L'offertoire du Nouvel Ordo Missae

De Salve Regina

La réforme de 1969
Auteur : R.P. Philippe de la Trinité, o.c.d.
Date de publication originale : 1970

Difficulté de lecture : ♦♦♦ Difficile


NOTE CRITIQUE[1]


L'« offertoire » du nouvel Ordo Missae se présente de fait comme radicalement ambivalent au double point de vue des dogmatiques luthérienne et catholique du sacrifice de la messe.


La théologie de la cène luthérienne peut comprendre, en effet


a) la présence réelle (par manière de consubstantiation, d'impanation)


b) la mémoire du sacrifice expiatoire de la Croix


c) le sacrifice de louange et d’action de grâces ;


d) la communion au Corps et au Sang du Christ.


Ce qui est radicalement rejeté de la messe catholique, c'est qu'elle soit elle‑même aussi, en référence au sacrifice de la Croix et dans sa dépendance, un authentique sacrifice de propitiation d'ordre non sanglant, sacramentel[2].


Or, à la lettre, s'il n'est pas positivement exclu du texte de ce nouvel « offertoire », le sacrifice propitiatoire de la messe n'y est pas non plus positivement inclu et rien n'en marque l'exigence.


D'où une ambivalence plus favorable à la doctrine luthérienne pouvant se contenter du texte tel qu'il se présente, qu'à la doctrine catholique se devant de lui imposer un sens dont il est, certes, susceptible, mais qu'il n'appelle à aucun titre.


I. LES PRIÈRES DE L'OFFERTOIRE DU NOUVEL ORDO MISSAE

1)Benedictus es, Domine, Deus universi,

quia de tua largitate accepimus panem,

quem tibi offerimus,

fructum terrae et operis manuum hominum

ex quo nobis fiet panis vitae.


Benedictus es, Domine, Deus universi,

quia de tua largitate accepimus vinum,

quod tibi offerimus,

fructum vitis et operis manuum hominum,

ex quo nobis fiet potus spiritualis.


L'absence de Corpus et de Sanguis Christi en même temps que la présence de nobis (point de vue subjectif : nobis... panis vitae, nobis... potus spiritualis) peuvent déjà contribuer à renforcer dans leur erreur dogmatique les tenants d'une transsignification exclusive de la transsubstantiation[3].


On a donc ainsi remplacé les deux prières du rite de S. Pie V Suscipe Sancte Pater, hanc immaculatam hostiam... et Offerimus tibi Domine, calicem salutaris... qui constituaient d'évidence l'offertoire du sacrifice eucharistique objectivement propitiatoire, en référence à la transsubstantiation (le sacrifice du pain et du vin comme tels n'ayant jamais existé dans la liturgie chrétienne).


« La messe n'est pas exclusivement et sans autre explication le sacrifice du pain et du vin, qui, tel que, tout court, n'existe pas dans la liturgie de l'Eglise.


« Elle n'est pas non plus le sacrifice sanglant du Corps et du Sang du Christ, qui n'a eu lieu qu'une seule fois au Golgotha. « Il s'est offert une seule fois » (Hebr., 9, 28).


« La messe est le sacrifice du pain et du vin pour autant qu'ils sont substantiellement changés au Corps et au Sang du Christ » (Brader, 34)[4].


Après avoir renvoyé à la XXIIe session du concile de Trente, le Proemium qui précède maintenant l'Institutio generalis Missalis romani affirme explicitement le caractère propitiatoire du sacrifice de la messe : « Missam simul esse sacrificium laudis, gratiarum actionis, propitiatorium et satisfactorium » (n° 2). Mais une remarque s'impose ici : la satisfaction étant intrinsèquement liée à la propitiation, on s'étonne de voir explicitement rappelée la fin satisfactoire, tandis qu'est passée sous silence la fin impétratoire (demande de nouveaux bienfaits), qui est l'une des quatre fins du sacrifice, selon la doctrine traditionnelle.


2) De la prière du rite de S. Pie V, Deus qui humanae substantiae.... on a retenu ceci seulement :


Per huius aquae et vini mysterium

Eius efficiamur divinitatis consortes,

Qui humanitatis nostrae fieri dignatus es particeps.


Ce texte se réfère donc aux mystères de l'Incarnation et du Corps mystique mais en passant sous silence le mystère de la Rédemption que l'expression et mirabilius reformasti mentionne explicitement dans le rite de S. Pie V.


3) La mention du sacrifice vient alors et sous la forme que voici, le prêtre disant comme auparavant :


In spiritu humilitatis et in animo contrito

suscipiamur a te, Domine ;

et sic fiat sacrificium nostrum in conspectu tuo hodie,

ut placeat tibi, Domine Deus.


Il est obvie que ce texte peut être interprété d'un sacrifice seulement subjectif du prêtre et des fidèles (suscipiamur, sacrificium nostrum) en union morale avec le sacrifice historique de la Croix, car on a supprimé non seulement l'offertoire initial du rite de S. Pie V, mais encore la prière suivante de tout point magnifique, qui résumait tout en peu de mots :


Veni, sanctificator, omnipotens aeterne Deus, et benedic hoc sacrificium

tuo sancto nomini praeparatum.


Or, ... hoc sacrificium..., marquait d'évidence le sacrifice objectif du pain et du vin, mais encore seulement préparé (praeparatum) à ce moment du rite liturgique, car l'immolation non sanglante n'est réalisée qu'avec et par la double transsubstantiation du Pain au Corps et du Vin au Sang du Christ. Cette prière‑clef, cette prière‑articulation reliait explicitement l'offrande sacrificielle à sa prochaine réalisation et consommation.


Relisons ici un texte de Bossuet tiré de l'Explication de quelques difficultés sur les prières de la messe à un nouveau catholique,… XVI, De l'oblation préparatoire de ce sacrifice :


« Vous voyez donc que l'oblation du pain et du vin, qui se fait dans la secrète et dans toutes les autres prières qui précèdent la consécration, n'est que le commencement du sacrifice ; ce qu'on exprime aussi par cette prière qu'on fait sur les dons aussitôt qu'on les a mis sur l'autel : « Venez, ô Dieu sanctificateur, tout‑puissant et éternel, et bénissez ce sacrifice préparé à votre saint nom » ; et on le marque encore par d'autres paroles dans les secrètes, en lui disant, comme on fait souvent : « Nous vous offrons, ô Seigneur, ces hosties qui vous doivent être dédiées qui vous doivent être immolées, qui vous doivent être consacrées DICANDAS, IMMOLANDAS, SACRANDAS » (Secr. Fer. 3 post Dom. Pass. It. Secr. Fer. 5. It. Secr. SS. Primi et Feliciss. Martyrum) ; non qu'elles ne soient déjà en un certain sens dédiées, immolées et consacrées dès qu'on les offre sur l'autel ; mais parce qu'elles attendent une consécration plus parfaite, lorsqu'elles seront changées au corps et au sang » (cité dans Brader, 43, où l'on trouvera d'autres textes de Bossuet relatifs à notre sujet, pp. 36‑46).


Le Cardinal Charles Journet l'a très bien vu : « L'Eglise offre le pain et le vin, elle offre le Christ, elle s'offre elle‑même ; il n'y a pas trois offrandes indépendantes, trois sacrifices distincts, l'un du pain et du vin, l'autre du Christ, l'autre de l'Eglise. Le pain et le vin ne sont offerts que pour être changés au corps et au sang du Christ, lequel en s'offrant rassemble autour de lui son Eglise, qui est son Corps[5] (5). »


4) Demeurent les prières précédentes Orate fratres : ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem. Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram totiusque Ecclesiae suae sanctae.


Or, coupés des prières du rite de S. Pie V ci‑dessus rappelées, ces textes s'accommodent encore fort bien d'un sacrifice subjectif, d'un sacrifice de louange et de demande non propitiatoire. Elles ne suffisent pas à dissiper l'ambivalence luthéro‑catholique.


5) Remarque complémentaire. ‑ A supposer que, contre toute transsignification exclusive de la transsubstantiation, le texte du nouvel « offertoire » soit rédigé de la manière que voici : fiat Corpus Christi, nobis panis vitae et fiat Sanguis Christi, nobis potus spiritualis, il serait possible, certes, au titre des explicitations Corpus Christi et Sanguis Christi de ne pas réduire le sacrifice eucharistique à un sacrifice subjectif de louange et d'action de grâces et de l'interpréter de manière sacramentelle‑objective, mais ce ne serait pas encore le sacrifice de propitiation exigé par la dogmatique catholique, ‑ ce serait seulement le sacrifice‑manducation explicitement rejeté par le concile de Trente, XXIIe session, 1562, canon 1, dont voici la teneur ‑ « Si quis dixerit, in Missa non offerri Deo verum et proprium sacrificium, aut quod offerri non sit aliud quam. nobis Christum ad manducandum dari : A. S.[6] » ‑ Le canon 3 dit encore : « Si quis dixerit, Missae sacrificium tantum esse laudis et gratiarum actionis, aut nudam commemorationem sacrificii in cruce peracti, non autem propitiatorium ; vel soli prodesse sumenti ; neque pro vivis et defunctis, pro peccatis, poenis, satisfactionibus et alîis necessitatibus offerri debere : A. S.[7]. »


Ces canons n'ont rien perdu de leur actualité car « au début de ce dernier tiers du XXe siècle, l'erreur dogmatique qui va se diffusant de plus en plus consiste à minimiser sinon à nier le sacrifice au bénéfice exclusif ou prédominant du sacrement‑banquet eucharistique » (op. cit., 33)[8]


Il faut que les exigences de la doctrine catholique soient inscrites dans les textes‑clefs de la liturgie, ‑ lex orandi, lex credendi, ‑ et cela vaut excellemment de l'offertoire qui est le texte‑clef initial de l'oblation‑immolation sacramentelle en quoi consiste essentiellement le sacrifice de la messe[9]


II. LES N° 7, 8, 48, 54, 55 ET 60 DE L'INSTITUTIO GENERALIS MISSALIS ROMANI

Les remarques qui vont suivre nous ont porté à cette conclusion le texte de l'« offertoire » du nouvel Ordo Missae correspond bien à la lettre et à l'esprit de la première rédaction de ceux des n° précités de l'Institutio Generalis qui ont été révisés mais les modifications très heureusement apportées à ces textes dans leur seconde rédaction, ‑ elles s'imposaient, ‑appellent à leur tour en bonne logique une autre révision, celle des textes de l'« offertoire » dans le sens d'une offrande sacrificielle propitiatoire, telle que l'exprime fort bien le rite de S. Pie V.

Nous mentionnons, en outre, les n‑ 8 et 54 qui n'ont pas été révisés.


N°7. ‑ Ce n° est le premier du chapitre II : De structura missae eiusque elementis et partibus

I . De generali structura missae.


Première rédaction (A)Seconde rédaction (B)


« Cena dominica sive Missa est« In Missa seu Cena dominica

sacra synaxis seu congregatio populipopulus Dei in unum convocatur,

Dei in unum convenientis, sacerdotesacerdote praeside personamque

praeside, ad memoriale Domini cele‑Christi gerente, ad memoriale Do­

brandum (12). Quare de sanctaemini seu sacrificium eucharisticum

Ecclesiae locali congregatione emi‑celebrandum (12). Quare de huius­

nenter valet promissio Christi : " Ubi modisanctaeEcclesiaecoadunatione

sunt duo vel tres congregati in no‑ localieminenter valet promissio

mine meo, ibi sum in medio eorum »Christi : « Ubi sunt duo vel tres

(Mt. 18, 20). »congregati in nomine meo, ibi sum

« in medio eorum » (Mt. 18, 20). In

Missae enim celebratione, in qua

sacrificium Crucis perpetuatur

Christus realiter praesens adest in ipso coetu in suo nomine congregato,

in persona ministri, in verbo suo, et

Note (12) : « Cf. Conc. Vat. II, Decr. dequidem substantialiter et continenter

Presbyterorum ministerio et vita, Pres‑sub speciebus eucharisticis (14).,»

byterorum ordinis, n° 5 ; Const. de Sacra Note (12) non modifiée.

Liturgia, Sacrosanctum Concilium, n° 33.Note (13) «Cf. Conc. Trid., Sess. XXII,

cap. 1 ; cf. Paulus VI, Sollemnis pro­

fessio fidei, 30 junii 1968, n° 24:A.A.S.

60 (1968), p. 442 »

Note (14) : « Cf. Conc. Vat. II, Const. de Sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, n. 7 ; Paulus VI, Litt. Enc. Mysterium Fidei, 3 sept. 1965 : A. A. S. 57 (1965), p. 764 ; S. Congr. Rituum, Instructio Eucharisticum mysterium, 25 mai! 1967, n. 9 : A. A. S. 59 (1967), p. 547. »


Il est à remarquer que, prise telle que, à la lettre, la rédaction (A) donne une définition (indiquée par le verbe est) de la cène des réformateurs omettant l'élément essentiel de la messe justement mentionné en ces termes au n° 2 du chapitre 1, DE CELEBRATIONIS EUCHARISTICAE MOMENTO ET DIGNITATE : « ( ... ) Christus Dominus sacrificium eucharisticum sui Corporis et sui Sanguinis instituit illudque, velut memoriale passionis et resurrectionis suae, Ecclesiae dilectae sponsae concredit. »


Il est vrai que le n° 5 du Décret Presbyterorum Ordinis, cité note 12 (voir ci dessus), l'affirme explicitement : « (Presbyteri) celebratione praesertim, Missae Sacrificium Christi sacramentaliter offerunt. » Mais précisément ce n°5 ne justifie en rien l'expression de la rédaction (A), « Cena dominica sive Missa est sacra synaxis... », abstraction faite du sacrifice, car il est ainsi rédigé dans le contexte immédiat de l’Eucharistie banquet sacramentel : « ( ... ) Fideles, iam sacro baptismate et confirmatione signati, plene per receptionem Eucharistiae Corpori Christi inseruntur. Est ergo Eucharistica Synaxis centrum congregationis fidelium cui Presbyter praeest. Edocent igitur Presbyteri fideles divinam victimam in Sacrificio Missae Deo Patri offerre atque cum ea oblationem vitae suae facere. »


Le n°33 de la Constitution Sacrosanctum Concilium cité en cette même note (12) souligne deux points capitaux, la prééminence du caractère divin du culte liturgique et celle aussi du sacerdoce ministériel : « Sacra Liturgia est praecipue cultus divinae maiestatis »« Preces a sacerdote, qui coetui in persona Christi preest, ad Deum directae, nomine totius plebis sanctae et omnium circumstantium dicuntur. »


La rédaction (B) ne dit plus, d'une part, que la messe est « congregatio populi Dei... ». Puis elle affirme explicitement, d'autre part, que le prêtre est « personam Christi gerens » et que la messe, mémorial du Seigneur, est la célébration du sacrifice eucharistique.

Ce n'est pas tout. Elle comporte des additions très importantes.


1) Celle‑ci d'abord : la célébration de la messe perpétue le sacrifice de la Croix. La note (13) renvoie là aux documents suivants


a) Concile de Trente, Session XXII, chapitre 1.


Ce texte conciliaire est relatif à l'institution du sacrifice de la Messe. Le texte du chapitre comporte notamment cette affirmation capitale : « (Dominus noster) corpus et sanguinem suum sub speciebus panis et vini Deo Patri obtulit ac sub earundem rerum symbolis Apostolis (quos tunc Novi Testamenti Sacerdotes constituebat), ut sumerent, tradidit et eisdem eorumque in sacerdotio successoribus, ut offerrent, praecepit per haec verba : 'Hoc facite in meam commemorationem', etc. (Lc. 22, 19 ; 1 Cor. 11, 24), uti semper catholica Ecclesia intelllexit et docuit. » Deux canons (1 et 2) correspondent à ce chapitre. Le canon 2 reprend solennellement ce dernier enseignement, tandis que le canon 1 (cité plus haut) le déclare explicitement : 1) dans la messe un vrai et propre sacrifice est offert à Dieu et ; 2) ce sacrifice est autre que le fait que le Christ nous soit donné en nourriture.


Il est à remarquer ici que si elle renvoie au chapitre 1 de la XXIIe session du concile de Trente, la note (13) omet de renvoyer aussi au chapitre 2 qu'il eût été pourtant beaucoup plus obvie de mentionner que le chapitre 1 (à supposer qu'on dût faire un choix) car il se réfère directement à la nature même de la messe, sacrifice visible propitiatoire pour les vivants et les défunts.


Nous n'avons aucune raison de penser que cette omission ait été volontaire : même subconsciemment motivée, elle rentre d'évidence dans la psychologie des rédacteurs de l'Institutio generalis qui, dans la rédaction (A), ont manifestement donné le pas à la Cène sur la Croix dans la théologie de la messe, ce qui va implicitement contre le canon 1, déjà cité, de la XXII' session du concile de Trente. Il est capital, en effet, de ne pas l'oublier :


« L'Eucharistie est, elle, essentiellement, le sacrement du sacrifice de la Croix.


« Elle n'est pas directement le sacrement de la Cène, qui était, elle aussi, sacrement de la Croix, à certaines différences près, dont celle notamment, du point de vue chronologique, que la Cène eut lieu avant la passion, tandis que nos messes sont célébrées après la résurrection., D'où analogie propre, bien évidemment, entre la Messe et la Cène » (Brader, 34).


b) La profession de foi de S. S. le Pape Paul 'VI, du 30 juin 1968 (loc. cit.).


Le Pape enseigne notamment ceci : « 24. Nos credimus Missam, quae a sacerdote in persona Christi, vi potestatis per sacramentum Ordinis receptae, celebratur, quaeque ab eo Christi et membrorum eius mystici Corporis nomine offertur, revera esse Calvariae Sacrificium, quod nostris in altaribus sacramentaliter praesens efficitur. » Le Pape réaffirme ensuite le dogme de la transsubstantiation.


2) Autre addition importante : le Christ est présent à la messe à divers titres, à savoir dans l'assemblée des fidèles, en la personne du ministre, dans sa Parole et substantiellement contenu de manière ininterrompue sous les espèces eucharistiques.


Les deux derniers documents cités note (14) sont formels sur la doctrine de Trente relative à la présence substantielle du Christ dans le sacrement de l'Eucharistie. Quant au n' 7 de Sacrosanctum Concilium il ne parle pas de l’Eucharistie comme telle mais se réfère à l'intégrité de la transmission et de l'intelligence de la Révélation divine, Tradition et Sainte Ecriture, sous l’égide du Magistère de l'Eglise divinement assisté à cet effet. Il est évidemment plus qu'opportun de le rappeler.


N° 8

‑ Sauf dans la numérotation et présentation des notes ramenées de trois à deux, le n°8 de l'INSTITUTIO GENERALIS constituant avec le n°7 la rubrique capitale I ‑ DE GENERALI STRUCTURA MISSAE, n'a pas été modifié. Tel qu'il est rédigé il tend littéralement à favoriser l'interprétation du sacrifice‑manducation. En voici la teneur : « Missa duabus partibus quodammodo constat, liturgia nempe verbi et eucharistica, quae tam arcte inter se coniunguntur, ut unum actum cultus efficiant (15). Si quidem in Missa mensa tam verbi Dei quam Corporis Christi paratur e qua fideles instituantur et reficiantur (16). Quidam autem ritus celebrationem aperiunt et concludunt. »


Sans en donner les textes, la note 15 renvoie au n°56 de la Constitution Sacrosanctum Concilium et au n°10 de l’Instruction Eucharisticum mysterium, AAS, 59 (1967), 547‑548. Le n°56 de S. C. donne bien l'excellent enseignement de la proposition qui précède ici la note 15, mais il faut y prendre garde : la liturgia eucharistica ne peut pas se définir par la seule mensa eucharistica. Le Concile ne la définit pas ainsi. On ne peut pas poser l’équation liturgia eucharistica == mensa Corporis Christi.


La mensa Corporis Christi est la communion qui est partie intégrante du sacrifice de la messe ‑ nécessaire pour le prêtre qui célèbre, mais non pour les fidèles. L'essentiel de la liturgie eucharistique est dans la double consécration du pain et du vin comme dans l'union de tous à cette oblation sacrificielle.


Sans en donner les textes, la note 16 renvoie notamment au n°48 de la Constitution Sacrosanctum Concilium et au n°4 du Décret Presbyterorum Ordinis qui soulignent, l'un et l’autre, l'aspect d'oblation sacrificielle de la Messe.


« Christifideles mensa Corporis Domini reficiantur, gratias Deo agant, immaculatam hostiam, non tantum per sacerdotis manus, sed etiam una cum ipso offerentes, seipsos offerre discant (...) » (S. Conc., n° 48).


« (Missa) in qua inseparabiliter uniuntur annuntiatio mortis et resurrectionis Domini, responsum populi audientis et oblatio ipsa qua Christus Novum Foedus confirmavit in Sanguine suo, cui oblationi fideles, et votis et Sacramenti perceptione, communicant » (Presbyt. Ord., ‑ n° 4).


Ces textes rendent un son que ne rend pas la lettre du n°8, lequel demeure ainsi consonant à la première rédaction du n°7 (elle ne parlait pas du sacrifice) car la mensa Corporis ne constitue pas formellement le sacrifice : elle le présuppose et en est une conséquence[10].


N° 48. ‑ C'est le premier de la rubrique C) Liturgia eucharistica.

Le début en a été ainsi modifié


Première rédaction (A)Seconde rédaction (B)


« Cena novissima, in qua Christus« In cena novissima, Christus sa­

memoriale suae mortis et resurrec‑crificium et convivium paschale instionis instituit,

in Ecclesia continuetituit,quo sacrificium Crucis in

praesens efficitur cum sacerdos,Ecclesia continue praesens efficitur ;

Christum Dominum repraesentans,cum sacerdos, Christum Dominum

idem perficit quod ipse Dominus egitrepraesentans, idem perfecit quod

atque discipulis in sui memoriamipse Dominus egit atque discipulis

faciendum tradidit, sacrificium etin sui memoriam faciendum tradidit paschale instituens (38).(38)


Note (38) : « Cf. Conc. Vat. Il, Const. deNote (38), sans changement.

Sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium,

n. 47 ; S. Congr. Rituum, Instructio Eucha­

risticum Mysterium, 25 maii 1967, n. 3, a,

b : A. A. S. 59 (1967), pp. 540‑541. »


Il est obvie de le remarquer : tandis que la rédaction (A) affirme à la lettre que la messe perpétue continuellement la présence de la Cène au cours de laquelle le Christ institua « le mémorial de sa mort et de sa résurrection », « sacrifice et banquet pascal », la rédaction (B) remet au contraire de nouveau en relief et au premier plan que « le sacrifice et banquet pascal » est ce par quoi le Sacrifice de la Croix est rendu Continuellement présent dans l’Eglise.


N° 48. ‑ Fin du texte.


La rédaction n'en a pas été modifiée, mais elle mérite de retenir notre attention. Voici comment est divisé et présenté l'ensemble de la célébration de la liturgie eucharistique :


« 1) In praeparatione donorum, ad altare afferuntur panis et vinum cum aqua, ea nempe elementa, quae Christus in manus suas accepit.


« 2) In prece eucharistica Deo pro toto opere salutis gratiae aguntur, et oblata Christi Corpus et Sanguis fiunt.


« 3) Per fractionem unius panis unitas fidelium manifestatur, et Per communionem fideles accipiunt Corpus et Sanguinem Domini eodem modo ac Apostoli de manibus ipsius Christi. »


Il importe de le souligner : le premier paragraphe parle seulement de la préparation des dons qui sont apportés à l'autel (le pain et le vin mêlé d'eau). Il n'y est pas question d'offertoire. On ne lit pas, en effet, offeruntur mais afferuntur. Au point de vue de la signification théologico‑dogmatique un abîme sépare ces deux termes qui ne diffèrent pourtant que par une voyelle o‑a.


Le paragraphe 2) dit bien oblata, les dons offerts deviennent le Corps et le Sang du Christ, mais ces dons ont été seulement apportés au premier temps de la préparation, dont, nous l'avons vu, les textes liturgiques n'impliquent d'eux‑mêmes aucune offrande sacrificielle, alors que l'offertoire du sacrifice de la messe ne peut être qu'une offrande sacrificielle propitiatoire du pain et du vin comme devant être changés au Corps et au Sang du Christ. Tel est bien, en effet, le dynamisme interne du sacrifice sacramentel eucharistique que le rite de S. Pie V exprime de manière obvie.


Tel qu'il est rédigé, ce n°2) peut être approuvé par un luthérien car, s'il exprime bien la présence réelle du Corps et du Sang du Christ, il ne signifie pas pour autant l'aspect proprement sacrificiel de la double transsubstantiation.


Sont ensuite expliqués les points annoncés par les sous‑titres que voici :


Praeparatio donorum (nn. 49‑53).

Prex eucharistica (nn. 54‑55).

Ritus communionis (n. 56).

Ritus conclusionis (n. 57).


On l'aura noté, le premier de ces sous‑titres n'est pas offertorium, mais praeparatio donorum. De plus, le n°49 répète l'afferuntur du n°48, 1) : « dona quae Corpus et Sanguis Christi efficientur, afferuntur », et c'est malheureusement cette explicitation sacrificielle de Corpus et Sanguis qui fait défaut dans la prière liturgique de la messe, comme nous l'avons vu, le prêtre disant seulement offerimus panem et vinum, panem vitae et potum spiritualem.


On lit encore plus bas : « Oblationes afferuntur. »


N° 50

«Processionem, qua dona afferuntur ( ... ). »


N° 51

« Dona in altari collocata, et ipsum altare, incensari possunt, ut oblatio Ecclesiae eiusque oratio sicut incensum in conspectum Dei ascendere significentur ( ... ). »


N° 53

« Depositione oblatorum facta »


Aucune de ces dernières expressions (oblationes afferuntur, dona collocata, oblatio Ecclesiae, ascendere, depositione oblatorum) n'exprime de soi une offrande sacrificielle propitiatoire.


N° 54

Ce n° non modifié est le premier de ceux qui analysent la Prex eucharistica et débute excellemment : « Nunc centrum et culmen totius celebrationis initium habet », là nous commençons d'atteindre au centre et au sommet de toute la célébration (nous pénétrons plus en profondeur), mais il est symptomatique et regrettable de constater que la Prex eucharistica est aussitôt explicitement caractérisée en fonction seulement de l'action de grâces et de la sanctification (alors que les paroles liturgiques de la consécration Corpus meum quod pro vobis tradetur et Calix... qui pro vobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum marquent d'évidence le caractère propitiatoire du sacrifice de la messe), car le texte enchaîne aussitôt : « ipsa nempe Prex eucharistica, prex scilicet gratiarum actionis et sanctificationis ». La Prex eucharistica n'est ainsi caractérisée que de manière partielle, implicite. Mais il est vrai que le n°54 se termine alors ainsi : « Sacerdos populum ad corda versus Dominum in oratione et gratiarum actione elevanda invitat eumque sibi sociat in oratione, quam nomine totius communitatis per Iesum Christum ad Deum Patrem dirigit. Sensus autem huius orationis est, ut tota congregatio, fidelium se cum Christo coniungat in confessione magnalium Dei et in oblatione sacrificii


N° 55

Ce n° analyse en huit alinéas les principaux éléments de la Prex eucharistica : a) Gratiarum actio ‑ b) Acclamatio ‑ c) Epiclesis


d) Narratio, institutionis ‑ e) Anamnesis ‑ f) Oblatio, ‑ g) Intercessiones ‑ h) Doxologia finalis.


L'alinéa d) a été modifié de la façon suivante:


Première rédaction (A)Seconde rédaction (B)


« d) Narratio institutionis : qua« d)Narratio institutionis et con­

verbis et actionibus Christi reprae‑secratio : verbis et actionibus Christi

sentatur cena illa novissima, in quasacrificium peragitur,quod ipse

ipse Christus Dominus sacramentumChristus in cena novissima instituit,

Passionis et Resurrectionis suaecum suum Corpus et Sanguinem sub

instituit, cum Apostolis suum, Cor‑speciebus panis et vini obtulit, Apos­

pus et Sanguinem sub speciebustolisque manducandum et bibendum

panis et vini manducandum et bi‑dedit et iis mandatum reliquit idem

bendum dedit, iisque mandatummysterium peragendi. »

reliquit idem mysterium perpe­

tuandi. »


Ici encore, fort heureusement, le texte (B) rétablit le primat de la référence à la Croix sur la référence à la Cène dans le sacrifice eucharistique.


Prise à la lettre, en rigueur de termes, la rédaction (A) ne signifie, en effet, que le rappel historique de la Cène et le commandement de la renouveler. La rédaction (B) opère le redressement nécessaire : 1) avec l'addition capitale, au début, de et consecratio, et ‑ 2) avec l'affirmation positive : sacrificium peragitur... La consécration, en effet, n'est pas seulement historico‑narrative : elle est aussi et d'abord hic et nunc efficace, actuellement opérante de par la volonté et l'institution du Christ, Souverain Prêtre.


Rappelons que l'alinéa g) non modifié est ainsi rédigé


« g) Intercessiones : per quas exprimitur Eucharistiam celebrari in communione cum tota Ecclesia tam caelesti quam terrestri, oblationemque fieri pro ipsa et omnibus eius membris vivis atque defunctis, quae ad participandam redemptionem et salutem per Christi Corpus et Sanguinem acquisitam vocata sunt. » ‑ Tel est bien l'un des aspects essentiels de la Prex eucharistica que l'on aurait voulu voir rappelé au début même du n°54 « Prex eucharistica, prex scilicet », le terme scilicet annon­çant là comme l'équivalent d'une définition.


N° 60

La première proposition en est modifiée comme suit


Première rédaction (A)Seconde rédaction (B)


« Etiam ‑presbgter celebrans coetui« Etiam presbyter, qui in societate

congregato, in persona Christifidelium sacraOrdinis potestate

praeest, eius orationi praesidet, illipollet sacrificium in persona Christi

nuntium salutis proclamat, populumofferendi (47), exinde coetui congre­

sibi sociat in offerendo sacrificio pergato praeest, eius orationi praesidet

Christum in Spiritu Sancto Deoilli nuntium salutis proclamat, popu­

Patri, et cum fratribus suis panemlum sibi sociat in offerendo sacrifi­

vitae aeternae participat. »cio per Christum in Spiritu Sancto

Deo Patri, fratribus suis panem vitae

aeternae dat, ipsumque cum illis

participat. »


Note (47) : « Cf. Conc. Vat. II, Decretum

de presbyterorum ministerio et vita, Pres­

bytero ordinis, n. 2 ; Const. dogm. de

Ecclesia, Lumen Gentium, n. 28. »


Les deux compléments apportés au texte concernent ‑ le premier, la mention du pouvoir d'ordre qui donne au prêtre le pouvoir d'offrir le sacrifice de la messe en la personne du Christ (supériorité de nature, et non pas seulement de degré, du sacerdoce ministériel par rapport au sacerdoce royal de tout baptisé), et ‑ le second, le fait que le prêtre donne à ses frères le pain de la vie éternelle, participant ainsi avec eux au banquet eucharistique.


Dans le journal Le Monde du 10 septembre 1970, le Pasteur Roger Mehl rend compte du livre de Vilmos Vajta, Intercommunion avec Rome ? Ed. du Cerf, 1970, traduit de l'allemand par Ch. Guerrier[11] (11). L’article est intitulé : Catholiques et protestants peuvent‑ils se retrouver dans la communion eucharistique ? Nous en donnons l'extrait suivant particulièrement révélateur :


« Si l'on tient compte de l'évolution décisive de la liturgie eucharistique catholique, de la possibilité de substituer au canon de la messe d'autres prières liturgiques, de l’effacement de l'idée selon laquelle la messe constituait un sacrifice (c'est nous qui soulignons), de la possibilité de communier sous les deux espèces, il n'y a plus de raison pour les Eglises de la Réforme d'interdire à leurs fidèles de prendre part à l'eucharistie dans l'Eglise romaine. Vajta n'évoque que pour mémoire la question de la transsubstantiation, car il lui semble que cette doctrine malgré l'encyclique Mysterium Fidei fait l'objet de tant de contestations parmi les théologiens et les prêtres qu'on ne peut plus la considérer que comme un moyen intellectuel, valable à une certaine époque de notre culture, de sauvegarder ce qui seul est essentiel : la présence réelle du Christ [12]. »


Nous sommes de ceux qui pensent que la révision de l'Institutio gene­ralis équivaut à un nécessaire et heureux changement de perspective, et qu'elle appelle logiquement (au maximum de l'opportunité dans les circons­tances actuelles) une mutation liturgique de l'apport‑préparation du pain et du vin en un véritable offertoire, c'est‑à‑dire en une offrande sacrificielle sacramentelle du pain et du vin à transsubstantier au Corps et au Sang du Christ, telle que l'exprime fort bien, de manière obvie, le rite de S. Pie V.




  1. Le sigle Brader renvoie à notre opuscule Peut‑on brader le dogme de l'Eucharistie ?, Ed. Saint‑Michel, 53 ‑ Saint‑Céneré, 1970, p. 179.
  2. Pour Luther, le sacrifice rédempteur n'est pas rejoint « comme présent par vole de contact » mais « comme absent par voie de souvenir » : la cène luthérienne n'assure pas « la permanence au milieu de nous du sacrifice de la Croix » (Charles JOURNET, La Messe, présence du sacrifice de la Croix, Desclée de Brouwer, 1958, 2e édition, p. 58). Selon la doctrine du concile de Trente, « la Messe n'est pas un autre sacrifice que celui de la Croix et qui viendrait se juxtaposer à lui. Elle n'est sacrifice qu'en s'identifiant à lui quant au contenu, à savoir le Christ ‑prêtre et victime, et en se subordonnant à lui quant à son enveloppe sacramentelle et non sanglante, destinée au cours du temps à le représenter, à en perpétuer la mémoire, à en appliquer la vertu salutaire » (op. cit., p. 56).
  3. Sur la déviation‑déformation dogmatique (hérésie) de la transsignification exclusive de la transsubstantiation ontologique, voir Brader, pp. 58‑66, 69‑70, 134‑135.
  4. " ( ... ) Quel sera l'endroit principal par lequel nous jugerons de l'Eucharistie, si ce n'est celui. de l'institution où Jésus‑Christ la fait être ce qu'elle est? Ainsi quand nous voudrons la nommer par rapport à ce qu'elle a été et à ce qu'elle paroit, nous la pourrons appeler du pain et du vin : mais quand nous voudrons la nommer par ce qu'elle est en elle‑même, elle n'aura point d'autre nom que celui de corps et de sang ; et c'est par là qu'il la faudra définir, puisque jamais elle ne peut être que ce qu'elle est faite par les paroles toutes‑puissantes qui lui donnent l'être » BOSSUET, Histoire des variations des Eglises protestantes, livre Il, chap. XXXIX, Comment les noms de pain et de vin peuvent demeurer dans l'Eucharistie : deux règles tirées de l'Ecriture », cité in Brader, 37).
  5. Op cit., p. 154. L'auteur cite là en note ce texte de Bossuet : « L'Eglise, qui offre le pain et le vin pour en faire le corps et le sang, et qui ensuite offre encore ce corps et ce sang après quils sont consacrés, ne le fait que pour accomplir une troisième oblation, par laquelle elle s'offre elle‑même » (Explication de quelques difficultés.... chap. 36). « A sa place et à sa manière, l'offertoire est essentiel à la messe dont il est partie intégrante» (Brader, 113). ‑ «L'offrande du pain et du vin est essentiellement sacrif icielle~ parce qu'en vue du sacrifice dont elle tire sa raison d'être » (op. cit., 127).
  6. « Si quelquun dit qu'à la Messe on n'offre pas à Dieu un sacrifice véritable et authentique, ou que cette offrande n'est pas autre que le fait que le Christ nous est donné en nourriture, qu'il soit anathème » (Brader, 35).
  7. “Si quelqu'un dit que le sacrifice de la Messe n'est qu'un sacrifice de louange et d'action de grâces, ou une simple commémoraison du sacrifice accompli à la Croix, mais non un sacrifice propitiatoire ou qu'il n'est ‑profitable qu'à ceux qui reçoivent le Christ et qu'on ne doit l'offrir ni pour les vivants, ni pour les morts, ni pour les péchés, les peines, les satisfactions et autres nécessités, qu'il soit anathème » (op. cit., 19).
  8. La messe et la Cène sont, l'une et l'autre, centrées d'abord sur le sacrifice sanglant du Calvaire. Le Cardinal Joseph SIRI archevêque de Gênes, l'a dit dans sa cathédrale au cours de la liturgie du Jeudi‑Saint : «Beaucoup trop, même parmi ceux qui ne devraient pas le faire, oublient que la Messe n'est pas seulement la Cène du Seigneur, mais qu'elle est bien avant tout et su‑rtout le renouvellement du sacrifice de la croix par lequel nous avons été rachetés, et cela ressort de petits détails (piccoli particolari) qui se trouvent devenir de déplorables usages, nous préparant des temps bien pires " (Il Citta ino du 27 mars 1970, cité in Brader, 128).
  9. On pourrait comparer l' « offertoire » à la clef musicale qui indique le ton dans lequel un morceau doit être joué.
  10. “Afin de ne pas perdre l’équilibre dans l’expression de cet auguste mystère il faut tenir fermement ces quatre points: pain et corps, vin et sang. On peut scématiser ainsi: PAIN-corps, VIN-sang = sacrement CORPS-pain, SANG-vin = sacrifice La messe est de l’ordre sacramentel pour autant qu’elle contienne des signes qui contiennent ce qu’ils representent, le Corps et le Sang du Christ, et la messe est un sacrifice pour autant que ce Corps et que ce Sang sont ainsi réellement présents et offerts à Dieu.” “La messe est inséparablement sacrifice et sacrement, et le sacrifice l’emporte infiniment sur le sacrement pour autant que le Corps et le Sang sont infiniment plus dignes en soi que les espèces du pain et du vin qui les voilent et nous les donnent” (Brader, 34-35)
  11. Vilmos Vajta est directeur du Centre d'études oecuméniques de Strasbourg et chargé d'enseignement à la faculté de théologie protestante de cette ville (ibidem).
  12. Telle est, par exemple, la thèse d'E. SCHILLEBECKX dans l'ouvrage intitulée La présence du Christ dans l'Eucharistie, Ed du Cerf, Paris, 1970, p. 152 (version française du texte néerlandais publié en 1967). Brader lui répond sans le nommer. Le prochain numéro de La Pensée Catholique publiera ‑une recension critique, plus technique, de ce livre qui n'est pas fidèle au Magistère suprême de rEglise catholique romaine.
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