Considérations sur le chapelet
De Salve Regina
Topos de formation familiale | |
Auteur : | Par le groupe Domus Christiani Saint Julien, du Mans |
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Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
Sommaire
Le Chapelet
INTRODUCTION
Souvent accusé, à tord à notre sens, d’être une prière répétitive notamment pour ces successions d’AVE, le chapelet est pourtant le moyen le plus accessible à tous pour honorer notre Mère du Ciel.
En tant que parent, notre plus grande satisfaction n’est-elle pas de voir nos petits enfants à genoux marmonnant les fins de phrases du Notre Père et du Je vous salut Marie.
Loin d’être exhaustif, ce topo s’articulera en 3 points :
- Tout d’abord, ORIGINE ET HISTOIRE DU CHAPELET
- Ensuite, - LE CHAPELET COMME INSTRUMENT POUR LA RÉCITATION DU ROSAIRE
- Et pour finir, - LA DÉVOTION AU ROSAIRE
I. ORIGINE ET HISTOIRE DU CHAPELET
1. Origine
L’origine du mot chapelet est assez inattendue puisqu’il vient de « Chapel » qui signifie ancienne forme de chapeau.
Au moyen age, alors que la piété était très vive, l’habitude voulait que l’on se couvre la tête d’une couronne de fleurs dans les réceptions solennelles et les processions. Des miniatures du XVème s (à Bourges) montrent à la fête Dieu les membres du clergé, les porteurs de dais ou de cierges la tête ornée de chapels de roses. Les dévots à la Vierge offraient tout naturellement à ces statues des chapelets fleuris.
A la prière du soir, on avait pour coutume de réciter une prière sur chaque fleur ; le chapel de la Vierge devint un véritable objet de piété.
En raison de son manque de commodité, on imagina d’enfiler sur une tresse, des grains de bois ou de métal qui remplacèrent les fleurs auquel on donna le nom de Chapelet « Petit Chapel ». Appelé aussi « Paternoster » puis PATENOTRE, il donna son nom aux fabricants de Chapelets.
Les Patenotriers = nom fabricants de chapelets qui formaient plusieurs corporations avaient l’habitude de créer leurs chapelets avec des matériaux solides et durables, tels que l’étain, le plomb, le bois (buis, olivier), le fer, l’ivoire, l’agate, l’ambre, le marbre, le verre ou le cristal.
La fabrication des chapelets connu un essor considérable à tel point que ds les années 1880 on dénombrait pas moins de 3 millions de chapelets fabriqués /an pour la seule ville de Saumur.
2. Les différents Chapelets
On dénombre pas moins de 15 formes particulières de chapelet ;
On peut citer notamment le chapelet des 5 plaies de NS composé de 5 séries de 5 gloria en mémoire des plaies de N-S et d’un Ave en l’honneur de ND des 7 Douleurs.
Le chapelet des morts composé par Mgr Plantier évêque de Nîmes, en faveur des âmes du purgatoire. Il a été approuvé et béni par le Pape Pie IX en 1873. Il se compose de 4 dizaines c’est à dire 40 grains en souvenir des 4O heures qui ont précédé la résurrection et en rappel des 4 fins dernières des Évangiles.
Le plus connu et populaire reste le chapelet de la Ste Vierge tel qu’on le récite aujourd’hui. Il se compose de 50 petits grains sur lesquels on récite les AVE groupés par dizaines séparé par un plus gros grain sur lequel on récite les PATER. On y a ajouté le Credo, 1 Pater et 3 Ave placés en début ainsi qu’un gloria à chaque fin de dizaines.
Ce chapelet tire son origine du chapelet dit du Rosaire appelé aussi Psautier de Marie parce qu’il se compose de 150 grains comme il y avait 150 psaumes dans le psautier de la Bienheureuse Vierge Marie.
II. LE CHAPELET COMME INSTRUMENT POUR LA RÉCITATION DU ROSAIRE
1. Histoire du Rosaire
Selon Alain de la Roque (1428-1475), la dévotion pour le Rosaire est attribuée à St Dominique fondateur de l’Ordre prêcheur des Dominicains (1170-1221) qui, au début du 13ème siècle, utilisa cette méthode pr contrer les grandes hérésies des Albigeois. A l’époque de St Dominique, le Rosaire ne comportait que les prières : CREDO, PATER, AVE, GLORIA.
Cependant un chartreux Dominique de Prusse, au début du 15ème s a eu l’idée d’achever chaque AVE par l’évocation d’un fait de la vie de Jésus : ce sont les différents mystères. Il avait ainsi composé des Clausules pour une série de 50 AVE et cela s’appelait Rosaire.
C’est Alain de la Roque qui assura la promotion de la dévotion au Rosaire en créant les sociétés du Rosaire.
L’efficacité et la puissance de cette prière fut à maintes reprises expérimentée au cours des moments douloureux de notre histoire : la plus connue fut sans aucun doute la victoire de l’action navale des chrétiens engagée au large des Îles Echimades face aux armées Turques le 7 octobre 1571, jour où les confréries du Rosaires faisaient procession. En reconnaissance de ce si grand bienfait, le Pape St PIE V voulu qu’une fête en l’honneur de Marie victorieuse consacra la victoire de ce combat mémorable.
GREGOIRE XIII a exaucé les souhaits de son prédécesseur et consacré cette fête en l’appelant Fête du St Rosaire. De ce jour, le mois d’octobre devint le mois du Rosaire.
De même dans le dernier siècle, d’importants succès furent remportés sur les forces Turques soit à Temesvares en Pannonie soit à Corcyre et ils coïncidèrent chacun avec des jours consacrées à la Ste Vierge Marie et avec la clôture des prières publiques célébrées par la récitation du Rosaire.
2. La méthode de récitation du chapelet et du Rosaire
La méthode du Rosaire est une école de contemplation : « sans cette dimension, le Rosaire est un corps sans âme et sa récitation court le danger de devenir une répétition mécanique de formule » nous dit PAUL VI.
Le Rosaire permet la méditation des mystères au nombre de 20 aujourd’hui, qui déroulent les événements significatifs de la vie de Jésus et de Marie divisés en 4 chapelets depuis la lettre apostolique Rosarium Virginis Marie de JEAN PAUL II 16/1O/2002: le 1er chapelet comprend les mystères joyeux le lundi et le samedi, le 2ème les mystères Lumineux le jeudi, le 3ème les mystères Douloureux le mardi et le vendredi et enfin le 4ème les mystères glorieux le mercredi et le dimanche.
C’est une prière accessible à tous, composée des plus belles prières ; CREDO qui embrasse comme une introduction l’ensemble du Dogme qui sera médité ds les mystères, le PATER qui est une prière apprise de Notre Seigneur commune à tous Chrétiens. L’AVE composé de la salutation de l’ange et d’Elisabeth et d’une 2ème partie apparue au moyen age de demande à la mère de Dieu (=priez pr ns pauvres pécheurs) et du GLORIA PATRI qui se trouve en fin dizaine comme on le trouve en fin de psaume ds la liturgie des heures.
III. LA DÉVOTION AU ROSAIRE
1. La dévotion des Papes
Au cours du 2ème millénaire, de nombreux papes ont patronnés la dévotion Mariale :
- URBAIN IV a attesté que chaque jour le Rosaire procurait des avantages aux chrétiens.
- SIXTE IV nous dit encore que cette manière de prier est avantageuse à l’honneur de Dieu et de la Ste Vierge et particulièrement propre à détourner les dangers menaçant le monde.
- LEON X quant à lui, déclare que la prière du Rosaire a été institué contre les hérésiarques et les hérésies pernicieuses.
- St PIE V à qui l’on attribue la reconnaissance officielle du Rosaire, souligne que cette manière de prier une fois connue, les fidèles éclairés par les méditations et enflammés par les textes de ces mêmes prières, ont commencé à devenir d’autres hommes. Les ténèbres de l’hérésie ce sont dissipés et la lumière de la foi catholique a brillé de tt son éclat.
- LEON XIII appelé aussi le pape du Rosaire, à qui l’on attribue pas moins d’une dizaine d’encyclique sur le sujet, n’a pas hésité à décréter le mois d’octobre 1883 comme consacré entièrement à la Ste Reine du Rosaire. Il précise ds son encyclique SUPREMI APOSTOLATUS OFFICIO que « l’on célèbre solennellement par des services spéciaux et splendides des offices du Rosaires ». En faveur de ceux qui respecteront ce décret, le souverain pontife concède 7 années et 7 quarantaines d’indulgences à toutes fins.
- PIE XII voit ds la récitation du Rosaire, pr tous les fidèles, même les plus simples et les moins instruits, une manière facile et rapide d’alimenter et d’affermir leur foi. Mais c’est surtout au sein des familles que Nous désirons que la pratique de Rosaire soit répandu, religieusement conservée et sans cesse développée.
- Enfin, notre défunt et bien aimé pape JP II se plaisait à dire « le Rosaire est ma prière préférée ». Tout au long de sa vie il a eu une dévotion toute spéciale pour la Mère de Dieu au point d’inscrire sur son blason les 1ère paroles d’une invocation à la Vierge « TOTUS TUUS ». Il portait toujours avec lui le chapelet et le récitait continuellement ; le dernier exemple en date est sans aucun doute sa longue méditation face à la grotte à Lourdes l’été 2004.
Dans sa lettre apostolique ROSARIUM VIRGINIS MARIE, JEAN PAUL II insiste sur « cette prière traditionnelle qui a la simplicité d’une prière populaire mais aussi la profondeur théologique d’une prière adaptée à ceux qui perçoivent l’exigence d’une contemplation plus mûre ».
2. Le chapelet : une constance dans les apparitions mariales.
Si l’Église au travers de ses différents pape a toujours reconnu au Rosaire une efficacité toute particulière en lui confiant les causes les plus désespérées, la Vierge Elle même n’a eu de cesse de rappeler l’importance de la récitation du chapelet contre les maux de notre société.
A Fatima en 1917 alors que le Portugal est livré aux armes, la Ste Vierge apparu à 3 petits patres et leur appris à réciter le chapelet pour la conversion des pécheurs : « Dites tous les jours le chapelet afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre » .
Alors que Lucie demandait à la « Dame vêtue de blanc » ce qu’Elle voulait d’elle, la Ste Vierge Marie répondait en insistant : « que l’on continue à réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de notre Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, car Elle seule peut vous secourir ».
Ces apparitions nous ont laissées pour héritage cette belle prière apprise par Marie aux petits voyants et que l’on a l’habitude de réciter après chaque dizaine du chapelet « O mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer, attirez au ciel toutes les âmes, principalement celles qui ont le plus besoin ».
Plus proche de chez nous, à Pontmain en 1871, alors que la France enregistre les défaites militaires et que les armées Prussiennes envahissent Paris et plusieurs villes dont notre bonne ville du Mans, la Ste Vierge apparut dans le ciel de Mayenne et demanda aux enfants présents de prier : « mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon fils se laisse toucher ».
A la fin de la seconde guerre mondiale, à l’Ile Bouchard, (apparition qui ont fait l’objet en 2001 d’un décret reconnaissant cet endroit comme nouveau lieu de pèlerinage mariale), la Ste Vierge demande à 4 petites filles de faire prier les enfants du village au moyen du chapelet pour le retour de la paix sur le sol de France : « chantez-le Je Vous Salut Marie »et « Dites à la foule de réciter une dizaine de chapelet » .
CONCLUSION
En des temps où la Chrétienté est une nouvelle fois attaquée par le malin, confions à la Reine du Très St Rosaire les causes qui nous paraissent les plus desepérées. Reprenons avec confiance le chapelet en notre nos mains et faisons nôtre cette Supplique du bienheureux Bartlo Longo : « O Rosaire béni par Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu, lien d’amour qui nous unit aux Anges, tour de sagesse face aux assauts de l’enfer, havre de sécurité dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons plus. Tu seras notre réconfort à l’heure de l’agonie. A Toi le dernier baiser de la vie qui s’éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire de Pompeï, ô notre Mère très chère, ô refuge des pécheurs, ô souveraine Consolatrice des affligés. Sois bénie en tout lieu, aujourd’hui et toujours, sur la terre et dans le ciel ».