Réflexion sur l'article 4
De Salve Regina
Loi et principes | |
Auteur : | P. Jacques Sevin, S.J. |
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Source : | Extrait du livre Le scoutisme |
Date de publication originale : | 1922 |
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Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout
Deux mots règlent l’attitude envers les étrangers et envers les autres scouts.
1°. Envers les inconnus : « ami de tout le monde », c’est le surnom que s’était acquis le jeune Kim, le héros de Kipling, souvent proposé comme modèle au scouts anglais[1]. - Non qu’il faille prodiguer les marques de bienveillance et perdre en profondeur ce qu’on semblerait gagner en surface, mais le scout doit être tel que chacun sente que, le jour venu, c’est en lui qu’il trouvera l’ami sur qui s’appuyer.
2). Envers les autres scouts : pure et simple fraternité chrétienne. Cela ne veut pas dire que, habituellement et par principe, on mélange dans la même troupe des enfants de différentes conditions. Tel n’est pas l’ordinaire. Le sens de la règle et celui-ci :
« Quand un scout en rencontre un autre, même si celui-ci lui est inconnu, il doit lui adresser la parole et l’aider à accomplir sa mission s’il est de service, ou lui donner de la nourriture ou tout ce dont il pourrait avoir besoin... un scout ne doit jamais être un snob. Le snob et celui qui méprise ceux qui sont plus pauvres que lui ou qui, plus pauvres, jalouse les plus riches. »
Il n’y a donc pas de différence entre scout riche et scout pauvre, entre une troupe patronnée par un lord qui fournit son équipement est un drapeau de soie, et une troupe fondée par un employé du bureau, qui n’a qu’un drapeau d’étamine et qui tire le diable par la queue.
Troupe, drapeau ou scout, l’un vaut l’autre ; et dans les concours et les fêtes, le niveau social de la troupe ou de l’individu n’entre pas en considération ; on ne tient compte que d’une chose, de la valeur de son scoutisme.
Sans s’appeler « frère » officiellement, on vit dans l’atmosphère d’une grande famille où l’esprit fraternel n’est pas un vain mot. « Fraternitatem diligite ». Ce précepte de Saint Pierre[2] n’est pas lettre morte chez les vrais scout, de quelque pays qu’il soient.