La musique, l'intelligence et la personnalité

De Salve Regina

L'éducation des enfants
Auteur : Dr. Minh Dung NGHIEM
Source : Extrait du Cahier Saint Raphaël n° 61 : Musique de vie, musique de mort.
Date de publication originale : novembre 2003

Difficulté de lecture : ♦ Facile
Remarque particulière : Le travail du Dr. Nghiem, nous a paru digne de publication par son sérieux scientifique et les conclusions intéressantes auxquelles il aboutit. Nous l’en remercions. Cela ne signifie pas que nous adoptions toutes les affirmations de l’auteur notamment celles qui ont trait au catholicisme.



« Au bout d’une dizaine d’années d’enquête, j’ai compris qu’il y a là un problème politique, le mondialisme, qui est ici un moyen d’obliger les gens à acheter une seule culture, afin de gagner beaucoup d’argent. » (déclaration de l’auteur)


Tout le monde croit que « la musique adoucit les mœurs », que c’est un « art mineur », un divertissement mondain etc. Rares sont ceux qui savent qu’elle peut rendre les gens violents, les transformant en sauvages, et enfin progrès technique peut avoir des effets néfastes sur nos enfants ! Dans cet article, nous ne traiterons pas des effets pervers de la télévision sur l’esprit des jeunes, car ce sujet a déjà été étudié[1]. Dès les années 1980, certains jeunes « font du cinéma » et parlent en « photo langage » (sic), ils raisonnent « par images » suivant la « mentalité primitive », étudiée au début de ce siècle, par Levy-Bruhl. L’abus de la télévision, et sans doute aussi du cinéma ou de la BD – soit de tout ce qui stimule les mécanismes du raisonnement analogique du cerveau – risque d’arrêter la maturation mentale des enfants. Nous avons publié les résultats d’une enquête sur les effets de différentes musiques sur le cerveau des enfants. Ils montrent que les « musiques jeunes » à base de tam-tam qui peuvent mener à la transe sont susceptibles d’arrêter la formation de l’intelligence et de la personnalité de l’homme. Inversement, la musique baroque permet une meilleure intégration dans la civilisation occidentale, gréco-latine et judéo-chrétienne[2].


Comment fonctionne le cerveau ?

Depuis les années 1960-1970, grâce à l’étude des cas d’épileptiques ayant subi une commissurotomie[3] (afin d’empêcher la propagation des ondes élec­triques et de prévenir ainsi la généralisation des crises d’épilepsie, rebelle au traitement médical de l’époque), on sait que l’homme dispose de deux cerveaux :

§ Le cerveau gauche, « intellectuel », siège de la conscience (faculté de percevoir et de reconnaître le monde grâce à sa capacité d’analyse, de concep­tualisation et de symbolisation, enfin de « raisonnement digital et numérique », par association de circuits de neurones, de propositions, de concepts, comme lorsqu’on compte sur ses doigts).

§ Le cerveau droit, « émotionnel », siège de l’inconscient ou faculté de com­prendre par intuition et donc de percevoir et appréhender globalement l’al­lure générale des choses, leur aspect agréable ou nuisible, les impressions, les images. C’est donc le cerveau du raisonnement analogique par image, de la sensibilité, des émotions (colère, terreur), de l’humeur (joie, plaisir, dégoût, tristesse), de l’imagination, de la rêverie, de la créativité.


Il faudrait encore ajouter le « cerveau reptilien » découvert par le neurochi­rurgien Mac Lean dans les années 1950. Faisant partie fonctionnellement du cerveau droit, il contient le centre de l’agressivité (instinct de tuer), le centre de la jouissance (centre hédonique), le centre de la sexualité. Il contrôle les émotions, l’humeur et les fonctions végétatives (température et constantes biologiques du corps, rythme cardiaque etc.).


Les types de cerveaux selon la maturation.

Il convient de rappeler le schéma de l’évolution cérébrale au cours de la maturation de l’homme, qui s’effectue d’une part suivant le développement en fonction de l’âge et d’autre part selon la complexité de la civilisation. On peut dire en substance que tout au long de sa croissance et de sa maturation, l’enfant apprend à connaître et reconnaître, en organisant sa mémoire et sa sensibilité d’abord, et ensuite sa faculté d’analyse et de comparaison. En Europe, grâce à l’éducation, c’est-à-dire l’initiation aux usages et aux arts – ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, le bien, le mal, le beau, le laid, etc. – il forme ses goûts et ses aspirations, (fondés directement ou indirectement sur le christianisme), en structurant son cerveau droit. L’instruction, en organisant le cerveau gauche, favorise le sens de l’analyse, de la conceptualisation – ce qui est typiquement latin ; les peuples germaniques préfèrent l’empirisme – et enfin le sens critique.


A mesure que la raison de l’enfant se développe, la maîtrise de ses émotions s’affirme et sa personnalité se stabilise. Ainsi, si il l’âge de 2 a 3 ans, lors de la « crise du moi », l’enfant reste encore un être instable et violent (passant du coq a l’âne, d’une image à l’autre), faisant usage surtout de son cerveau droit, de la « mentalité primitive » de Lévy-Bruhl, à l’âge de raison de l’Eglise Catholique, vers 10- 12 ans, il devient un être raisonnable, du moins s’il a reçu une bonne éducation européenne. Il a alors des sentiments conformes à l’éthique de la société de ses parents, il est capable de contrôler ses émo­tions et ses sentiments, de penser par concepts et de raisonner de manière hypothético-déductive, ce qui dénote la prédominance du cerveau gauche, but de l’instruction de l’école occidentale. On y reviendra.


L’évolution de la civilisation affecte elle aussi la maturation du cerveau humain. La civilisation comprend les moyens (techniques, lois, institutions, arts etc.) permettant la réalisation de la culture des hommes : leur vision du monde, leurs aspirations. Le professeur Changeux, du Collège de France, a pu affirmer qu’elle est la mémoire extra-cérébrale de l’homme. Bref, dans les cas heureux, elle encadre le développement cérébral des populations. L’évolution spontanée du cerveau mène à ce que Lévi-Strauss, de l’Acadé­mie française, nomme, « la pensée sauvage », c’est-à-dire la pensée vierge, non spécialisée, non modifiée par une instruction particulière cherchant à favoriser une fonction mentale spéciale, par exemple le sens critique ou la conceptualisation comme dans l’école française idéale.


Cette « pensée sauvage » s’observe chez les primitifs de tous les temps et chez les Européens jusqu’au XVIème siècle. Nous avons remarqué qu’elle s’ac­compagne de la personnalité « hystérique » décrite par les médiévistes tels que J. Huizinga, Marc Bloc et les explorateurs depuis le XVIème siècle : en contraste avec leur apparence athlétique, les « sauvages » - les ethnologues disent aujourd’hui : primitifs[4] - ont un tempérament fragile : abattement facile, cruauté, violence, crise de « pâmoison », émotivité excessive, instabilité des sentiments, de la volonté, tendance à la transe, à l’illusion, à l’hallucination etc. Aussi, pour être complet, il faudrait appeler « mentalité sauvage » l’association de la pensée sauvage à la personnalité hystérique, qui serait la personnalité naturelle de l’homme. Quoi qu’il en soit, l’absence d’éducation produit la mentalité sauvage. Quand on vous demande d’être naturel, ce n’est pas qu’on veuille vous voir sauvage, bien au contraire, c’est qu’on vous souhaite d’être encore mieux éduqué ! c’est que l’éducation sert principalement à freiner le cerveau reptilien.


En France, au XIème et au XIIème siècles, on inventa la rhétorique du comportement sexuel, et l’amour courtois civilisa la sexualité de l’homme en la contrôlant. La religion chrétienne, religion de l’amour et de la miséricorde, essayait péniblement de bloquer le centre de l’agressivité, de la cruauté et de la vio­lence, de supprimer les tendances naturelles à l’envi, la jalousie et à la haine stimulées par les idéologies fondées sur l’égalitarisme. Les difficultés rencontrées dans cette lutte confuse entre le Bien et le Mal n’ont pas empêché les pays judéo-chrétiens d’être les seuls, au XXème siècle, à renoncer à la cruauté officielle (peine de mort, tortures, mutilation etc.), du moins en principe, dans leurs lois.


[…][5]


Le mécanisme de l’action de la musique sur l’homme.

La musique agit par la mélodie, l’harmonie, la masse orchestrale et le rythme.


1) La mélodie, ou suite des tonalités (tons, notes) ou air de la chanson, est perçue par le cerveau droit qui peut concevoir un plaisir esthétique, agissant sur l’humeur et conditionnant, semble-t-il, la sensibilité d’un peuple. Jusqu’au XVIIIème siècle, la France a été réputée championne dans le domaine de la mélodie. Depuis son goût musical est discuté...

2) La dominante harmonique, dépendant des relations entre les sons aigus et les sons graves, leur codification, dans le contrepoint, permet de combiner plusieurs mélodies ensemble en produisant un effet agréable pour la sensibilité européenne (musique baroque). La partie harmonique de la musique est perçue par la fonction analytique du cerveau gauche ; elle provoque l’éveil et elle est réputée développer l’intellect, en augmentant le Q.I. (quotient intellectuel).

3) La masse orchestrale, ou puissance sonore des instruments de musique. La loi reconnaît que les sons sont dangereux pour l’oreille au-dessus de 85 décibels. Or l’écoute des « musiques jeunes » et des « musiques nouvelles » se fait souvent dans une ambiance sonore de plus de 120 décibels (concerts rock, discothèques, baladeurs). Aussi la surdité (en général partielle) est-elle en croissance continue dans les pays occidentaux malgré les mises en garde du corps médical. Car on a réussi à inculquer aux gens que la jeunesse idéale doit aimer le bruit et la violence.

4) Le rythme, ou suite périodique combinant des éléments longs et des éléments courts (notes blanches et noires ou mouvements de danse). On peut le produire soit avec des battements du tam-tam ou de tout autre instrument de percussion de la batterie ou encore par le synthétiseur qui imite ces instruments de percussion - ces procédés simplistes rythment les musiques dites « jeunes », « nouvelles » ou « modernes » - soit par la combinaison tonale et harmonique des sons provenant de plusieurs instruments de musique (violons, trompettes et harpe par exemple). Ce dernier type de rythme, obtenu sans intervention d’aucun instrument de percussion, est celui de la musique européenne par excellence.


Seule une oreille exercée peut reconnaître et percevoir le rythme européen Aussi, la plupart du temps, nos « jeunes » éduqués – si l’on peut dire – par les médias ne l’entendent pas et s’endorment littéralement en écoutant de la musique classique ! comme si leur cerveau gauche était privé de la fonction d’analyse tonale et harmonique et ne recevait aucune information (stimulation) à partir d’une composante rythmique complexe.


L’excitation par le tam-tam : la transe.

La musique est faite de composantes acoustiques : celles-ci sont des quantités d’énergie qui déclenchent des puisions électriques dans l’oreille interne

Elles se propagent vers le cerveau sous la forme de trains d’ondes parfaitement identifiés par les appareils des ingénieurs du son.


Ces trains d’ondes empruntent différents circuits nerveux pour être analysés, identifiés, comparés etc. Leur passage dépolarise ces circuits qui ensuite se restaurent pour pouvoir recueillir les ondes suivantes. Si la fréquence est trop grande, certains circuits n’ont pas le temps de récupérer avant l’arrivée de nouvelles ondes, aussi leur conduction finit par se bloquer : c’est la tétanisation. Il s’ensuit que certaines parties du cerveau (les organes servant à la perception fine des sons, par exemple) se coupent du monde extérieur, qui cesse d’être perçu et reconnu. Pendant ce temps où la perception est comme suspendue, annihilée, le cerveau droit émotionnel continue à être stimulé par certains battements (qui sont des informations plus grossières) dont les voies de conduction restent, elles, actives. Bref, la transe serait un état de conscience altérée où le cerveau intellectuel est perturbé puisque coupé du monde extérieur et le cerveau émotionnel excité au maximum.


Cet état peut aboutir à l’orgasme avec stimulation du centre hédonique et sécrétion d’encéphalines et d’endorphines ; d’où l’insensibilité à la brûlure et aux blessures par armes blanches (cf. sorciers ou médiums marchant sur la braise et se transperçant le corps). Il est souvent suivi d’un oubli total de la crise. C’est d’autant plus grave que, pendant la transe, l’individu peut se livrer à des actes de violence, des « crimes des foules » (cf. effet de groupe).


Les rythmes trop lents apaisent et endorment. Les rythmes moyennement rapides, accompagnant une belle mélodie, excitent, produisant plaisir et joie (rythme des danses européennes avec de 40 à 70 mesures par minute). Au-delà de 90 à 100 temps forts par minute, comme dans les danses afro, la musique excite et exalte – si toutefois on est suffisamment africanisé pour l’aimer – au point de produire la transe. Mais il semble bien qu’il faut pour cela avoir un tempérament qui y prédispose, la « personnalité hystérique ».


La transe s’observe :


1) Lors des séances d’audition du tam-tam.

§ Cérémonies chez les primitifs, mais cela pourrait aussi se produire dans nos messes rock ou blues !

§ Audition de musique tam-tam ou analogue (rock, rap, techno etc.). Certes, dans le bon jazz, il n’y a pas de batterie : la musique est « syncopée » (avec un son émis à un temps faible pour se continuer au temps fort suivant avec une allure saccadée imitant le tam-tam).

C’est d’ailleurs au cours d’une audition publique de jazz, dans les années 1920 qu’on a vu pour la première fois en France des auditeurs se battre et casser chaises et fauteuils !


2) Lors des rassemblements de « Jeunes ».

§ « Manifs » politiques, syndicales et autres assemblées.

§ Rassemblements sportifs (hooliganisme).


Ici le désordre vient de ce que l’on appelle « l’effet de groupe », mis en évidence d’abord chez les animaux (puisque l’homme a été considéré, à tort, comme un animal raisonnable, donc guidé par la raison !). En effet, les ento­mologistes, spécialistes des insectes, ont constaté que le fait de vivre en bande modifie la forme, la couleur et le comportement des sauterelles. Ensuite on a observé que des mammifères (bisons, gazelles, écureuils etc.), habituellement craintifs à l’état isolé, deviennent indifférents au danger et à la souffrance en troupeaux de centaines de milliers, voire de millions d’individus ; ils courent alors tout droit pour mourir écrasés contre une falaise ou noyés dans la mer.


L’effet de groupe, qui résulterait de l’intensité des excitations réciproques, semble se retrouver aussi chez l’homme. Car on peut approuver, dans les assemblées politiques et syndicales dominées par des agitateurs, des motions qu’on désapprouve ensuite en retrouvant la solitude et ses esprits. Cela se voit couramment dans les périodes troublées, comme par exemple en mai 68.


Ces états de conscience altérée bien connus des agitateurs politiques et des meneurs de « manifs » peuvent être identifiés à la transe observée chez les amateurs de tam-tam saccageant les salles de concert, et même peut-être chez le loubard sur le point de commettre un acte de violence.


L’auteur se souvient d’avoir entendu, pendant son internat, un psychiatre affirmer, certes en plaisantant, que le sadique jouit (orgasme) pendant son crime. Et l’on sait que la transe aboutit à l’orgasme.


Les non-médecins qui s’intéressent à ces états de conscience altérée veulent à la différence des médecins, faire la distinction entre la transe et l’extase. Pour les sciences humaines, la transe s’accompagne d’agitation et de tremblements avec obnubilation de la conscience tandis que l’extase, qui caractérise les chamans et les saints de toutes les religions, se manifeste par le calme, la sérénité et la sur-conscience, une conscience ayant des dimension impénétrables pour le vulgaire. L’extase (ecstasy en anglais) serait accessible aux pratiquants des « expériences psychédéliques » (c’est-à-dire expérience montrant des manifestations de l’âme) produites par l’absorption du LSD, de la mescaline, de cactus ou de champignons hallucinogènes.


Ce sont surtout les adeptes du New Age et des technos parades et les gay qui adoptent avec enthousiasme ce point de vue et demandent la « libéralisation de la drogue » !


Pour trancher : faut-il hospitaliser pour bilan neurologique un saint en méditation ? L’examen des drogués semble suffisant car on sait, depuis au moins vingt ans, que les utilisateurs de LSD peuvent avoir des hallucinations de années après avoir arrêté les prises de drogue (ce qui prouve que les molécules de LSD continuent à survivre et à agir au niveau des récepteurs céré­braux). Nul drogué « sur-conscient » n’est devenu un homme supérieur, n’a fait de découverte en neurosciences (et pourtant certains professeurs de psychologie et d’anthropologie de l’université de Los Angeles étaient de ces « sur-conscients »), mais combien ont pu se blesser ou se tuer pour s’être vu pousser des ailes, et avoir voulu imiter Superman s’envolant par la fenêtre ! Finalement les notions de sur-conscience et d’expériences psychédéliques semblent être des arguments publicitaires en faveur de lit vente libre de la drogue, très à la mode dans les médias en Amérique dans les années 1970, et ici dans les années 1990 – soit avec vingt ans de retard !


Culture tam-tam, drogue et gauchisme.

Il est impossible, lorsqu’on parle de « musiques jeunes », de passer sous silence le problème de la drogue et la philosophie du gauchisme.


Autrefois, en France, la danse populaire comportait des musiques communes à tous les pays d’Europe (valse, polka, marche, quadrille), des musiques considérées comme folkloriques ou provinciales (tango, paso-doble, mazurka, bourrée). Rumba, samba, biguine, blues et jazz, musiques afro inventées par les noirs d’Amérique et des Antilles, étaient parfaitement admises dans la bonne société. Brusquement, en une dizaine d’années (de 1960 à 1970), on décida d’éliminer les musiques populaires européennes et de les remplacer par les « musiques jeunes » à base de tam-tam. La France ne danse plus, elle trépigne ! Ce détournement de la sensibilité populaire s’explique.


En effet, dans les années 1950-1960 est né aux États-Unis d’Amérique le mouvement hippy, dit « de la contre-culture » - c’est-à-dire s’opposant à la culture traditionnelle et se développant à côté d’elle. Il a pour objet la lutte pour la « libération sexuelle » - d’abord, et ensuite la libération de toutes les minorités : Amérindiens, Noirs, homosexuels, etc. - et aussi pour le droit de vendre et de consommer de la drogue. On a alors affirmé que la musique rock était le véhicule des slogans de l’idéologie du mouvement contestataire. Or en Amérique tout est bon pour faire de l’argent, et les mouvements politique ou religieux finissent toujours par devenir le moyen de gagner des dollars, et le succès attire toujours des gangsters, des mafieux, des financiers, et même des politiciens !


Le rock est arrivé en France dans les années 1960 avec le mouvement gau­chiste (libéral, en américain). Le gauchisme résulte de la synthèse du marxisme, du freudisme (psychanalyse) et du behaviorisme (Watson et Dewey en sont les papes). Cette idéologie sévissait dans les milieux trotskiste, maoïstes, communistes révolutionnaire et dans les facultés des sciences humaines. Elle peut se résumer en un seul article : « il est interdit d’interdire ». Désormais, il n’y a plus de Bien ni de Mal, mais seulement des plaisirs sensuels. Leurs contraires, les inconvénients, les « bavures » seront vite répares grâce à l’argent et aux progrès techniques... Il est alors naturel que la drogue et les per­versités de toutes sortes fourmillent dans les milieux de la culture rock, de la culture rap, de la culture techno, enfin de la culture tam-tam – surtout si cela rapporte.


Si dans les années 1950-1970, le rock était a base de mélodies populaires anglaises réactivées par le tam-tam, très vite, vers 1980-1990, le mouvement contestataire américain se transforma en mouvement d’ « afro-centrisme » (afin de favoriser l’ « intégration » des Noirs américains). Les « musiques jeunes » (c’est leur nouvelle appellation dans les médias) se simplifièrent alors dans leur composition, avec une accentuation de la dominante ryth­mique : d’où la naissance du rap des « gens de couleur », « indansable » pour les Blancs, « trop empotés » !


Enfin, au cours de la dernière décennie, les dirigeants du « show-biz » ont compris que les « jeunes » attirés par ce genre de culture avaient des goûts simplissimes et ne recherchaient en réalité que l’excitation, et au besoin par la drogue. On s’était aperçu que l’ivresse, l’euphorie, l’exaltation, voire l’orgasme de la transe ou de la drogue constituaient leur bonheur suprême. D’où l’invention de la techno et autres « musiques nouvelles », qui ne sont que bruit rythmé par le tam-tam et ou les cymbales. Comme l’homme « moyen » des pays de vieille civilisation a une personnalité trop structurée pour tomber en transe, dans les « rave parties » (de : to rave, délirer), qui sont de véritables sabbats modernes tolérés par nos gouvernements (mais pour quelles raisons ?), il est prévu une « facilitation » par prise d’ecstasy, drogue démocratique et relativement bon marché.


Le mouvement contestataire soixante-huitard qui devait nous libérer de tous les tabous et des « séquelles des anciens régimes », c’est-à-dire de la civili­sation même, a conduit tout naturellement à la culture « tam-tam - drogue », en l’espace d’une génération. On s’aperçoit alors qu’il fait partie du mon­dialisme, dont le but est de créer un gouvernement mondial jacobin, cen­tralisé, dirigé dictatorialement par des financiers. Une fois détruites, toutes les nations et leurs civilisations, seront remplacées par une population homo­généisée de consommateurs standardisés jouissant d’une seule « culture » fabriquée par le « show-biz » américain, et caractérisée par le tam-tam, les Mac Do, le jean, le volapük - et bien sûr, la drogue.


Conséquences de la culture tam-tam.

Depuis les années 1970, partout en France, dans les magasins, les marchés, les piscines, les patinoires, les écoles, sur les ondes hertziennes, on n’entend que les battements du tam-tam afro-américain. La valse, musique française traditionnelle, a disparu. La musique, comme les arts en général, et la reli­gion forment la sensibilité d’un peuple, en lui structurant le cerveau droit. Or, selon le peintre Georges Mathieu, de l’Académie des Beaux-Arts, depuis 1930 on n’a cessé de démolir peinture, architecture et sculpture[6]. Cette action des artistes « modernes » et « contemporains » a été encouragée par le Parti Communiste et son porte-parole Gramsci dans l’intention de déso­rienter les gens[7].


Nous sommes depuis peu sous un gouvernement non pas laïc, mais résolument athée, selon les déclarations de ses dirigeants. Aussi, de tous côtés, on cherche à réduire l’Église Catholique au rang des sectes (Moon, Krishna, scientologie etc.). Ce qui veut dire qu’on cherche il faire l’ablation du cerveau droit de la France. En fait, cette opération chirurgicale sera impossible.


Ce qui est faisable, c’est la déstructuration du cerveau droit pour le ramener au cerveau sauvage. Il nous faut rappeler ici que, selon les ethnologues, le sauvage est un ancien civilisé qui a perdu sa civilisation, sa « mémoire extra-cérébrale », alors que le primitif, lui, a sa propre civilisation, sans doute analogue à celle de nos ancêtres des temps très anciens, mais figée dans une certaine étape de développement. Le primitif a des tabous et donc une morale.


Le sauvage, lui, n’a aucun scrupule, aucun préjugé. Il jouit d’une liberté totale, même celle de vous dépouiller de vos biens selon son bon plaisir et sa force ou de vous tuer sans raison. Cette espèce humaine existe bien puisqu’un certain paléontologue l’appelle « homo necans » (necare, en latin, veut dire tuer), descendant de l’homo sapiens : il est fils du Progrès.


Or les deux cerveaux droit et gauche travaillent en synergie : on raisonne bien en fonction de son instruction (cerveau gauche), mais aussi de son éducation, de son cœur (cerveau droit). La déstructuration du cerveau droit retentira donc inéluctablement sur la mentalité, sur l’intellect, sur le niveau scientifique et donc sur le niveau de vie d’un peuple... On voit bien que la France commence à manquer de cadres compétents.


Certains esprits politiquement incorrects se demandent si nos records de chômage ne résultent pas de l’incompétence de nos populations ; on n’ose pas encore dire que c’est dû à l’« ensauvagement » des hommes. Le taux d’illettrisme, un des plus forts du monde, laisse quand même penser que le Q.I. (quotient intellectuel) de la France a fortement baissé.


Bien sûr, la responsabilité des « méthodes globales de lecture » et l’incompétence des enseignants sont évidentes. Mais, il semble bien qu’on doit prendre aussi en considération les défauts intellectuels des élèves : il est certain que les sauvages ou ensauvagés ne s’adaptent pas facilement au monde moderne, qui est fondé sur le progrès technique, et exige une certaine discipline de comportement et de pensée, très difficile a acquérir : les Européens ont mis environ quatre siècles pour y arriver.


Nous ne sommes pas seul à penser que les jeunes générations sont soumises à une politique d’ensauvagement : la télévision et les contre-cultures fabriquent des barbares, telle est la conclusion d’une étude sociologique dite au professeur Harouel[8].   Notre enquête relative aux effets de la musique tam-tam sur les enfants, avec l’aide des neurosciences, qui aboutit à la même conclusion, le confirme : l’idéologie gauchiste, en « effaçant les séquelles des ancien régimes » (sic !) – la grammaire, l’orthographe, la musique européenne, la peinture, la gastronomie, enfin tous les arts traditionnels, la morale et la religion chrétienne – nous transforme en sauvages ! Une fois qu’on aura détruit tout ce qui fait la civilisation, on se trouvera évidemment en pleine sauvagerie. Les preuves de cette sauvagerie sont fournies par l’accroisse­ment des actes de violence, par l’apparition des zones de non-droit dans les pays de culture tam-tam, dont la sensibilité des populations est réglée par le show-biz américain.


Sur le plan individuel, le diagnostic de sauvagerie se fait sur la constatation de la réapparition de la personnalité hystérique. Il s’agit de sujets excessivement nerveux et bruyants, se tenant difficilement en place, et qui, dans les crises de colère ou de désespoir, se roulent par terre, broutant le tapis, grinçant des dents, mordant l’entourage comme Guillaume, duc de Nor­mandie (1027-1087) et bien d’autres personnages du Moyen Age. Ils sont capables de violence et de cruauté envers les hommes et les bêtes, ce qui montre que leur cerveau reptilien fonctionne en toute liberté, sans le frein des tabous de la civilisation. Les faits divers des journaux sont remplis de ces turpitudes.


D’autre part, on sait que la personnalité hystérique est fragile, sujette à des accès d’abattement ; ce qui explique sans doute l’augmentation du taux de suicide chez les jeunes, en particulier les jeunes adeptes de la culture tam-tam... […]


Comment faire pour prévenir l’ensauvagement des enfants ?


C’est très difficile, hélas. Il faudrait assumer soi-même la responsabilité et l’éducation de ses propres enfants.


Complètement ? Ce n’est plus possible, d’une part parce que les deux parents travaillent par nécessité, et d’autre part parce que l’Éducation nationale et tout ce qui est « culturel » ou « cultureux » (médias, associations etc.) sont infiltrés et noyautés par les gauchistes.


On supprimera tout ce qui est manifestement empoisonné : radio, télévision, musique tam-tam, manifestations politiques ou culturelles... mais on donnera des antidotes : l’éducation religieuse traditionnelle (c’est encore possible, après toutefois enquête personnelle, car l’habit ne fait plus toujours le moine) et surtout une éducation artistique aussi étendue que possible : leçons de musique ou de danse classique, audition de concerts, d’opéras, et enfin l’écoute de la musique classique et européenne qui n’est pas plus chère que celle de la musique tam-tam. Il faut surtout s’intéresser à ses propres enfants, les écouter et répondre spécialement à chacun d’eux, à titre individuel, en conversation privée en tête-à-tête, leur donnant ainsi les meilleures leçons sur la désinformation du « monde moderne », les meilleures leçons de sagesse et de maturité.


Le Bien et le Mal, comme le Beau et le Laid, s’apprennent aussi, et en famille. La famille demeure le meilleur instrument d’éducation, c’est à dire de l’initiation aux usages et aux croyances, donc de la transmission de la sensibilité et des goûts d’une nation.


Docteur Minh Dung NGHIEM
Ancien interne des hôpitaux de Paris.
Ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris.



Notes et Références

  1. Jean-Marie Albertini, La pédagogie n’est plus ce qu’elle sera, Seuil, Paris, 1992.
  2. Minh Dung Nghiem, Musique, intelligence et personnalité, ed. Godefroy de Bouillon, Paris, 1999.
  3. Sectionnement de la commissure, c’est à dire des fibres nerveuses reliant les deux lobes cérébraux.
  4. Sur la distinction entre sauvage et primitif, cf. infra, conséquences de la culture tam-tam.
  5. L’article original comportait ici un paragraphe peu en accord avec l’enseignement de l’Eglise catholique. Il n’est pas indispensable à la compréhension générale de l’article. Nous le donnons ci-dessous pour information et par honnêteté intellectuelle. Mais nous exprimons de sérieuses réserves à son sujet. Voir à ce sujet la note d’introduction. (NDLR)

    [Cette inhibition du cerveau reptilien est fondée sur les tabous, interdits arbitraires qui, en contrôlant la sexualité, ont permis la fondation de la famille – instrument idéal de l’éducation des enfants ; en atténuant l’agressivité, ils ont rendu possible la vie sociale et enfin, en limitant la recherche du plaisir sensuel (en freinant le centre hédonique), donné aux hommes du temps pour d’autres occupations tout aussi intéressantes (se cultiver par exemple).
    Le tabou consiste à interdire un comportement ou un contact apparemment naturel (Cf. le Décalogue par exemple), en faisant croire que toute infraction entraînerait une punition immédiate : la mort subite ! (dans l’Ancien testament, Oza fut foudroyé au moment même où il touchait l’Arche d’Alliance chancelante afin de l’empêcher de tomber). Salomon Reinach, qui a donné cette interprétation du tabou, a cité de nombreux exemples tirés de l’observation des Polynésiens au XIXème siècle. C’est par hasard, par chance ou par révélation que les tabous choisis se sont finalement montrés profitables pour le groupe humain qui les a adoptés. Sinon, les lois de la sélection naturelle se chargent de l’éliminer au profit d’autres groupes mieux inspirés. Ce n’est que par la suite que l’on dût imaginer des châtiments, lorsque la foi dans la puissance du sacrilège eut diminué, et inventer des explications mythologiques pour le justifier. Ces créations, logiques mais partant de l’irrationnel et de l’imagination sont à la source de la mythologie, des poèmes, des chants, de la morale, et donc des arts, de la civilisation.]
  6. Georges Mathieu, Le massacre de la sensibilité, éd. Odilon Media, Paris, 1996.
  7. Cf. François-Marie Algoud et Désiré Dutonnerre La peste et le choléra, Marx, Hitler et leurs héritiers, éd. de Chiré, B.P. 1, 86190 Chiré-en-Montreuil.
  8. Jean-Louis Harouel, Culture et contre-cultures, éd. Presses Universitaires, Paris, 1994.
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