La communion spirituelle (DS)

De Salve Regina

Spiritualité de la Messe
Auteur : Mgr Louis de Bazelaire
Source : Article du Dictionnaire de Spiritualité (Beauchesne)
Date de publication originale : 1935

Difficulté de lecture : ♦♦ Moyen

LA COMMUNION SPIRITUELLE

I. NATURE

Dans le langage des auteurs spirituels modernes, l’expression « communion spi­rituelle » est parfaitement claire. Elle désigne l’union de l’âme à Jésus-Eucharistie, réalisée non par la réception du sacrement, mais par le désir de cette réception. « Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans l’eucharistie, non pas en le recevant sacramentelle ment, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité (DTC,art. Communion spirituelle, col. 572-573). Cette notion dérive en droite ligne de l’enseignement du concile de Trente, qui, reprenant la division depuis longtemps classique des trois manières possibles de communier, sacramentaliter tantum, spiritualiter tan­tum, sacramentaliter et spiritualiter, décrit ainsi ceux qui font la communion spirituelle : « alios tantum spiritualiter, illos nimirum, qui veto propositum illum coelestem panem edentes, ide viva, quae per dilectionem operatur (Gal. 5, 6), fructum ejus et uti­litatem sentiunt » (sess. 13, c. 8).

Chez les théologiens du moyen âge et les grands scolastiques, les formules : manducatio spiritualis, usus spiritualis sacramenti sont prises en des accep­tions diverses et donnent lieu à des distinctions nombreuses, qui ne sont pas toujours absolument concordantes. Ainsi, être uni au Christ par la vie de la grâce, c’est manger sa chair. En ce sens saint Augustin avait écrit : « Hoc est ergo manducare illam escam et illum bibere potum, in Christo manere et illum manentem in se habere » (PL 35, 1614). De même la manducation de la manne, figure de l’eucharistie, contient un désir implicite du sacrement et l’on se demande si c’est vraiment une communion spirituelle (S. Th., 3 q. 80 a. 1 ad 3 ; Salmantic., De Euchar. Sacram., disp. 2, dub. 1). De même encore le baptême, qui est ordonné à l’eucharistie, suppose un désir implicite de l’eucha­ristie et les enfants à leur baptême en reçoivent les fruit. « Sicut ex fide Ecclesiae credunt, sic ex inten­tione Ecclesiae desiderant Eucharistiam, et per consequens recipiunt rem ipsius (S. Th., 3 q. 73 a. 3).

Nous ne nous attarderons pas à ces sens secon­daires ou dérivés et nous nous en tiendrons au sens premièrement indiqué, puisque, seule cette commu­nion spirituelle constitue une pratique de piété, susceptible d’une méthode, d’une technique déter­minée.


Quels éléments comporte la communion spirituelle ainsi définie?

Elle est constituée essentiellement par un désir.

C’est ce que dit saint François de Sales : « Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de commu­nier réellement à la sainte messe, communiez au moins de coeur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur» (Introduction à la vie dévote, 20 part., chap. 21). Scaramelli est du même avis : « Cette réception mentale consiste, d’après saint Thomas, dans un vif désir de participer à ce très auguste mystère» (Méthode de direction spirituelle, 3ème traité, art. 10, chap. 7). Rodriguez développe ce point avec une insistance de termes qui ne manque pas de verdeur et qui est même un peu excessive : « La communion spirituelle consiste à avoir un ardent désir de rece­voir ce sacrement adorable... Car de même que quand on a une grande faim, on dévore les viandes des yeux, de même il faut dévorer des yeux de l’esprit cette viande céleste : il faut, quand le prêtre ouvre la bouche pour recevoir le corps de Jésus-Christ, ouvrir en même temps la bouche de l’âme, avec un désir ardent de recevoir cette manne divine, et il faut en savourer longtemps les douceurs dans son esprit (Pratique de la Perfection Chrétienne, 2e part., traité 8, chap. 15).

C’est un désir du sacrement de l’eucharistie.

Aussi les théologiens disent généralement que la manducation de la manne n’est pas « proprie spiri­tualis manducatio hujus sacramenti », elle est seule­ment « figurata et materialis manducatio », les sacre­ments de la nouvelle Loi n’étant pas institués alors (Suarez, In 3 D. Th., disp. 62, sect. 1). C’est pourquoi aussi les anges, au jugement de saint Thomas, s’ils peuvent manger spirituellement le Christ pour autant qu’ils lui sont unis par la charité et la vision béatifique, ne peuvent pas manger spi­rituellement le sacrement, qui suppose la possibilité de le recevoir réellement ; au sens propre, ils ne font pas la communion spirituelle (S. Th., 35 q.80 a.3).

C’est un désir inspiré par la charité.

L’Instructio sacerdotis, publiée à la suite des oeuvres de saint Ber­nard, mais qui n’est pas de lui, l’avait déjà noté expressément : « Spiritualiter tantum sumit quisque fidelis, qui est de membris Ecclesiae, perseverans in charitate » (PL 184, 789). Théologiens et auteurs spirituels sont d’accord et c’est, nous l’avons vu, l’enseignement du concile de Trente. « Est auteur observandum ex conc. Trid., sess. 13, c. 8, non omne desiderium, seu propositum hujus sacramenti censeri spiritualem sumptionem ejus, sed solum illud quod ex fide viva proficiscitur » (Suarez, loc. cit.). La com­munion spirituelle requiert donc l’état de grâce et nous verrons les conséquences de cette condition pour les effets de la communion spirituelle. Quant aux dispositions qu’implique cette foi vive, cette charité, dont parle le concile, ce sont celles qui sont indiquées, plus loin et dont les formules remplissent les livres de piété sous la rubrique : Actes avant et après la communion.

Ce désir doit-il être explicite? ou le désir implicite est-il suffisant?

Beaucoup de théologiens affir­ment qu’il suffit de recevoir l’eucharistie in voto implicito en certains cas pour en obtenir les fruits spirituels ; c’est qu’ils traitent la question à propos de la nécessité de l’eucharistie et qu’ils veulent conci­lier cette nécessité avec l’impossibilité pratique, pour les enfants morts après le baptême par exemple, de désirer explicitement le sacrement eucharisti­que (M. de la Taille, Mysterium Fidei, Paris, 1931, p. 565-571). Mais ce désir implicite ne constitue évidemment pas la communion spirituelle au sens d’exercice de piété on nous le définissons ici, et on ne peut guère concevoir que la communion spirituelle proprement dite n’implique pas le désir explicite de l’eucharistie (DTC, Com. spir., col. 573).


II. HISTOIRE

La communion spirituelle n’est pas une pratique inventée par la spiritualité moderne. S’il ne faut pas prendre au pied de la lettre certaines formules de saint Augustin et y transférer la signification que nous y mettons de nos jours (Batiffol, Etudes d’histoire et de théologie positive, 2e série, Paris; 1905, p. 242), on peut déjà trouver dans les écrits de l’évêque, d’Hippone les linéaments d’une théorie qui deviendra vite traditionnelle. La distinction entre sacramentum et res sacramenti est à l’origine de la doctrine montrant que ce sont des réalités séparables en fait et qui peuvent être reçues l’une sans l’autre. C’est notamment dans son com­mentaire de saint Jean que la question de la commu­nion spirituelle est au moins touchée, si elle n’est pas spécifiquement envisagée (M. de la Taille, op. cit., p. 568). A propos du Christ, pain descendu du ciel, saint Augustin souligne le désir que doit avoir de ce pain l’homme intérieur. « Panis quippe iste inte­rioris hominis quaerit esuriem » (In Joannem tract. 26, PL 35, 1606). De Moïse, d’Aaron, de Phinées, qui mangèrent la manne, symbole de l’eucharistie, il loue la faim spirituelle et admire les fruits dont elle fut récompensée. « Quia visibilem cibum spiri­taliter intellexerunt, spiritaliter esurierunt, spirita­liter gustaverunt, ut spiritaliter satiarentur » (ibid., col. 1614). Surtout il montre que si celui qui mange le pain de vie ne meurt pas, cela tient à la vertu du sacrement et non au signe sensible. « Sed quod pertinet ad virtutem sacramenti, non quod pertinet ad visibile sacramentum : qui manducat intus, non foris ; qui manducat in corde, non qui premit dente »(ibid., ..col. 161.2).


En approfondissant cette distinction, et dans la mesure où on sera fidèle au réalisme augustinien, on comprendra de mieux en mieux comment on peut recevoir les effets du sacrement sans recevoir le sacrement lui-même ; on sera sur le chemin de la communion spirituelle proprement dite; ce sera l’oeuvre des théologiens postérieurs. Un prédicateur médiéval de renom, Raoul l’Ardent, écrit : « Duo quippe sunt modi manducandi corpus Christi, unus sacramentalis, alius spiritualis... Spiritaliter vero accipit corpus bonus, qui etsi non sacramenta­liter quandoque accipit, tamen fide et caritate in corpore Christi est... » (Hom. 51 in die Paschae, PL 155, 1850).

Guillaume de Saint-Thierry distingue très nette­ment la « manducatio spiritualis corporis Christi »et la « corporalis manducatio corporis Domini ». Il montre comment la chair du Christ est une nour­riture de vie « quant tune avidis faucibus sumimus, cum dulciter recolligimus, et in ventre memoriae recondimus quaecumque pro nobis fecit et passus est Christus » (De corp. et sang. Domini, PL 180, 352-353). Comment ne pas citer aussi ce passage du même auteur, disciple et ami de saint Bernard ? « Sacramentum enim sine re sacramenti sumenti mors est ; res vero sacramenti, etiam praeter sacra­mentum, sumenti vita aeterna est. Si autem vis, et vere vis, omnibus horis, tant diei quant noctis, hoc tibi in cella praesto est. Quoties in commemo­rationem ejus qui pro te passus est, hoc facto ejus pie se fideliter fueris affectus, corpus ejus manducas et sanguinem bibis » (Ep. ad Fratres de Monte Dei, PL 184, 258).

Avec sa précision habituelle, saint Thomas affirme que l’effet du sacrement peut être réalisé dans l’âme, même si l’on reçoit l’eucharistie seule­ment in voto, comme c’est le cas dans la communion spirituelle. « Effectus sacramenti potest ab, aliquo percipi, si sacramentum habeat in voto, quamvis non accipiat in re...; ira etiam aliqui manducant spiritualiter hoc sacramentum, antequam sacramen­taliter sumant » (3a q. 80 a. 1 ad 3).

Les théologiens postérieurs développeront la même doctrine, qui trouvera sa consécration au concile de Trente. Les auteurs spirituels auront surtout le souci d’organiser cette doctrine en pra­tique de piété. Sainte Thérèse la recommande à ses filles (Chemin de la Perfection, ch. 37) et saint François de Sales, à Philothée (Intr. à la vie dévote, 2e part., chap. 21). Ils ne sont que l’écho d’une tra­dition qui s’était déjà fait entendre dans l’Imita­tion de Jésus-Christ (liv. 4, ch. 10). On trouve des recommandations analogues dans les ouvrages du Vén. Louis Du Pont (De la perfection du chrétien dans l’état ecclésiastique 28è traité, chap. 14), de Rodriguez (op. et loc. cit.), de saint Alphonse de Li­guori (La véritable épouse de Jésus-Christ, ch. 18), etc... Parmi les modernes, le P. Faber (The blessed Sacra­ment) a consacré de suggestives pages à cette dévo­tion, qui est universellement recommandée dans les livres et manuels de piété.


III. FONDEMENT THÉOLOGIQUE

La valeur de la communion spirituelle repose en somme sur deux principes

Premier principe: la foi en la présence du Christ dans l’eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. - On ne peut bien comprendre le désir de l’eucharistie, si on n’accepte pas le principe de la valeur sanctifiante de l’eucharistie: C’est parce que l’on croit à la présence réelle et vivifiante du Christ dans l’eucharistie, qu’on désire recevoir le sacre­ment. C’est parce que l’on croit au caractère spécial de ce sacrement, qui est d’augmenter la vie de la grâce, d’intensifier la charité, de fortifier l’unité qui nous lie au Corps Mystique, que l’on désire cette union au Christ. C’est parce que l’eucharistie, selon la promesse de Notre-Seigneur, est le pain de l’âme, un aliment de vie, une nourriture spirituelle, que l’on veut effectivement s’en nourrir. Toute la litur­gie eucharistique, en nous rappelant cette pensée, nous invite à y voir le caractère propre du sacrement. Et c’est pourquoi le désir de l’eucharistie ou la com­munion spirituelle est totalement différent de l’union par la foi au Christ, enseignée par les protestants, ainsi Luther pour qui l’eucharistie n’a pas d’autre valeur que d’exciter la confiance en l’impu­tabilité des mérites du Christ, sans réellement pro­duire un accroissement de grâce dans nos âmes (DTC, art. Luther, col. 1305).


Deuxième principe : l’efficacité du désir peut suppléer l’acte sacramentel. - C’est un principe admis en beaucoup de cas que le désir supplée l’acte, quand celui-ci ne peut être accompli en lui-­même (Suarez, loc. cit., disp.62, sect.1). Ici sans doute l’efficacité du désir n’est pas ex opere operato, comme dans la communion sacramentelle, mais, ex opere operantis ; le désir tend déjà à la réalisation de ce qu’accomplit la communion ex opere operato. La fin, dit saint Thomas, est contenue dans le désir. « Finis habetur in desiderio et in intentione » (S. Th., 3 q. 72 a. 3). Par le désir, la communion est en quelque sorte accomplie ; sans doute elle ne l’est pas matériellement ; mais, puisqu’il faut distinguer dans le sacrement le signe (sacramentum) et la réalité (res sacramenti), le désir atteint la réalité sans passer par le signe. « Res alicujus sacramenti haberi potest ante perceptionem sacramenti, ex ipso voto sacra­menti percipiendi » (S. Th., ibid.). Ainsi que le déve­loppe avec netteté le P. de la Taille, le mouvement sincère et efficace de l’âme vers la vie est déjà un mouvement de vie. Celui qui tend vers la vie du Christ dans l’eucharistie la trouve, car le Christ ne manque pas à ceux qui le cherchent (op. cit., p. 565).


IV. EFFETS

Quels sont donc les effets de la communion spirituelle ?

Les effets produits sont de même nature que dans la communion eucharistique, donc augmenta­tion de la grâce sanctifiante, grâces d’amour, de vie, de pureté, d’unité... « On rapporte de sainte Angèle de Mérici que lorsqu’on lui interdisait la communion de chaque jour, elle y suppléait par de fréquentes communions spirituelles à la messe, et elle se sen­tait parfois inondée de grâces semblables à celles qu’elle aurait reçues si elle avait communié sous les espèces sacramentelles. Aussi laissa-t-elle à son Ordre comme un legs pieux, une pressante recomman­dation de ne point négliger cette sainte pratique »(Méditations sur l’Eucharistie, par le Frère Philippe, Paris, 1867, p. 459).

Ces effets sont produits ex opere operantis et non ex opere operato : l’opinion commune est ferme­ment admise, en dépit de quelques discussions ou distinctions subtiles.

Ces effets peuvent être supérieurs à ceux qui sont produits dans la communion sacramentelle, si les dispositions sont très pures, mais à égalité de dispositions, ils sont évidemment moins abondants que dans la communion eucharistique. « Il peut arri­ver que vous fassiez cette communion spirituelle avec une telle ferveur, que vous méritiez autant de grâces que le prêtre en obtient par la communion sacramentelle, bien que, pour lui, des dispositions semblables unies à la réception du sacrement aient pour résultat des grâces plus abondantes » (Vén. L. Du Pont, op., et loc. cit.). Le P. Faber cite beau­coup de traits - dont l’authenticité aurait sans doute besoin d’être contrôlée - qui mettent en lumière l’efficacité de ce désir de l’eucharistie chez les saints (The blessed Sacrament, t. 2, liv. 4, sect. 6).

D’après beaucoup d’auteurs, la communion spirituelle pour être fructueuse requiert l’état de grâce (Rodriguez, op. et loc. cit.). Celui qui commu­nierait en état de péché mortel et dans la disposition d’y rester, pécherait gravement (Suarez, op. et loc. cit.). Mais il n’est pas nécessaire de se confesser, un acte de contrition parfaite suffit. En cas de contri­tion imparfaite, il n’y aurait pas de péché ; il y aurait même un bon désir, mais les fruits attachés à la communion spirituelle ne seraient pas produits (DTC, art. Com. spi, col. 573).


V. PRATIQUE

Comment la communion spirituelle doit-elle être pratiquée ?

Les actes de la communion spirituelle sont du même ordre que ceux qui précèdent, accompagnent et suivent la communion sacramentelle. Ils sont bien décrits dans ce passage de Scaramelli : « toute personne pieuse doit d’abord concevoir un sincère repentir de ses péchés et purifier par cette douleur le tabernacle de son coeur, où elle désire recevoir et faire reposer le divin Sauveur. Ensuite elle fera un acte de foi vive sur la présence réelle de Jésus­-Christ dans cet auguste mystère. Puis elle consi­dérera, comme nous l’avons dit pour la communion sacramentelle, la grandeur et la majesté de ce Dieu caché sous le voile des saintes espèces : qu’elle réflé­chisse à l’amour immense, à la grande bonté avec lesquels il désire s’unir à nous ; qu’elle jette aussi ses regards sur sa faiblesse et sa propre misère. Après ces considérations elle doit faire des actes d’humilité et de désir ; d’humilité, à la vue de sa pro­pre indignité ; de désir, à cause de l’amabilité infinie de Dieu. Enfin, puisqu’il ne lui est pas donné de s’unir à son bon Sauveur par la réception réelle de l’eucharistie, qu’elle s’en approche en esprit et s’unisse à lui par le doux lien d’un amour paisible et tranquille. Elle terminera la communion spiri­tuelle en remerciant et en louant le Seigneur ; car, quoique Jésus-Christ ne soit pas descendu réelle­ment dans son coeur, il était cependant bien disposé à cette union d’amour et la désirait avec toute l’ardeur de la charité. Elle lui demandera donc les grâces dont elle se reconnait indigne, et s’appliquera sérieusement à produire les actes qu’elle a coutume de faire après la réception de cette nourriture divine » (Méth. de dir. spin, 3ème traité, art. 10, ch. 7).

La communion spirituelle peut être faite aussi souvent que l’âme le désire. « Potest enim quilibet devotus omni die et omni hora, ad spiritualem Christi communionem salubriter et sine prohibitione accedere » (Imitation de Jésus-Christ, liv. 4, ch. 10). « La bienheureuse Agathe de la Croix était animée d’un tel amour pour le Saint Sacrement, qu’elle serait morte, dit-on, si son confesseur ne lui avait pas enseigné la pratique de la communion spirituelle ; et lorsqu’elle la posséda, elle avait coutume de la répéter jusqu’à deux cents fois dans un jour » (Faber, op. cit., trad. de Bernhardt, t. 2, p. 295).


Le moment privilégié pour faire la communion spirituelle est le temps de la messe, où, si l’on ne peut communier sacramentellement, on peut tou­jours s’unir à la communion du prêtre et faire les actes de la communion spirituelle. L’assistance à la messe est la meilleure préparation à cette commu­nion, qui nous fait participer d’une manière étroite et personnelle au sacrifice de Notre-Seigneur.

Les avantages de la communion spirituelle ne doivent permettre ni d’en exagérer ni d’en mini­miser l’importance. Elle tire sa valeur de la com­munion sacramentelle, mais les richesses du trésor eucharistique ne doivent pas faire négliger l’appoint spirituel de ce désir intérieur du coeur. Et c’est le sens à retenir sans doute de la parole adressée à l’humble soeur Paula Maresca par le Seigneur Jésus, qui lui montrait deux vases précieux, l’un d’or et l’autre d’argent. « Dans le vase d’or, dit-il, je conserve vos communions sacramentelles et dans le vase d’argent, vos communions spirituelles » (S. Alph. de Liguori, La véritable épouse de J.C., chap. 18).

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