te donnera la grâce de souffrir et de mourir avec résignation à sa sainte volonté. Est-ce la pensée d'une mort subite qui te trouble? S'il plaît à Nôtre-Seigneur de priver une âme de la consolation des derniers Sacrements, il saura y suppléer d'une autre manière. Est-ce la crainte de l'enfer qui t'effraie ? L'enfer n'a pas été fait pour toi, car Notre Seigneur Jésus-Christ t'a racheté et t'a acquis le ciel par son précieux sang ; aussi ta bonne volonté, haïssant le péché, et étant résolue d'en éviter les occasions, te donne la douce assurance que tu es en état de grâce et que Jésus t'aime.
Sont-ce les peines du purgatoire qui te font peur? Mais le purgatoire n'est qu'une peine temporelle qui te mettra en état de paraître devant ton Epoux céleste, et de te
rendre plus belle à ses yeux. Saint François de Sales dit, que de la pensée du purgatoire nous pouvons tirer plus de consolation que d'appréhension. (Pensées consolantes de saint François de Sales, p. 341.)
Si, nonobstant les mérites de ton Sauveur, l'intercession de Notre-Dame et des saints, et les indulgences accordées par l'Eglise, tu dois néanmoins passer par le purgatoire, c'est alors qu'il faut t'abandonner sans réserve entre les mains de la divine Providence, car « l'abandon est la vertu des vertus, c'est la crème de la charité, l'odeur de l'humilité, le mérite, ce semble, de la patience et le fruit de la persévérance. Grande est cette vertu, et seule digne d'être pratiquée des plus chers enfants de Dieu. » (Conférence de la Confiance ch. II, p. 28.)
Courage donc, car cette expiation te méritera la splendeur de la lumière éternelle et les ardeurs du divin amour.
O mon âme, Epouse de Jésus, l'hiver de cette vie mortelle est passé, les pluies des larmes ont cessé. Viens jouir du bonheur auquel la mort t'a frayé le chemin ; viens recevoir la couronne que Dieu t'a préparée de toute éternité.
Méditation pour le premier jour
Mettez-vous en la présence de Dieu... Eloignez toute pensée des choses de la terre;, comme si la mort vous en avait déjà séparé pour toujours. Invoquez le secours de Notre-Dame, des anges et des saints.
Te voilà seule, ô mon âme! seule devant ton Dieu, ton Créateur et ton Seigneur, ton Rédempteur et ton Sauveur, ton Maître et ton Epoux. Son Sacré-Cœur désire ardemment te voir unie à Lui ; et toi, mon âme, excite aussi en toi-même un ardent désir d'être unie à Lui. Sitôt qu'il n'y a plus d'obstacle entre Jésus et toi, l'union de ta volonté à la sienne, de son amour au tien, ce sera là le commencement de ta félicité éternelle.
1er point. Mon corps séparé de mon âme.
Je dois mourir. Dans toute autre chose il y a incertitude. Peut-être serai-je bientôt délivré des tentations, des épreuves, des souffrances qui m'affligent maintenant ; peut-être à l'heure de la mort la croix pèsera sur moi. Peut-être réussirai-je dans l'emploi ou le travail que Dieu m'a confié ; peut-être l'insuccès m'accompagnera tout le long de ma vie. Mais pour ce qui est de la mort... pas de peut-être... En vain ceux qui m'aiment m'entoureront-ils de tous les soins possibles,... en vain leur infatigable dévouement,... en vain les prescriptions et remèdes des médecins : je dois mourir... Quelle que soit mon occupation en religion ou dans le monde ; que je mène une vie sainte ou une vie tiède,... il faut mourir-.. Marie, la Mère de Dieu, est morte ; Jésus est mort, et moi aussi je mourrai... Quelle sera ma mort? Mourrai-je d'une fièvre lente ou d'une mort subite, d'une chute ou d'un coup de foudre, d'un accident imprévu ou pendant mon sommeil? Je n'en sais rien. Sera-ce d'une maladie qui m'ôtera l'usage de la raison ou qui me la laissera jusqu'à mon dernier soupir ? Je l'ignore. Où mourrai-je? Sera-ce hors de la maison ou dans mon lit ? Seul ou en présence d'autres?... Encore je n'en sais rien. Quand mourrai-je ?... Sera-ce dans vingt ans... dans un an?... Pourquoi pas ce mois?... Pourquoi pas cette nuit?... Je l'ignore... Le jour viendra où l'on dira : Un tel... est mort : il vient de rendre son âme à son Créateur. Voilà donc mon corps séparé de mon âme ! Des mains charitables lui rendront les derniers services. On le mettra dans un cercueil, les ecclésiastiques viendront pour faire le service funèbre; ma dépouille mortelle sera confiée à la terre ; ma chair subira le sort de toute chair et deviendra corruption, vers et cendres. La charité de mes proches les portera à parler en bonne part de moi.
On essayera d'oublier mes défauts ; mais Dieu seul me verra tel que je suis. Puis insensiblement on cessera de parler de moi... Ceux qui vivaient avec moi iront à leur tour dans l'éternité ; les prières pour le repos de mon âme se borneront aux seuls suffrages assurés à tous les fidèles défunts, ou du moins à ceux qui sont offerts pour les membres défunts de ma' famille ou de l'ordre auquel j'appartiens. D'autres rempliront la place que j'ai occupée, comme une vitre cassée et remplacée par une autre. Peut-être ai-je été assez insensé pour croire que je faisais de grandes choses et que ma présence était indispensable... C'est ici que je dots m'écrier avec saint François de Sales : Je suis un serviteur inutile... inutile,.. inutile!...
IIème point. Mon âme séparée de mon corps.
Nôtre-Seigneur est enfin venu ; mais non pas comme un voleur. Il a daigné me préparer comme un Père qui est venu prendre son enfant bien-aimé pour le conduire à la maison paternelle.
Il est venu comme un ami à son ami, qui dans des confidences intimes, l'a préparé à quelque grand événement. Il est venu à mon âme comme un Epoux qui, tout en répandant les ardeurs de son amour dans le cœur de sa bien-aimée, le remplit d'un désir immense d'être unie à Lui au ciel. Pour une pareille âme la mort peut être subite, mais sera-t-elle imprévue? Non. Oh qu'elle est grande sa divine Bonté de m'avoir accordé le temps nécessaire à cette préparation !
Supposons que ma vie soit arrivée à son terme. Mon âme est passée dans les mains de son Sauveur et de son Juge. La sentence a été prononcée. Que je serais heureux de pouvoir entrer immédiatement en possession de la bienheureuse éternité. Mais qu'il est petit le nombre de ceux à qui une telle grâce est conférée ! Qu'elle doit être grande la pureté de la créature pour être admise à la contemplation de son Créateur! En toute probabilité je partagerai le sort des âmes détenues en purgatoire. Là je serai privé de la vue de Dieu. C'est en purgatoire que j'expierai tous les péchés que j'ai commis pendant ma vie : les satisfactions que j'ai accordées à mon amour-propre, lequel a recherché les honneurs, malgré ma résolution de suivre l'exemple de Jésus. Et que d'actes de volonté propre dans le cours de ma vie ! Moi, qui avais promis de n'obéir qu'à la voix de Dieu. De plus que d'imperfections dans mes actions de chaque jour! Que de temps j'ai passé inutilement, quand toute ma vie aurait dû être employée à aimer Dieu et à le servir.
Il est vrai cependant que les méditations sur le purgatoire ne sont pas sans consolation pour l'âme.
I° Les âmes du purgatoire sont confirmées en grâce. Je n'aurai plus à craindre de tomber dans le péché. Rien ne pourra plus jamais me séparer de Dieu. Ah! s'écriait une religieuse de la Visitation sur son lit de mort, que je suis contente de mourir, parce que je ne pourrai plus jamais offenser Dieu par le péché !
2° Ces saintes âmes jouissent d'une grande paix, car elles se sont abandonnées entièrement à l'action purifiante de Dieu et sont parfaitement résignées à sa volonté divine. Leur volonté est tellement unie à celle de Dieu qu'elles acceptent avec autant de paix et de joie les effets de sa divine justice que ceux de sa divine miséricorde.
IIIème point. Mon corps réuni à mon âme.
Le jour viendra où mon âme aura enfin payé la dette due à ses péchés. Mon âme aura joui des années... des siècles peut-être... de la présence de Dieu au ciel, tandis que ma dépouille mortelle réduite en cendres, est restée dans le silence du tombeau... Mais viendra le jour où toute chair revivra, où mon corps ressuscitera pour être réuni à mon âme et où tous deux jouiront d'une félicité sans fin. C'est ainsi que le but pour lequel Dieu m'a créé sera atteint : posséder Dieu et être possédé par Dieu toute l'éternité. C'est pour cette fin que j'ai été créé; mon enfance, ma jeunesse, ma vieillesse, tous les travaux et toutes les souffrances de ma vie, la consécration de moi-même à Dieu que j'ai si souvent répétée, les actes de vertu quelconque que j'ai pratiqués dans ma vie, toute l'économie de la divine Providence par rapport à moi et à tout ce qui me concerne, ont tendu à cette fin. Qu'elle sera grande la félicité de l'âme réunie au corps qui a été l'instrument de tant d'actes de vertu ! Mon corps avec tous ses sens et avec tous ses membres sera alors réellement heureux. Sa clarté le rendra aussi brillant que le soleil. Il possédera une agilité qui le délivrera du poids qui l'accable et qui permettra à l'âme de le transporter partout où elle voudra, avec autant de facilité que de vitesse. L'impassibilité l'empêchera d'être sujet aux souffrances, aux douleurs et aux incommodités, et la subtilité le rendra entièrement soumis à l'âme.
L'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu y et le cœur de l'homme n'a jamais conçu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. (I Cor., II, 9.)
Et les puissances de mon âme ? Elles seront toutes concentrées en Dieu. Mon âme jouira d'une félicité parfaite, car il n'y aura plus de douleur, mais la jouissance de tout ce que l'âme peut désirer et qui durera toute l'éternité.
L'âme verra Dieu face à face tel qu'il est dans toute sa Majesté, toute sa Beauté et toute sa Bonté. Mon âme sera ravie de joie dans la contemplation de sa divine Essence, de ses Attributs, des Personnes divines et de l'ineffable Perfection de leurs opérations. Mon âme créée pour aimer, trouvera en Dieu le seul objet qui peut la satisfaire... l'Etre parfait de l'amour intense qui l'unira à Lui. Elle sera remplie, pénétrée, ennoblie, enrichie embellie et sanctifiée par la divine Essence. En un mot je vivrai dans un océan de délices infinies, car je posséderai Dieu et Dieu me possédera. Ma félicité consistera à connaître Dieu, à aimer Dieu, à posséder Dieu pour toute l'éternité.
Je serai moi-même ta récompense infiniment grande. (Gen., XV, I.)
Offrande.
Je vous offre, ô mon Dieu, cette méditation pour votre plus grande gloire, le salut de mon âme et du monde entier. Je vous rends grâce, ô mon Dieu, du temps que vous avez daigné m'accorder pour me préparer à la mort.
Je vous offre mes résolutions... Je vous prie avec instance de m'accorder une mort sainte.
Ame de Jésus, sanctifiez-moi. Cœur de Jésus, embrasez-moi. Corps de Jésus, sauvez-moi.
Eau qui sortîtes du côté de Jésus, lavez-moi.
Passion de Jésus, fortifiez-moi. O bon Jésus, exaucez-moi. Cachez-moi dans vos plaies sacrées. Ne permettez pas que je me sépare jamais de Vous.
Défendez-moi des pièges de l'ennemi du salut.
Appelez-moi à l'heure de ma mort, et ordonnez que j'aille à Vous, afin que je vous loue avec vos Saints dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Examen de conscience
Pour obtenir miséricorde de Dieu à votre dernière heure, demandez-vous :
I° Est-ce que Je prie chaque jour pour obtenir la grâce d'une bonne mort?
2° Le soir, avant de me coucher, est-ce que je pense à cette grande vérité que la mort approche?
3° Est-ce que je consacre chaque mois un jour de préparation à la mort ?
4° Est-ce que j'évite tout ce qui pourrait m'inquiéter à la mort, et lorsque je suis tenté de faire quelque chose à demi, est-ce que je considère en moi-même, comment je voudrais l'avoir fait à l'heure de ma mort ou quand je serai en purgatoire?
Litanies de la bonne Mort.
Seigneur Jésus, Dieu de bonté, Père des miséricordes, je me présente devant vous avec un cœur humilié, brisé et confondu; je vous recommande ma dernière heure et ce qui doit la suivre. Quand mes pieds immobiles m'avertiront que ma course en ce monde est près de finir, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes yeux, obscurcis et troublés aux approches de la mort, porteront leurs regards tristes et mourants vers vous,
miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi. Quand mes lèvres, froides et tremblantes, prononceront pour la dernière fois votre nom adorable, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mes joues, pâles et livides, inspireront aux assistants la compassion et la terreur, et que mon front, baigné des sueurs de la mort, annoncera ma fin prochaine, miséricordieux Jésus^ ayez pitié de moi.
Quand mes oreilles, prêtes à se fermer pour toujours aux discours des hommes, n'entendront qu'à peine les courtes aspirations qu'on me suggérera pour m'unir à vous, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mon esprit, troublé par la vue de mes iniquités et par la crainte de votre justice, luttera contre l'ange des ténèbres, qui voudrait me dérober la vue de vos miséricordes et me jeter dans le désespoir, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand mon faible cœur, accablé par la douleur de la maladie, sera saisi des horreurs de la mort et épuisé par les efforts qu'il aura faits contre les ennemis de mon salut, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand je verserai mes dernières larmes, symptômes de ma destruction, recevez-. les en sacrifice d'expiation, afin que j'expire comme une victime de pénitence, et dans ce terrible moment, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi. Quand mes parents et mes amis, assemblés autour de moi, s'attendriront sur mon état, et vous invoqueront pour moi, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi. Quand j'aurai perdu l'usage de tous mes sens, que le monde entier aura disparu pour moi, et que je serai dans les oppressions de ma dernière agonie et dans le travail de la mort, miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
Quand les derniers soupirs de mon cœur presseront mon âme de sortir de mon corps, acceptez-les comme venant d'une sainte impatience d'aller à vous : miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi. Quand mon âme, sur le bord de mes lèvres, sortira pour toujours de ce monde, et laissera mon corps pâle, glacé et sans vie, acceptez la destruction de mon être comme un hommage que je veux rendre à votre souveraineté, à votre immortalité ; miséricordieux Jésus, ayez pitié de mot.
Enfin, quand mon âme paraîtra devant vous, et qu'elle verra pour la première fois l'éclat de votre Majesté, ne la rejetez pas de devant votre face, daignez me recevoir dans le sein de votre miséricorde, afin que je chante éternellement vos louanges; miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi.
prions.
O Dieu! qui nous condamnant à la mort, nous en avez caché le moment et l'heure, faites que, passant dans la justice et dans la sainteté tous les jours de ma vie, j,e puisse mériter de sortir de ce monde dans la paix d'une bonne conscience et de mourir dans votre amour. Par Notre Seigneur Jésus-Christ^ votre Fils, qui vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles. Ainsi soit-il.
Récitez ici la prière Sub tuum, et le Miserere.
Terminez le premier jour de votre préparation par une confession aussi fervente que si elle était la dernière de votre vie.
Considération sur le second jour
Rappelez-vous avec foi et énergie toutes les bonnes résolutions que vous avez prises dans votre dernière méditation. Quelle force, quel courage pour se vaincre et pour accomplir ces résolutions ne puise-t-on pas dans cette pensée salutaire : Bientôt j'aurai à comparaître devant mon Dieu pour rendre compte de toutes mes actions.
Assistez à la sainte Messe comme si c'était la dernière fois de votre vie, avec toute la ferveur dont vous êtes capable, et recevez la sainte Communion comme viatique pour le grand voyage du temps à l'éternité. Représentez-vous avec une foi vive Notre Seigneur Jésus-Christ se donnant à vous pour vous introduire dans la céleste Jérusalem, dont il vous a acquis l'éternelle possession au prix de son Précieux Sang. Présentez-vous au Père Eternel et suppliez-le au nom de Jésus de vous recevoir dans son Royaume céleste. Promettez aussi à Dieu de profiter du temps qu'il daignera vous accorder encore pour vous préparer à Lui rendre bientôt compte de l'usage que vous avez fait de votre position dans la vie, de votre influence, de vos talents naturels, des occasions de faire du bien à votre prochain et de toutes les autres grâces dont il a bien voulu vous gratifier dans sa miséricorde.
L'Extrême-Onction.
Jésus-Christ a institué ce sacrement pour être un puissant remède contre les derniers efforts du tentateur, pour effacer les restes de nos péchés, et être le canal des grâces qu'il veut nous accorder dans nos grandes maladies, afin de consommer notre sanctification ; et même pour rétablir la santé de notre corps, à moins que cela ne soit pas expédient pour notre salut.
O âme chrétienne, consacrée à Dieu en tant de manières, qui des milliers de fois avez anticipe la mort par de salutaires réflexions et préparations, ne différez pas, maintenant que l'heure en est venue, de demander cette sainte Onction ; au contraire hâtez-vous de la recevoir, tandis que vous jouissez de toute votre raison. C'est le moyen assuré de recevoir cet auguste sacrement avec beaucoup plus de fruit.
Qu'il sera consolant pour vous au moment de votre mort d'avoir souvent pendant votre vie fait des actes de foi, d'espérance, de contrition, d'amour de Dieu et d'abandon.
Excitez ici en votre cœur des sentiments de conformité de votre volonté à celle de votre Père céleste.
Mettez-vous en esprit sur votre lit de mort.
Renouvelez votre foi aux enseignements de la sainte Eglise ; témoignez que vous croyez fermement tous les articles de foi et tout ce que notre Mère la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine croit et enseigne. Récitez dévotement le Symbole des Apôtres, qui est le sommaire de notre foi. Témoignez que vous êtes prêt à mourir dans cette foi catholique et que, en véritable Enfant de l'Eglise, vous désirez recevoir de sa main les sacrements que Jésus, lui-même, lui a confiés.
(Faites ici un acte de Foi.)
O Sagesse suprême ! je crois fermement toutes les vérités que vous nous enseignez, parce que vous êtes la Vérité même !
A l'exemple de sainte Thérèse mourante, témoigner que vous êtes heureux de mourir Enfant de la Sainte Eglise,,, et, si vous vivez en religion,,, de mourir membre d'un Ordre ou d'une Congrégation, qui se fait gloire d'être voué spécialement au service de Dieu,
Témoigner toute votre confiance en Notre Seigneur Jésus- Christ, votre
Dieu, votre Juge et votre Rédempteur. Le royaume du Ciel est a vous; Jésus vous l'a acquis par son Précieux Sang,
(Faites ici un acte d'Espérance.)
O divine Miséricorde, j'espère en vous, et comme vous êtes le seul et véritable bien, j'espère obtenir de vous tous les biens que vous nous promettez, parce que vous êtes la Bonté même.
Témoignez que vous aimez Dieu et que vous voulez l'aimer tous les jours davantage et aussi parfaitement que les Saints du Ciel, comme la Sainte Vierge et, s il était possible, de l'amour qu'il se porte à Lui-même.
(Faites un acte d'Amour.)
O Amour infini! je vous aime et ne veux plus rien aimer que pour vous et pour votre amour, parce que vous êtes l'amour même, la sainteté par excellence et l'assemblage de toutes les perfections.
Faites un acte de contrition parfaite de tous les péchés de votre vie, depuis le premier jusqu'au dernier que vous avez commis. Détestez-les de tout votre cœur comme Dieu les voit, et unissez votre douleur à la douleur du Sacré-Cœur de Jésus agonisant pour vos péchés au jardin des Olives.
O mon Dieu, pour l'amour de vous, je me repens de tous les péchés et de tous les manquements de ma vie. Je les déteste tous et de tout mon cœur, comme vous les détestez, et comme je les verrai et détesterai à l'heure de ma mort.
Père Eternel, je vous offre le Sacré-Cœur de Jésus avec tout son amour, ses mérites et ses souffrances en réparation de tous les péchés que j'ai commis durant ma vie... Gloire au Père, etc...
Père Eternel, Je vous offre le Sacré-Cœur de Jésus avec tout son amour, ses mérites et ses souffrances en réparation des actions que j'ai faites négligemment durant ma vie. Gloire au Père, etc.
Père Eternel, je vous offre le Sacré-Cœur de Jésus avec tout son amour, ses mérites et ses souffrances pour suppléer au bien que j'ai omis ma vie durant. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. A présent et toujours, comme dès le commencement, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Père Eternel, lavez-moi dans le sang de Jésus, votre Fils bien-aimé.
O Jésus, le désiré de mon cœur, venez !
Venez, ô Force, secourez ma faiblesse !
Venez, ô Toute-Puissance, triomphez de mes ennemis.
Venez, ô Sainteté, consommez ma sanctification.
Venez, ô Lumière, éclairez-moi dans les ténèbres de la mort.
Venez, ô Voie, conduisez-moi au ciel.
Venez, ô Vérité, dissipez mes doutes.
Venez, ô Vie, donnez-moi la vie éternelle.
Venez, mon Jésus, en toute hâte, venez m'unir à Vous !
Figurez-vous ensuite que le prêtre va vous administrer le saint Viatique.
Faites la communion spirituelle.
Puis un acte de contrition en réparation de tous les péchés et du mauvais exemple que vous avez donné.
Dites : O mon Dieu, je demande pardon à toutes les personnes présentes et absentes, envers lesquelles j'ai manqué, ou par orgueil, ou par promptitude, ou par préventions mal fondées, ou par attachement à mon propre intérêt, à mon propre jugement, à ma propre volonté, ou par quelque autre motif. Je désire très humblement obtenir leur pardon, et je les prie de me pardonner pour l'amour de Vous, qui nous avez commandé de pardonner aux autres leurs offenses à notre égard : c'est ce que je fais de tout mon cœur.
Mettez-vous alors dans une sainte indifférence quant à la vie ou à la mort. S'il plaît à Dieu de prolonger "cotre vie, faites la ferme résolution de le servir avec plus de fidélité et de ferveur. S'il a décidé de vous rappeler à Lui, remerciez-le de la grâce qui vous mettra hors du danger de l'offenser. Accepter toutes les souffrances du corps et de l'âme en esprit de pénitence pour vos péchés; unissez-les à celles de Jésus-Christ et offrez-les à Dieu le Père en témoignage de votre amour et de votre soumission à sa sainte Volonté.
Figurez-vous ensuite que le prêtre vous confère l'Extrême-Onction et récitez avec lui les prières suivantes :
Pour l'onction des yeux, dites :
Par cette sainte onction et par votre infinie miséricorde pardonnez-moi, Seigneur, toutes les fautes que j'ai commises par la vue.
Pour l'onction des oreilles,
Par cette sainte onction et par votre infinie miséricorde pardonnez-moi, Seigneur, toutes les fautes que j'ai commises par l'ouïe.
Pour l'onction des narines,
Par cette sainte onction et par votre infinie miséricorde pardonnez-moi, Seigneur, toutes les fautes que j'ai commises par l'odorat.
Pour l'onction de la bouche,
Par cette sainte onction et par votre infinie miséricorde pardonnez-moi, Seigneur, toutes les fautes que j'ai commises par le goût et la parole.
Pour l'onction des mains,
Par cette sainte onction et par votre infinie miséricorde pardonnez-moi, Seigneur, toutes les fautes que j'ai commises par le toucher.
Recommandation de l’âme.
Litanies
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour moi.
Saints Anges et Archange, priez tous pour moi.
Saint Abel,
Chœur de tous les justes,
Saint Abraham,
Saint Jean-Baptiste,
Saint Joseph,
Saints Patriarches et saints Prophètes,
Saint Pierre,
Saint Paul,
Saint André,
Saint Jean,
Saints Apôtres et saints Evangélistes,
Saints disciples du Seigneur,
Saints Innocents,
Saint Etienne,
Saint Laurent,
Saints Martyrs,
Saint Sylvestre,
Saint Grégoire,
Saint Augustin,
Saints Pontifes et saints Confesseurs,
Saint Benoît,
Saint François,
Saints Moines et Solitaires,
Sainte Marie-Madeleine,
Sainte Luce,
Saintes Vierges et saintes Veuves, priez toutes pour moi.
Vous tous, Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour moi.
Soyez-moi propice, pardonnez-moi, Seigneur.
Soyez-moi propice.
De votre colère, délivrez moi Seigneur,
Des périls de la mort,
D'une mort malheureuse,
Des peines de l'enfer,
De tout mal,
De la puissance du démon,
Par votre naissance,
Par votre Croix et par votre Passion,
Par votre mort et par votre sépulture,
Par votre glorieuse Résurrection,
Par votre admirable Ascension,
Par la grâce du Saint-Esprit consolateur,
Au jour du jugement,
Toute pécheresse que je suis, je vous en prie, écoutez-moi.
Je vous prie de me pardonner, écoutez-moi, Seigneur.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Lorsque la malade est à l'agonie, on dit les prières suivantes :
Partez de ce monde, âme chrétienne, au nom de Dieu le Père tout-puissant, qui vous a créée ; au nom de Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour vous ; au nom du Saint-Esprit, qui vous a été donné; au nom des Anges et des Archanges ; au nom des Thrônes et des Dominations ; au nom des Principautés et des Puissances ; au nom des Chérubins et des Séraphins ; au nom des Patriarches et des Prophètes ; au nom des saints Apôtres et Evangélistes; au nom des saints Martyrs et Confesseurs ; au nom des saints Moines et solitaires ; au nom des saintes Vierges et de tous les Saints et Saintes de Dieu. Qu'aujourd'hui votre séjour soit dans la paix et votre demeure dans la sainte Sion. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
oraison.
Dieu de bonté, Dieu de clémence, Dieu qui, selon la multitude de vos miséricordes, effacez les péchés des pénitents, faites disparaître les souillures de leurs péchés passés par le pardon que vous leur accordez, regardez favorablement votre servante N... exaucez-moi et accordez-moi la rémission de tous mes péchés, que je sollicite de tout mon cœur en les confessant humblement. Renouvelez en moi, ô Père infiniment miséricordieux, tout ce qui est corrompu par la fragilité humaine, ou violé paf la malice du démon, et réunissez au corps de l'Eglise ce membre qui a été racheté par votre Fils. Soyez touché, Seigneur, de mes gémissements et de mes larmes ; et puisque je n'ai de confiance qu'en votre miséricorde, daignez m'admettre au Sacrement de votre réconciliation. Par Jésus-Christ Nôtre-Seigneur. Ainsi soit-il.
Je me recommande à Dieu, qui est tout-puissante et je me remets entre les mains de Celui dont je suis la créature, afin que, lorsque j'aurai subi l'arrêt de mort porté contre .tous les hommes, je retourne à mon Créateur, qui m'a formée du limon de la terre. Ma chère âme, que la multitude radieuse des saints Anges vous reçoive à la sortie de mon corps. Que l'assemblée des Apôtres, qui doit juger le monde, vienne au-devant de vous. Que l'armée triomphante des Martyrs vous accompagne. Que le cortège des illustres Confesseurs vous environne. Que le chœur des Vierges vous accueille avec des cantiques de joie, et que l'auguste société des Patriarches vous établisse dans le sein d'un heureux repos. Que Jésus jette sur vous des regards pleins de tendresse et de bonté, et qu'il vous place au nombre des élus qui sont toujours à sa suite. Que l'horreur des ténèbres, que l'ardeur des flammes et que la rigueur des tourments vous soient inconnues. Que Satan, cruel ennemi des hommes, soit contraint de fuir devant vous avec tous ses satellites : qu'il frémisse à la vue des Anges dont vous serez environnée, et qu'il rentre dans le chaos effroyable d'une -éternelle nuit. Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés ; que tous ceux qui le haïssent fuient à son aspect. Que les pécheurs disparaissent à la vue du Seigneur, comme s'évanouit la fumée, comme la cire fond à l'approche du feu. Que les justes, au contraire, soient en la présence de leur Dieu rassasiés de délices, ravis et transportés d'allégresse. Que toutes les légions de l'enfer soient confondues, qu'elles rougissent de honte, et que les ministres de Satan n'osent pas s'opposer à votre passage. Que Jésus-Christ, qui a daigné mourir pour vous, vous délivre de la mort éternelle.
Que Jésus, Fils du Dieu vivant, vous admette aux joies ineffables de son Paradis. et que ce véritable Pasteur vous reconnaisse pour une de ses ouailles. Qu'il vous pardonne tous vos péchés et qu'il vous place à sa droite, dans la compagnie de ses élus. Qu'il vous accorde de voir votre Rédempteur face à face ; que toujours en sa présence vous puissiez contempler la vérité en elle-même, et qu'unie à l'éternelle société des Bienheureux, vous soyez remplie et comme inondée des douceurs célestes, que font goûter la vue et la possession de Dieu, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
oraison.
Recevez, Seigneur, l'âme de votre servante dans le lieu du salut qu'elle a espéré de votre miséricorde. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante de tous les périls de l'enfer ; délivrez-la des peines et de toutes les tribulations qui peuvent l'accabler. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante comme vous avez délivré Enoch et Elie de la mort à laquelle tous les hommes sont condamnés. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Noé du déluge. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Abraham de la terre des Chaldéens. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Job de ses souffrances. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Isaac des mains de son père Abraham qui allait l'immoler. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Loth du feu qui consuma la ville de Sodome. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Moïse des mains de Pharaon, roi d'Egypte. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré les trois enfants de la fournaise ardente, et des mains d'un roi injuste. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré Suzanne du crime dont elle était faussement accusée. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré David des efforts du roi Saül et de la fureur de Goliath. Ainsi soit-il.
Délivrez, Seigneur, l'âme de votre servante, comme vous avez délivré des prisons vos apôtres saint Pierre et saint Paul. Ainsi soit-il.
Et de même que vous avez délivré la bienheureuse Vierge et martyre sainte Thècle, de trois horribles tourments, délivrez aussi l'âme de votre servante et faites-la jouir avec vous des biens célestes et éternels. Ainsi soit-il.
oraison.
Je vous recommande. Seigneur, l'âme de votre servante N. et je vous conjure, ô Seigneur Jésus-Christ, Sauveur du monde! de ne pas refuser de mettre dans le sein de vos patriarches une âme, pour laquelle votre miséricorde vous a fait descendre sur la terre. Reconnaissez, Seigneur, votre créature, qui n'a point été créée par des dieux étrangers, mais par vous seul, Dieu vivant et véritable, car il n'y a point d'autre Dieu que vous, et rien n'égale vos ouvrages. Que votre présence me remplisse de joie ; ne vous souvenez pas de mes anciennes iniquités, ni des égarements criminels où la violence des passions et des mauvais désirs m'a entraînée ; car, quoique j'aie péché, je n'ai cependant point abandonné la foi du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; mais je l'ai conservée ; j'ai été remplie du zèle de mon Dieu, et j'ai fidèlement adoré le Créateur qui a fait toutes choses.
oraison.
Seigneur, ayez pitié de mon âme ; oubliez les péchés de ma jeunesse, et toutes les fautes que mon ignorance m'a fait commettre, et selon votre grande miséricorde, souvenez-vous de moi dans la splendeur de votre gloire. Que les Cieux me soient ouverts, et que les anges prennent part à ma joie. Seigneur, recevez-moi dans votre royaume ; que j'y sois introduite par l'archange saint Michel, qui a mérité la principauté de la milice céleste. Que les saints Anges de Dieu viennent au-devant de moi, et me conduisent dans la céleste Jérusalem. Que je sois reçue par le bienheureux apôtre saint Pierre, à qui ont été confiées les clefs du Royaume des Cieux. Que je sois secourue par l'apôtre saint Paul, qui a été trouvé digne d'être un vase d'élection. Que saint Jean, cet apôtre élu de Dieu, à qui les secrets du ciel ont été révélés, intercède pour moi. Que je sois aussi soutenue par les prières de tous les saints Apôtres à qui le Seigneur a donné le pouvoir de lier et de délier. Enfin que j'aie pour intercesseurs tous les Saints et les Elus de Dieu, qui ont souffert en ce monde pour le nom de Jésus-Christ, afin que, dégagée des liens du corps, j'arrive heureusement à la gloire du royaume céleste ; parla grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PRIERE
Composée par Sœur Jeanne Bénigne Gojos, religieuse de la Visitation du Monastère de Turin.
O sainte humanité de Jésus, versez, versez vos mérites infinis sur ma pauvre âme agonisante, que votre sang précieux soit répandu sur moi abondamment pour me purifier et m'embraser de votre divin amour.
Souvenez-vous, ô divin Jésus, que mon âme est vôtre, que vous l'avez créée et régénérée par le saint baptême et rachetée par votre douloureuse mort.
O Jésus ! délaissé de tous dans votre agonie au jardin des Olives, secourez ma pauvre âme, défendez-la des ennemis qui veulent lui nuire.
Jésus tout-puissant, arrachez mon âme des mains qui voudraient la tirer des vôtres.
Jésus, splendeur éternelle, faites que mon âme cherche à vous glorifier. O mon Roi, vous qui avez voulu nous donner le mérite de vos confusions, daignez l'appliquer à ma pauvre âme et la garantissez de la confusion éternelle pour la gloire de votre nom et le plaisir de votre divin cœur tout rempli d'amour pour moi. Que par les mérites de votre passion, ô doux Jésus, j'obtienne pour mon âme que vous avez rachetée, une parfaite conversion par un vrai retour d'amour et de pénitence, suivi de la persévérance finale.
O Jésus ! que par les trois heures de votre douloureuse agonie sur la croix, mon âme obtienne de votre miséricorde la grâce de faire de vrais actes de foi, d'espérance et de charité.
Faites, ô divin Agneau immolé pour nous, que je sois humble, patiente, obéissante ; que je pardonne à mon prochain jusqu'à l'ombre d'une offense : que je n'en aie aucun ressentiment contre lui; mais que j'aie un vif et douloureux regret de vous avoir offensé, vous qui êtes la bonté infinie.
O Jésus! mon Sauveur, par vos extrêmes délaissements, faites-moi porter les miens avec paix, résignation et amour.
O Jésus ! je ne puis rien, vous le savez, sans votre grâce. Daignez, ô doux Rédempteur! la répandre sur moi.
O Jésus, Jésus, Jésus, soyez-moi Jésus! faites-moi subsister en cette grâce que vous m'avez méritée ; ouvrez-moi les entrailles de votre miséricorde ; recevez-moi dans votre Sacré Cœur par l'ouverture que la lance y a faite.
O Jésus ! que mon âme ne vive que pour vous pendant les derniers moments qui lui restent. Qu'elle meure pour aller revivre en vous éternellement, vous qui êtes la vraie vie.
O Jésus ! faites que je vous écoute si vous me parlez au cœur ; que j'adore votre silence, si vous vous taisez, et que je sois entièrement soumise à votre volonté.
O Jésus ! munissez et fortifiez mon cœur mourant, d'amour, de grâce et de confiance.
O Jésus! victime de propitiation, purifiez mon âme dans votre précieux sang.
O Jésus! faites que le poids de vos grâces et de vos miséricordes soit pour moi un poids d'amour pour m'enrichir de votre gloire, et non pas un poids de condamnation. Que je considère avec un saint et amoureux tremblement le poids de mes péchés, qui m'ont mérité et causé la punition de mourir ; mais que je considère en même temps que le poids de la croix que vous avez portée, m'a acquis le ciel et la possession éternelle de votre amour.
O Jésus, mon Sauveur, faites que mon âme passe par la porte de vos sacrées plaies pour paraître toute pure devant votre Père céleste, et qu'elle participe à vos divines dispositions sur la croix.
O Père, Fils et Saint-Esprit, faites que le dernier acte de la vie mortelle de mon âme agonisante soit un acte de pur amour de Dieu. Que son dernier désir provienne d'un transport d'amour, qui la fasse soupirer après vous de toute l'étendue de ses forces. Qu'elle fasse le sacrifice de sa vie, de ce même transport de désir de vous voir. Qu'elle soupire après vos demeures éternelles ; qu'elle s'élance vers vous, portée sur les vives flammes de la plus ardente charité.
O Jésus! que mon âme monte avec vous sur le Calvaire, du Calvaire à la Croix, de la Croix au Ciel. Qu'elle expire dans l'union de votre dernier soupir.
O Jésus, Jésus, Jésus, soyez-moi Jésus ! et recevez-moi dans votre sein. Ainsi soit-il.
Expirez ici doucement dans le Cœur de Jésus. Tout est consommée Vous êtes dans votre éternité.
Saints amis de Dieu, secourez-moi, Anges du Seigneur, venez au-devant de moi, recevez mon âme, présentez-la au Très-Haut. Que Jésus-Christ, qui m'a appelée, me reçoive, et que les Anges me conduisent dans le sein d'Abraham.
Seigneur, donnez-moi le repos éternel et faites luire sur moi la lumière qui ne s'éteint jamais.
Seigneur, ayez pitié de moi. Jésus-Christ, ayez pitié de moi. Seigneur, ayez pitié de moi. Notre Père, etc.
V. Seigneur, donnez-moi le repos éternel.
r. Et faites luire sur moi votre éternelle lumière.
V. Seigneur, préservez mon âme.
R. Des portes de l'enfer.
V. Que je repose en paix.
R. Ainsi soit-iL
V. Seigneur, exaucez ma prière.
R. Et que ma voix s'élève Jusqu'à vous.
ORAISON
Je vous recommande mon âme, Seigneur, afin qu'étant morte au monde, je vive en vous et que j'obtienne de votre bonté et de votre miséricorde infinie le pardon des offenses que la fragilité de ma nature m'a fait commettre. Ainsi soit-il. Dieu soit béni.